Propulsée par un plan national en 2018, la « science ouverte » poursuit son développement en France.
Alors que les travaux de recherche dépendent encore des revues scientifiques, le CNRS souhaite partager l'intégralité de ses publications dans les prochains mois. Un moyen d'améliorer la collaboration entre chercheurs et de démocratiser l'accès aux savoirs.
Faciliter le partage des connaissances scientifiques
Pour la deuxième édition des Journée nationales de la science ouverte, le P.-D.G. du CNRS, Antoine Petit, a présenté la feuille de route de l'institution en faveur de cette démarche. Parmi les objectifs fixés : l'accessibilité à l'intégralité des publications du CNRS, pour tous et toutes, d'ici fin 2020. Un objectif ambitieux, quand on sait que seulement 49 % des travaux étaient en accès libre en 2017.Cette démarche est motivée par le fait qu'en ouvrant l'accès aux publications scientifiques, les travaux circulent mieux entre les différentes communautés scientifiques et l'efficacité de la recherche s'améliore. En s'appuyant sur des outils numériques, la science ouverte tend notamment à optimiser les temps de collecte et de transfert de données entre chercheurs. À terme, cette collaboration devrait favoriser l'innovation et les avancées scientifiques.
Outre l'ouverture des publications en intégralité, le CNRS s'appuiera sur trois autres axes pour développer la science ouverte dans les prochaines années : le partage des données scientifiques, le développement et la promotion d'outils pour la fouille des contenus scientifiques, et l'évaluation individuelle des chercheurs.
En 2017, la plateforme HAL, principal outil de partage des publications scientifiques en France, comptait plus de 62 000 publications. Avec l'ouverture de 100 % des publications du CNRS, la plateforme devrait donc compter plus de 120 000 documents fin 2020.
5,4 millions d'euros pour encourager la science ouverte
Avec plus de 30 000 personnes et 1 100 laboratoires en France et à l'étranger, le CNRS est un véritable fer de lance de la recherche scientifique publique. Sa feuille de route pour la science ouverte traduit concrètement une volonté politique : faire de la France un leader mondial en matière de partage de publications scientifiques.Cette volonté s'est exprimée à travers le plan pour pour la science ouverte. Présenté en juillet 2018 par la ministre Frédérique Vidal, il se dotait de 5,4 millions d'euros pour mettre en place les conditions du développement d'une science ouverte en France.
« Alors que les fausses nouvelles sont très facilement accessibles, les publications scientifiques sont protégées derrière des péages qui sont autant de barrières à l'accès au savoir », soulignait la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.
Outre les progrès chez les chercheurs, la science ouverte faciliterait donc également l'accès aux connaissances pour chaque citoyen... Un moyen de combattre les théories répandues telles que la platitude de la Terre ou le complot des illuminatis ?
Source : CNRS