Ceres-1

Le 7 novembre dernier, le « New Space chinois » a fait à nouveau parler de lui. Avec le lancement réussi d’une fusée Ceres-1, la start-up chinoise Galactic Energy devient en effet le deuxième acteur privé du pays à atteindre l’orbite basse. Pour la jeune entreprise, il s’agit d’un premier pas vers des projets bien plus ambitieux.

Mais la concurrence chinoise et internationale reste rude pour Galactic Energy.

Le lanceur léger Ceres-1

En 2014, le gouvernement chinois a ouvert le marché spatial du pays à des initiatives privées. Contrairement à ce qui peut se faire ailleurs, notamment en Europe, le New Space chinois reste cependant soumis à un contrôle étatique certain. En contrepartie, les entreprises bénéficient de l’aide des agences et universités d’Etat, ainsi que des avancées technologiques réalisées ces dernières décennies par les entreprises publiques du pays.

Ainsi, le nouveau lanceur léger Ceres-1 est directement dérivé du missile balistique DF-21 opéré par l’Armée Populaire chinoise. Ce missile avait déjà servi de base au lanceur Kuaizhou-1A de l’entreprise d’Etat CASIC, ainsi qu’au lanceur Hyperbola-1. Conçu par la start-up iSpace, Hyperbola-1 est devenu en juillet 2019 la première fusée privée chinoise à atteindre l’orbite terrestre.

Disposant de moteurs optimisés, Ceres-1 offre des performances améliorées par rapport à son concurrent de iSpace. Doté de trois étages à poudre et d’un quatrième étage à ergols liquides, Ceres-1 est un micro lanceur d’environ 30 tonnes au décollage. Il est capable de déployer 350 kg en orbite basse et 230 kg en orbite héliosynchrone.

Le 7 novembre, le lanceur a mis en orbite le satellite Tianqi-11. Assez modeste avec sa masse d’une cinquantaine de kilos, ce dernier est destiné à alimenter une constellation dédiée à l’Internet des objets.

Les ambitieux projets du secteur spatial chinois

Aux côtés des initiatives nationales, comme le Kuaizhou et surtout la famille Longue Marche, le New Space chinois se développe aujourd’hui autour d’une dizaine d’entreprises privées. Outre iSpace et Galactic Energy, on peut également citer LandSpace, OneSpace ou encore LinkSpace.

Dans un premier temps, c’est le marché des lanceurs légers qui est visé par ces entreprises. Mais ce secteur est très concurrentiel, tant à l’échelle internationale que nationale, avec les micro-lanceurs publics Longue Marche 11 et Jielong-1. Si Ceres-1 et Hyperbola-1 ont été des succès, les premiers vols des fusées OS-M1 et OneSpace et Zhuque-1 de LandSpace ont été des échecs retentissants.

Qu’ils soient des succès ou des échecs, tous ces lanceurs légers ne semblent être qu’une étape vers des projets plus ambitieux. En juin 2021, LandSpace devrait ainsi faire décoller sa Zhuque-2 de 216 tonnes au décollage.

Quant à Galactic Energy et iSpace, qui tiennent la dragée haute du spatial privé chinois, elles développent toutes deux des lanceurs plus lourds et, surtout, réutilisables. En 2022, Pallas-1 devrait succéder à Ceres-1. Avec près de 300 tonnes au décollage, cette fusée à propulsion liquide pourra mettre 4 tonnes de charge en orbite basse, tandis que son premier étage pourra revenir se poser au sol à la manière d’une Falcon 9 de SpaceX. Affaire à suivre donc.