Joie au centre de contrôle après la confirmation du déploiement. Crédits : NASA
Joie au centre de contrôle après la confirmation du déploiement. Crédits : NASA

À peine plus de deux semaines depuis son lancement, et le télescope James Webb en a terminé avec les manœuvres de déploiement, notamment de son bouclier thermique. Une prouesse technique attendue, mais que les équipes vont célébrer… En pensant à la suite ! La longue séquence d'alignement des miroirs commence, avant d'observer l'univers.

Les quatre instruments vont pouvoir collecter des données !

Clic, clac, le JWST sort de sa boîte

Ce samedi 8 janvier, la deuxième et dernière « aile » du télescope spatial James Webb s'est dépliée avec succès pour former le très grand miroir à 18 hexagones qui va capturera d'ici quelques mois la lumière du cosmos. Une dernière étape que les équipes de la NASA à Baltimore ont célébrée comme il se doit, parce qu'elle venait clôturer les deux semaines de déploiement mécanique du télescope JWST depuis son décollage le 25 décembre.

Les panneaux solaires, les radiateurs, le bouclier thermique (en cinq couches), puis la partie optique avec le délicat déploiement des mâts du miroir secondaire et finalement les deux ailes du télescope, ce sont pratiquement 300 étapes critiques que le télescope a franchies avec succès. « Le simple fait que ça semble facile montre que nous avons correctement fait les choses », expliquait en direct Bill Ochs, le directeur du programme JWST au centre spatial Goddard.

Il ressemble maintenant à ceci. Évidemment, toute la partie optique est à l'ombre. Crédits : NASA
Il ressemble maintenant à ceci. Évidemment, toute la partie optique est à l'ombre. Crédits : NASA

Il reste encore du chemin à parcourir pour le télescope James Webb

Pour autant, la fin du déploiement ne signifie pas que ce lundi, les scientifiques peuvent commencer leurs mesures et observer l'univers ! Toutes les pièces sont en place, c'est vrai… mais il reste beaucoup à faire.

À commencer par arriver à destination. Le JWST n'est pas encore autour du Point de Lagrange L2, autour duquel il devrait passer au moins dix ans (et selon certains responsables optimistes, plutôt 20), il devrait manœuvrer le 23 janvier pour entrer sur sa trajectoire finale.

En attendant, les instruments vont pouvoir collecter leur « première lumière » et tester le modèle de pointage, puisque le télescope va se tourner va un système connu et prendre des images… complètement floues. Il reste en effet un « détail » : les 18 miroirs ne sont pas étalonnés !

Miroir, mon beau miroir…

Il faudra quatre mois environ pour aligner très précisément les miroirs du télescope James Webb. Ces derniers sont déplacés sur plusieurs axes par une multitude d'actuateurs capables de les réorienter pour qu'ils puissent former une image cohérente et l'équivalent d'un seul miroir de 6,5 mètres de diamètre.

Il faudra quatre mois, car le processus est très long et nécessite une multitude d'étapes qui font intervenir les miroirs (bien sûr), mais aussi les instruments qui eux aussi ont besoin d'étalonnage. La NASA ne compte pas publier les photographies avant que les résultats soient satisfaisants. « Nous voulons être sûrs que les premières images de ce télescope que le monde voit, que l'humanité voit, rendront justice aux 10 milliards de dollars investis », expliquait samedi Jane Rigby, responsable des opérations du JWST au centre spatial Goddard. Au moins, ces étapes pourront avoir lieu, une excellente nouvelle en ce début 2022.

Source : Spacenews