100% des publications du CNRS en accès libre d'ici quelques années : la science ouverte en route

Edouard Luquet
Publié le 20 novembre 2019 à 10h35
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© CNRS

Propulsée par un plan national en 2018, la « science ouverte » poursuit son développement en France.

Alors que les travaux de recherche dépendent encore des revues scientifiques, le CNRS souhaite partager l'intégralité de ses publications dans les prochains mois. Un moyen d'améliorer la collaboration entre chercheurs et de démocratiser l'accès aux savoirs.

Faciliter le partage des connaissances scientifiques

Pour la deuxième édition des Journée nationales de la science ouverte, le P.-D.G. du CNRS, Antoine Petit, a présenté la feuille de route de l'institution en faveur de cette démarche. Parmi les objectifs fixés : l'accessibilité à l'intégralité des publications du CNRS, pour tous et toutes, d'ici fin 2020. Un objectif ambitieux, quand on sait que seulement 49 % des travaux étaient en accès libre en 2017.

Cette démarche est motivée par le fait qu'en ouvrant l'accès aux publications scientifiques, les travaux circulent mieux entre les différentes communautés scientifiques et l'efficacité de la recherche s'améliore. En s'appuyant sur des outils numériques, la science ouverte tend notamment à optimiser les temps de collecte et de transfert de données entre chercheurs. À terme, cette collaboration devrait favoriser l'innovation et les avancées scientifiques.

Outre l'ouverture des publications en intégralité, le CNRS s'appuiera sur trois autres axes pour développer la science ouverte dans les prochaines années : le partage des données scientifiques, le développement et la promotion d'outils pour la fouille des contenus scientifiques, et l'évaluation individuelle des chercheurs.

En 2017, la plateforme HAL, principal outil de partage des publications scientifiques en France, comptait plus de 62 000 publications. Avec l'ouverture de 100 % des publications du CNRS, la plateforme devrait donc compter plus de 120 000 documents fin 2020.

5,4 millions d'euros pour encourager la science ouverte

Avec plus de 30 000 personnes et 1 100 laboratoires en France et à l'étranger, le CNRS est un véritable fer de lance de la recherche scientifique publique. Sa feuille de route pour la science ouverte traduit concrètement une volonté politique : faire de la France un leader mondial en matière de partage de publications scientifiques.

Cette volonté s'est exprimée à travers le plan pour pour la science ouverte. Présenté en juillet 2018 par la ministre Frédérique Vidal, il se dotait de 5,4 millions d'euros pour mettre en place les conditions du développement d'une science ouverte en France.

« Alors que les fausses nouvelles sont très facilement accessibles, les publications scientifiques sont protégées derrière des péages qui sont autant de barrières à l'accès au savoir », soulignait la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.

Outre les progrès chez les chercheurs, la science ouverte faciliterait donc également l'accès aux connaissances pour chaque citoyen... Un moyen de combattre les théories répandues telles que la platitude de la Terre ou le complot des illuminatis ?

Source : CNRS
Edouard Luquet
Par Edouard Luquet

Rédacteur web, je suis de près le monde de la tech, les réseaux sociaux et les évolutions du numérique dans nos sociétés. Auteur en herbe, j'ai aussi co-fondé une revue littéraire où j'écris quelques histoires.

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Commentaires (10)
Peter_Vilmen

Il manque une donnée cruciale : combien de manque à gagner pour le CNRS avec cette initiative ?

Pi_upi_u

De plus, n’y a t-il pas les chercheurs qui sont payés grâce à ce système de péage ?
Si faire des recherches devient gratuit, cela ne va-il pas diminuer l’envie d’en faire (il faut qu’ils puissent vivre aussi) ?

Sylvain_Duchene

Aucun manque à gagner.
Si l’invention est brevetable… les brevets sont déposés avant la publication.
Les éditeurs de journaux de recherche sont essentiellement américain et
ils font payés très mais vraiement très cher le simple fait de publier les articles de recherche.
Car chaque université/laboratoire doit payer des droits d’accès par la suite pour accéder à ses journaux…
Alors que le travail d’un chercheur pour publier n’est pas rémunéré par ses éditeurs ni pour le processus
d’évaluation des travaux de recherche pour accepter la publication des travaux d’autres chercheurs dans ces journaux.

Il est clairement temps d’en finir de payer pour accéder aux travaux de recherche public…c’est une réelle *****.

VahineCacao

Reposte le encore une fois pour voir

GRITI

Cela m’est arrivé de poster plusieurs fois un sujet car il n’apparaissait pas dans les commentaires. Tout le monde ne sait pas qu’il y a un délai avant la publication sur la page des articles (mais pas dans le forum). Donc un peu de bienveillance diantre! :wink:

Ou une autre raison qu’on ne connaît pas…

Pi_upi_u

Je suis tout à fait d’accord !

Mais ce droit d’accès, ce n’est justement pas ça qui devient gratuit ?

Comment est rémunéré un chercheur dans ce cas ?

Blues_Blanche

Le chercheur est rémunéré par l’état.
Actuellement les travaux sont financés par l’état, les associations, les fondations… Ces travaux sont soumis à des journaux (très) spécialisés pour publication (Science, Nature pour les plus connus mais restent généralistes, ou Stem Cells pour les cellules souches, ou plus spécialisés encore comme Mathematics computation…). L’éditeur de la revue regarde si ça l’intéresse ou non (à sa seule arbitration). Si c’est ok, il fait évaluer le travail à des chercheurs spécialistes du domaine : d’autres chercheurs payés par l’état, les assoc… Ceux-ci rendrent un rapport critique et demandent des corrections, commentaires ou analyses complémentaires ou encore trouvent le travail non recevable/pas au niveau de la revue (elles sont classées). Non recevable = non publiée, il faut revoir le travail et/ou soumettre à un autre journal. Si c’est ok il faut apporter les infos demandée (ça peut être compliqué et/ou chère). Quand c’est finalement accepté le seul travail de la revue est d’éditer la publication et de la publier (papier ou internet). Mais ça peut coûter de 300$ à 3000$.
Une fois publier l’accès à l’article est payant.
Donc en gros l’état paye le travail, la critique scientifique. Par la suite si un autre chercheur veut accéder à ced travail, il doit payer l’éditeur qui détient les droit sur le document…
Le CNRS et L’INSERM payent très chère l’accès au savoir qu’ils ont eux même généré.

Niverolle

« Le CNRS et L’INSERM payent très chère l’accès au savoir qu’ils ont eux même généré. » ==> Bon résumé.

« Science, Nature pour les plus connus mais restent généralistes » ==> si on regarde en détail on s’aperçoit qu’ils ne sont pas vraiment « généralistes ». Pour prendre un exemple qui ne me concerne pas professionnellement, et en le caricaturant un peu, je dirais qu’a travers ces « grandes » revues la paléontologie se résume aux dinos et aux homos… Cela peut paraître anodin, mais si on raisonne « impact factor », un jeune qui veut faire carrière a donc tout intérêt à choisir son champ d’étude en fonction de cette ligne éditoriale… Et tant pis pour les 9/10 restants qui deviennent des voies de garages.

Blues_Blanche

Sinon il y a Sci-Hub :wink:

(je n’ai pas parlé des facteurs d’impact et des stratégies associées, ça serait Hors sujet)

papyscha

Merci de cet aimable vœux…

Le CERN s’était engagé dans cette même voie dès son origine, en en faisant mot d’ordre voici plus de trente ans : plus aucune publication touchant au domaine des particules ne devra être soumis à droit d’accès, que ces travaux aient été fait à Genève ou en tous lieux et organisations.
Aujourd’hui, encore beaucoup de références à des travaux faits au CERN par des équipes de celui-ci ne figurent sur son site que sous forme de lien vers des revues payantes.
Par ailleurs, sur son site https://home.cern/fr, trilingue à l’origine, les publications en langue française ou allemande sont en extinction, de même pour celles de l’ENS ou du Collège de France…

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