Des chercheurs de l'Université du Connecticut ont réussi à mettre au point un minuscule neuro-contrôleur qui permettrait de diriger les mouvements des insectes. Une technologie déjà testée sur des blattes et qui permettrait de sauver des vies !
Cela fait déjà plusieurs années que des recherches sont menées en vue de développer des solutions électroniques miniaturisées permettant de contrôler des insectes. Les possibles applications d'une telle technologie sont multiples, notamment dans les missions de sauvetage après une catastrophe. Même le département américain de la défense s'y intéresse.
Le futur, c'est maintenant !
Bien que les recherches aient jusqu'à présent été limitées, notamment par la grande difficulté à interfacer le matériel électronique avec le tissu nerveux d'un insecte, les chercheurs de l'Université du Connecticut viennent de franchir une étape cruciale pour l'avènement de ce projet « d'insectes cyborgs », digne d'un film de science-fiction.Ils ont en effet réussi à mettre au point un « sac à dos » électronique qu'il est possible de relier aux tissus nerveux de l'insecte via leurs lobes antennaires. En stimulant ensuite le système nerveux par de très légères charges électriques, les scientifiques sont parvenus à « tromper » l'insecte en lui faisant croire qu'il a détecté un obstacle et ainsi le faire changer de direction. Les charges envoyées dans le lobe gauche font avancer l'insecte vers la droite, et inversement pour les charges envoyées dans le lobe droit. Là où cette recherche permet une grande avancée, c'est grâce au niveau de détail et la précision avec lequel le contrôleur neural permet de stimuler et de diriger l'insecte, ce qui facilite en outre la surveillance en temps réel de l'activité des insectes.
Abhishek Dutta, professeur en génie électrique et informatique, a déclaré : « Nous pensons que notre microcircuit fournit un système de contrôle plus sophistiqué et fiable, qui nous rapproche encore plus de la mise en œuvre réelle de cette technologie ».
Blattes et cafards, fidèles alliés des secouristes ?
En mer, en montagne ou dans les décombres, les secouristes ont l'habitude de travailler avec des chiens, mais il se pourrait bien dans un futur proche qu'ils soient amenés à travailler avec des blattes et des cafards !Les scientifiques de l'Université du Connecticut se sont principalement penchés sur les cafards, notamment la blatte sifflante de Madagascar. Elles sont en effet suffisamment grosses pour accueillir le « sac à dos électronique » et sont de vraies guerrières, résistantes à la chaleur, aux radiations et explorant chaque recoin.
Équipées de multiples éléments miniaturisés tels qu'un capteur de présence humaine, un GPS et d'autres capteurs environnementaux, les blattes peuvent ainsi être contrôlées durant 8 heures et transmettre les informations recueillies grâce à une minuscule antenne Bluetooth.
Des recherches supplémentaires doivent être menées pour améliorer le système, mais les secouristes auront probablement accès d'ici quelques années à une armée d'insectes cyborgs capable de fouiller les décombres d'un bâtiment après une catastrophe.