Pas de réseau ? Quand un satellite d'AST SpaceMobile passera dans la zone, votre smartphone aura peut-être l'option de s'y connecter. C'est en tout cas le pari de l'entreprise, qui va pour cela envoyer un premier satellite de très grande envergure. Mais il sera encore plus visible dans le ciel de nuit…
Encore ? Oui, encore.
Faut-il voir grand ?
Dix mètres de diamètre, 64 mètres carrés… Le satellite démonstrateur BlueWalker 3 ne fait pas dans la miniature. Au contraire, cette unité qui a été amenée de son site de production au Texas jusqu'en Floride en préparation pour son décollage en septembre, pèse environ 1,5 tonne.
BlueWalker 3 décollera sous la coiffe d'une fusée Falcon 9 de SpaceX, si tout se passe bien dans quelques jours, avec un lot de satellites Starlink pour un vol partagé vers l'orbite basse… Avant de hausser son altitude jusqu'à 400 km environ, et de déployer sa gigantesque antenne à double emploi.
En effet, d'un côté elle accueille les cellules solaires qui collectent l'énergie nécessaire à son fonctionnement, et de l'autre les antennes « plates » à commande de phase qui sont sa raison d'être. Un satellite de communication et connectivité bien particulier, car ce dernier a vocation à relier directement les smartphones existants à des antennes relais.
Transit depuis l'espace
Sur le papier, le plan d'AST SpaceMobile est particulièrement simple : profiter d'une antenne assez grande et sensible pour pouvoir capter même les faibles signaux envoyés par les smartphones existants, et les relayer vers les relais au sol, eux aussi existants. Avec une promesse alléchante pour qui cherche la connectivité… Plus de zone blanche, plus de réseau bloqué faute d'opérateur non présent, plus de problème de zonage, puisqu'au besoin, il sera possible de passer par le satellite, le tout sans grosse antenne dédiée.
Encore faut-il prouver que ça fonctionne bien, et c'est pour cela qu'après 800 tests au sol, l'entreprise envoie son premier satellite d'essai en orbite. Elle a déjà attiré les financements de Vodafone et Rakuten, pour les plus visibles.
Une idée brillante…
Il n'y a pas que les opérateurs mobiles qui observeront les résultats. En effet, AST SpaceMobile a déjà attiré l'attention des astronomes amateurs comme professionnels avec la surface impressionnante de son antenne.
Compte tenu de son positionnement, cette dernière est quasiment garantie de générer une pollution lumineuse importante dans le ciel de nuit. Un sujet que les différentes communautés comme les nations n'ont pas réussi à réglementer depuis le début des lancements des super-constellations telles que Starlink.
À terme, AST SpaceMobile espère envoyer jusqu'à 243 satellites et leurs larges antennes en orbite basse.
Source : Sky and Telescope