Le duo Didymos/Dimorphos observé par Hubble. Un impressionnant nuage de débris suit les deux astéroïdes. © NASA/ESA/STScI/Hubble
Le duo Didymos/Dimorphos observé par Hubble. Un impressionnant nuage de débris suit les deux astéroïdes. © NASA/ESA/STScI/Hubble

Depuis la collision entre la sonde DART et Dimorphos, la petite lune de l'astéroïde Didymos, les télescopes sur Terre et en orbite ont scruté avec attention le duo de géocroiseurs. Et bonne nouvelle, cela confirme les attentes : l'énorme impact montre une importante déviation.

Mieux, le comportement de la surface de Dimorphos intéresse beaucoup la communauté scientifique.

DART sur la cible

Il y a d'abord eu les images des télescopes des grandes institutions sur Terre, qui ont partagé leurs clichés spectaculaires en quelques minutes. Puis les photographies des grands télescopes orbitaux Hubble et James Webb, qui ont montré l'impressionnante « queue » de débris. Et c'est sans oublier les images fantastiques livrées par la minuscule sonde LICIACube, qui a filmé la collision de DART avec Dimorphos « en direct » le 26 septembre.

Une collecte de données impressionnante, sans oublier les données radar très importantes pour calculer avec précision les changements de paramètres orbitaux de Dimorphos. Cette dernière tournait autour de Didymos, son astéroïde parent, en 11 heures et 55 minutes. DART, qui s'est écrasée sur elle avec un écart de seulement 17 mètres (une exceptionnelle précision du guidage automatisé), a bien changé sa trajectoire. À présent, il ne faut plus que 11 heures et 23 minutes pour une orbite de Dimorphos ! Comme prévu d'ailleurs, l'orbite raccourcie de Dimorphos n'aura pas d'influence sur la trajectoire globale du duo.

Mission très réussie

Si avant l'impact, le résultat tenait essentiellement à des simulations, les scientifiques de la mission estimaient que la démonstration DART serait réussie avec une déviation mesurée d'à peine plus d'une minute (75 secondes)… La mesure est 25 fois supérieure, le contrat est donc rempli !

« De nouvelles données nous parviennent chaque jour, et les astronomes les déchiffrent pour quantifier les effets de DART, et comment une mission du même type pourrait être utilisée dans le futur pour protéger la Terre d'une collision avec un astéroïde, si on venait à en détecter un sur notre trajectoire un jour », explique Lori Glaze, responsable des sciences planétaires pour la NASA.

Beaucoup à comprendre et analyser

Bien sûr, l'impact sur l'astéroïde, même s'il est bien documenté, va faire l'objet de nombreuses études dans les années à venir. La forme de l'éjecta, notamment, avec ces « fils » de matière, ne correspond pas aux simulations (les agrégats de matière ne sont pas censés se comporter comme un liquide). Il reste beaucoup à comprendre, y compris le comportement des centaines de tonnes de matière qui forment aujourd'hui un nuage derrière le duo d'astéroïdes.

L'arrivée prévue de la sonde européenne Hera autour de Didymos et Dimorphos après son décollage en 2024 est du coup très attendue. D'ici là, la défense planétaire a bien progressé : dévier un petit astéroïde à moindre coût (un impacteur est la solution la plus simple) est donc possible, si tant est que les puissances spatiales ont un peu de temps pour s'y préparer.

DART est définitivement l'un des succès spatiaux de l'année !

Source : NASA