Il faut encore un peu de matériel (jumelles ou télescope) pour observer C/2022 E3 et son bel éclat vert s'approcher du Soleil. Cette comète devrait animer l'actualité avec quelques magnifiques photographies à venir… Avant de repartir pour le fin fond du Système solaire. Prochain passage ? Dans 50 000 ans.
Si elle était un tout petit peu plus brillante, on pourrait la voir toute la nuit ou presque.
Une belle boule de neige sale
Autant vous prévenir, la nuit où vous voudrez vous lever un peu plus tôt pour avoir le temps d'observer C/2022 E3, il y aura des nuages : prévoyez donc deux ou trois tentatives ! Rien de tel néanmoins pour étrenner le nouveau télescope que vous avez reçu, vos jumelles ou tout simplement pour un souvenir ou une jolie photographie de cette nouvelle comète. Vous ne seriez pas les premiers : les clichés fleurissent sur les différents réseaux, puisque depuis quelques jours et semaines, sa magnitude diminue et elle est de plus en plus visible. C/2022 E3 est son petit nom, il faudrait en plus lui rajouter la particule (ZTF) pour Zwicky Transient Facility, l'observatoire au sein duquel on trouve le télescope spécialisé Samuel Oschin. C'est lui qui a détecté la comète le 2 mars de l'année dernière, mais il n'y avait alors que quelques instruments dans le monde capables de la photographier. Depuis, elle est 10 000 fois plus brillante !
On se donne rendez-vous dans 50 000 ans, même jour même heure…
Jusqu'au 12 janvier, elle va continuer de se rapprocher du Soleil, mais C/2022 E3 a peu de risques de se désintégrer complètement comme d'autres avant elle, car elle restera à une distance de 1,1 Unité Astronomique (164 millions de kilomètres quand même) de notre étoile. D'ailleurs, étant donné sa trajectoire, les chercheurs ont estimé qu'elle a déjà plongé au moins une fois au sein du Système solaire il y a 50 000 ans, le temps qu'il lui faut pour parcourir son ellipse. L'histoire ne dit pas si les néandertaliens ont profité du spectacle.
Et si on sortait demain à 5 h ?
Le 2 février, C/2022 E3 passera à son point le plus proche de la Terre, sans aucun danger à 44 millions de kilomètres. La meilleure opportunité pour l'observer sera donc dans la deuxième moitié de janvier ! Selon Nicolas Biver, astronome à l'Observatoire de Paris cité dans le Figaro, la comète devrait lentement évoluer d'ici là entre la Petite et la Grande Ourse, deux constellations parmi les plus faciles à repérer et visibles actuellement entre minuit et le lever du jour ! Sera-t-elle dans cette période visible à l'œil nu comme l'était Neowise ? C'est possible, mais l'évolution des comètes n'est pas facile à prévoir. Peut-être dans un ciel exceptionnellement dégagé, mais ce ne sera jamais aussi facile qu'avec de simples jumelles ou un petit télescope. Et si, comme nous, vous êtes fainéant, il reste les photos des autres : elles sont sublimes.