La start-up américaine Aevum vient tout juste de dévoiler son Ravn X, un lanceur spatial d’un nouveau genre. Le premier étage du Ravn X est en effet constitué d’un très large drone qui transporte sous son ventre une fusée plus conventionnelle.
Avec cette architecture unique, Aevum espère se positionner sur le marché très convoité des petits satellites.
L’improbable réussite d’Aevum
Dans le monde, il existe une bonne centaine de programmes de lanceurs spécifiquement conçus pour le marché des petits satellites, incluant les nano-satellites, microsatellites, Smallsat et autres CubeSats. Certains opérateurs, comme Virgin Orbit ou Pegasus, sont désormais bien connus, notamment pour leur capacité à lancer une petite fusée à partir d’un avion de ligne modifié.
Mais rien ne laissait penser qu’Aevum, fondée en 2016 en Alabama, réussirait à se démarquer de la concurrence. Alors que les acteurs du New Space trouvent leurs origines dans le secteur de l’aérospatiale ou la Silicon Valley, Aevum s’est développé dans… Un incubateur de projets artistiques et de divertissement !
Les choses ont cependant changé du tout au tout à l’été 2019 quand une autre start-up spécialisée dans le lancement de Smallsats, Vector, a fait faillite. Le contrat que Vector avait récemment passé avec l’US Air Force, la force aérienne américaine, a alors été transféré à la petite équipe d’Aevum. Elle a désormais les mains libres pour développer son Ravn X.
Le drone, un lanceur réutilisable original
Arborant une livrée sombre élégante, le premier étage du lanceur Ravn X est un grand drone rappelant un gros avion de chasse. Il emporte sous son ventre le reste du lanceur constitué, a priori, de deux étages à poudre et d’une charge utile.
Pour Aevum, l’avantage du drone est multiple : comme pour les avions de ligne utilisés par Virgin Orbit, il peut décoller d’une piste d’aviation existante, réduisant les contraintes logistiques. Aussi, sans considération de sécurité pour l’équipage, la mise à feu du second étage peut se faire immédiatement après son largage par le drone, offrant une meilleure optimisation de la trajectoire.
De manière générale, l’objectif d’Aevum est d’offrir une solution complète clés en main, comprenant le service au sol, l’intégration de la charge utile et toute la logistique. Une logistique simplifiée dès lors que l’avion porteur peut fonctionner de manière autonome. Avec cette architecture, Aevum a pour objectif de pouvoir effectuer une mise en orbite en moins de trois heures après réception de la charge utile du client. Un record !
Pour l’heure, le Ravn X doit pouvoir embarquer 100 kg sur une orbite héliosynchrone de 500 km d’altitude, mais un modèle plus puissant est à l’étude. À terme, la société espère réaliser une dizaine de tirs par an, dont 85 % de lancements commerciaux et 15 % de lancements gouvernementaux.
Offrant un service premium, Aevum ne vise pas un accès low-cost à l’orbite, mais propose plutôt de se démarquer par une mise en orbite particulièrement réactive.
Source : Space News