Crédit : Hanwha Systems
Crédit : Hanwha Systems

Décidément, tout le monde veut sa propre méga-constellation satellitaire ! Après OneWeb, le Starlink de SpaceX, le projet Kuiper d’Amazon et les différents programmes militaires américains, c’est désormais à la Corée du Sud de se lancer sur ce secteur. Le conglomérat Hanwha Systems a récemment dévoilé son objectif de placer 2 000 satellites en orbite basse d’ici 2030.

Cette constellation devrait permettre à la société de développer d’autres activités, notamment dans la mobilité urbaine et la 6G.

Un planning particulièrement ambitieux !

Lors d’une conférence donnée pour ses investisseurs, la semaine dernière, le groupe coréen Hanwha Systems, connu pour ses activités dans la défense et les communications, a annoncé vouloir investir près d’un demi-milliard de dollars dans le déploiement d’une constellation en orbite basse. Et il faut bien avouer que l’ensemble du projet ne manque pas d’ambition.

D’une part, alors que la crise sanitaire continue de freiner de nombreuses activités de ce secteur, le conglomérat espère effectuer ses premiers lancements dès 2023, pour une première capacité opérationnelle en 2025. D’autre part, ce ne sont pas moins de 2 000 satellites que Hanwha espère lancer avant 2030 !

Pour mener ses plans à bien, le groupe va exploiter pleinement les capacités d’une de ses filiales achetées l’année dernière : le Britannique Phasor. Alors en faillite, cette entreprise disposait pourtant d’un large catalogue d’innovations et de brevets dans le domaine des communications et, surtout, des antennes réseau à commande de phase. Des technologies qui seront exploitées à bord des futurs satellites d’Hanwha Systems, qui pourront se permettre d’être polyvalents et performants sans exploser leur devis de masse, et donc le coût de leur lancement.

Drones-cargos, taxis volants et connectivité 6G à la clé

Si le groupe coréen va certainement pouvoir vendre les services de sa constellation à divers clients civils ou militaires, le but de cet ambitieux programme est de fournir une infrastructure spatiale capable d’appuyer les autres projets du groupe. Le secteur de la mobilité aérienne urbaine et de la connectivité mobile sont particulièrement visés.

La méga-constellation pourrait ainsi fournir de la bande passante, une géolocalisation précise et un réseau maillé sécurisé pour l’exploitation de futurs cargos volants urbains. Hanwha Systems travaille en effet sur deux systèmes de drones de livraison autonomes. Pour les déplacements interurbains et les livraisons les plus encombrantes, le premier aéronef doit pouvoir voler plusieurs centaines de kilomètres et embarquer jusqu’à 500 kg de charge. Le second, pour les livraisons locales, emportera 3 kg de charge et volera sur quelques dizaines de kilomètres. À cela s’ajoute l’investissement de l’entreprise dans des véhicules aériens de transport personnel autonomes. Autrement dit des drones-taxis.

Mais grâce à leurs antennes actives particulièrement souples d’emploi, les 2 000 satellites déployés en 2030 devraient aussi être à même de fournir au public des services de communication 6G. Sachant que les normes internationales de cette génération de télécommunication ne sont pas encore figées, les ambitions d’Hanwha et de la Corée du Sud viendront sans doute alimenter les bras de fer politiques et diplomatiques autour de cette question.

Source : Space News