Pour ses projets spatiaux actuels et futurs, la NASA poursuit le développement de robots, les « Astrobees », permettant d'assister les astronautes dans leurs tâches et même d'en résoudre certaines à leur place, mais pas que.
À terme, l'amélioration constante du logiciel ISAAC animant notamment les Astrobees permettrait de rendre autonome la gestion des colonies spatiales - en orbite comme terrestre - par exemple lorsqu'elles sont appelées à ne pas être occupées en permanence par des humains.
Un software nommé ISAAC
Les « Astrobees », ces petits robots volants de forme cubique, ont réalisé leurs premiers « pas » à bord de la Station spatiale internationale (ISS) en 2019. Et l'Agence spatiale publique américaine, la NASA, a de grande ambition pour eux. L'un des Astrobees, dénommé Bumble, a ainsi réalisé avec brio plusieurs missions tests à bord de l'ISS au cours du mois d'avril 2021.
La première consistait par exemple à identifier la cause d'une accumulation de dioxyde de carbone au sein même de l'ISS. Bumble est ainsi parvenu à reconnaitre la coupable, une photo de chaussette obstruant l'évent permettant la recirculation de l'air, et à appeler une aide humaine pour résoudre ce problème, à savoir retirer la photo. S'il s'agit là d'une épreuve fictive, un tel évènement peut rapidement arriver dans la vie réelle et Bumble a démontré son utilité dans de telles circonstances.
S'il a (encore) besoin d'un support humain, Bumble, comme l'ensemble des Astrobees, est de plus en plus performant, grâce au logiciel « Integrated System for Autonomous and Adaptive Caretaking », abrégé en « ISAAC ». Concrètement, celui-ci est pensé pour être le plus complet possible, afin d'assurer une gestion adaptative de nombreux scénarios, à l'image de celui mis en place en avril. Et la NASA ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, la première phase de tests s'étant achevée avec succès.
Vers une autonomisation croissante des colonies et stations spatiales
Pour Trey Smith, le manager du projet ISAAC auprès du Ames Research Center de la NASA, « ISAAC est bien plus qu'un simple outil de gestion pour nos systèmes robotiques et spatiaux. Notre vision à long terme est qu'il peut transformer un vaisseau spatial en un système robotique autonome lui-même ». Cette autonomisation est déjà bien pratique pour améliorer le quotidien au sein de l'ISS, même si la Station est continuellement habitée depuis plus de vingt ans par des humains.
Là où ISAAC se montre encore plus intéressant, c'est pour la gestion de potentielles colonies, qu'elles soient en orbite ou terrestres, par exemple sur Mars. En effet, celles-ci ne seraient pas continuellement habitées par des humains, et l'autonomisation en deviendrait d'autant plus pratique pour gérer ces lieux tout en gardant la possibilité d'intervenir à distance en interagissant avec ISAAC depuis la Terre.
Exemple concret avec la station orbitale Gateway, selon Trey Smith : « ISAAC est la clé pour faire fonctionner une station comme Gateway. Plus nous allons loin dans l'espace, plus nos engins spatiaux et nos systèmes robotiques devront être intelligents. Nous espérons qu'ISAAC sera un assistant des futurs astronautes, même lorsqu'ils ne sont pas là ».
La NASA ambitionne donc que les Astrobees, animés par ISAAC, puissent complètement gérer certaines opérations au sein des appareils, même sans recourir aux humains. La prochaine série de tests pour ISAAC évaluera son aptitude à conduire de manière autonome le cargo ferry faisant la jonction entre l'ISS et un autre cargo spatial en visite, mais aussi sa capacité de réponses face à des incendies (simulés).
Sources : NASA , TheNextWeb