Un satellite OneWeb (actuel). La prochaine génération ne gardera peut-être pas la même forme. Crédits : OneWeb
Un satellite OneWeb (actuel). La prochaine génération ne gardera peut-être pas la même forme. Crédits : OneWeb

Plus que quelques heures avant le décollage d'un nouveau lot de 36 satellites de la grande constellation de connectivité OneWeb.

Le déploiement continue, et l'entreprise s'engage pour des travaux préliminaires avec Astroscale, PME spécialisée dans la désorbitation des débris spatiaux. Pour anticiper de potentiels problèmes…

Préparer la deuxième phase

Avec bientôt 218 satellites en orbite basse, OneWeb aura déployé un tiers de la première phase de sa constellation de connectivité internet. Les « grappes » de 36 satellites décollent grâce au lanceur russe Soyouz, via l'intermédiaire d'Arianespace au rythme régulier d'un lancement par mois environ. De quoi assurer une couverture suffisante, surtout au-dessus des pôles, pour envisager une mise en service commerciale avant la fin de l'année selon OneWeb.

Rachetée l'année dernière par le gouvernement anglais et l'opérateur indien Bharti Global, l'entreprise attire de nombreux investissements en 2021 avec une confiance renouvelée et la promesse de futurs développements. L'agence spatiale anglaise, via un mécanisme de l'ESA, vient d'ailleurs d'injecter 45 millions de dollars pour le projet « Joey-sat », prototype qui devrait préfigurer les futures unités de la constellation à l'horizon 2025.

Où est Chandler-Sat ?

Joey-Sat, qui devrait être envoyé en orbite dès l'année prochaine, est équipé de technologies permettant encore de meilleurs débits pour chaque satellite. Il est cependant intéressant de noter qu'une (faible) part de cette subvention est attribuée à Astroscale, PME basée à Singapour et qui gagne du poids ces dernières années sur le sujet brûlant de la désorbitation.

Joey-Sat sera équipé d'une plaque d'amarrage (docking plate) sur l'un de ses flancs : en cas de panne ou de fin de vie prématurée, cela permettra à l'un des futurs véhicules d'Astroscale d'aller le chercher en orbite et de le ramener sur une trajectoire de rentrée atmosphérique pour le désintégrer et éviter de « polluer » en tant que débris.

Considérant que la constellation de OneWeb opère à 1 200 kilomètres d'altitude, ces questions sont au premier plan : en cas de panne ces unités encombreront la zone durant des siècles.

Le concept ELSA-M d'Astroscale. Mais pour ça, il faut pouvoir prouver qu'ELSA-M peut bien s'amarrer aux clients... Crédits : Astroscale
Le concept ELSA-M d'Astroscale. Mais pour ça, il faut pouvoir prouver qu'ELSA-M peut bien s'amarrer aux clients... Crédits : Astroscale

Assumer les risques d'une super-constellation

Pilier de la communication de OneWeb, l'initiative « Responsible Space » vise à éliminer plusieurs inquiétudes générées par les nouvelles constellations, dont le problème de la génération de débris et des conjonctions entre satellites.

Dans ce cadre, l'accord avec Astroscale et la promesse d'installer des plaques d'amarrage sur les unités en orbite est un pas en avant : une mission ELSA-M devrait être capable de récupérer et désorbiter plusieurs satellites à la fois selon les besoins.

Astroscale n'en est cependant pas encore là : son démonstrateur ELSA-D est en orbite depuis quelques semaines, et devrait réaliser des essais grandeur nature cet été afin de prouver à ses futurs clients sa maîtrise des opérations de proximité et d'amarrage.

Source : Spacenews