La réserve mondiale de semences, située sur l'île de Svalbard, à l'est du Groenland, doit accueillir ce mardi 25 février un arrivage de 60 000 échantillons de semences venues du monde entier. C'est la plus grosse livraison enregistrée depuis 2017.
Ces graines, propriétés de 36 banques génétiques régionales et internationales, vont rejoindre les quelques 992 000 types de graines déjà présents dans cette chambre forte, enfouie dans une montagne à moins d'un millier de kilomètres du Pôle nord.
Plus d'un million de variétés différentes
La réserve mondiale de semences de Svalbard a été établie en 2008 par le gouvernement norvégien. Surnommée le « grenier du monde » ou « l'arche de Noé végétale », ce gigantesque bunker abrite actuellement, selon le site officiel, 992 000 semences envoyées par 248 organismes différents pour être préservées en sécurité.Cette nouvelle livraison va permettre de dépasser le million de variétés différentes abritées dans le bunker. Parmi les nouveaux arrivés, on compte des graines venues de Thaïlande, du Costa Rica, d'Éthiopie ou d'Irlande. Mais l'originalité de ce nouvel arrivage réside principalement dans l'apport de semences venues de la nation Cherokee.
Avec 370 000 citoyens recensés, la nation Cherokee est la plus grande nation amérindienne des États-Unis et elle cultive encore des variétés de semences précolombiennes. Neuf de ces variétés de graines traditionnelles parviennent aujourd'hui à Svalbard - dont le White Eagle Corn, un type de maïs considéré comme sacré par les tribues amérindiennes. C'est seulement la seconde fois qu'une population indigène se joint à ce projet de sauvegarde du patrimoine agricole, après l'apport de semences de pommes de terre locales par la population des Andes, en 2015.
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Un projet de conservation face au changement climatique et aux aléas historiques
Comme l'indiquent en détail des responsables de la nation Cherokee au Guardian, leur intérêt est principalement de conserver des semences mises en danger par un climat difficile ces dix dernières années, entre de longues périodes de sécheresses et des pluies diluviennes.C'est d'ailleurs le but principal du grenier du monde : être capable de préserver des variétés perdues pour les réinsérer. En 2015, la réserve mondiale de semences avait pour la première fois été mise à contribution pour sauver la biodiversité de la Syrie après de longues années de guerre.
En 2016, le bunker de cette réserve a connu des infiltrations d'eau en raison du dégel du permafrost. Le gouvernement norvégien a ensuite consacré une enveloppe de 20 millions d'euros aux travaux de rénovation. C'est la première fois que de nouvelles graines y sont acheminées depuis.
Source : The Verge