Dévoilée en 2022 et créée par un milliardaire issu des crypto-monnaies, VAST restait jusqu'ici une start-up pleine de promesses, en particulier autour de stations spatiales privées. Mais l'entreprise vient de racheter et d'absorber Launcher, un acteur important du NewSpace qui produit des moteurs et des véhicules spatiaux.
Plus concret qu'il n'y paraît !
Vaste projet…
Vous ne connaissez pas VAST ? C'est relativement normal. Même dans le très large écosystème spatial, l'entreprise ne s'était pas vraiment fait un nom. Apparue en septembre dernier, la start-up avait publié un ambitieux communiqué pour révéler son existence, avec un projet phare, celui d'une station privée en orbite basse, si vaste (vous l'avez ?) qu'elle pourrait générer, par rotation lente, une gravité artificielle. De quoi se démarquer, mais pas vraiment être dans toutes les bouches avant de se faire un nom.
Pourtant, VAST a été fondée par Jed McCaleb, 48 ans et multimilliardaire grâce au Bitcoin, à la blockchain et aux méthodes de paiement et d'échanges de crypto-monnaies. La start-up compte aussi sur quelques conseillers particuliers de choix, dont Hans Koenigsmann, ex-pilier et pionnier de SpaceX. Mais dorénavant, VAST pourra aussi compter sur les 120 membres de l'équipe de Launcher, une autre start-up du NewSpace qu'elle a absorbée hier. Ce mouvement est certes surprenant, mais fait entrer VAST dans le concret.
J'achète !
Vous ne connaissez pas non plus Launcher ? Cette fois, c'est pourtant une entreprise reconnue du domaine spatial. Fondée en 2017 et située à Hawthorne, l'entreprise avait de grandes ambitions, avec une technologie de moteur-fusée imprimé en 3D, un lanceur en développement et un petit satellite « de service » capable d'emporter plusieurs petits satellites, de les garder avec lui et de les éjecter sur des orbites très précises à un moment choisi.
Le premier exemplaire de ce véhicule, nommé « Orbiter » (la start-up a vraiment choisi des noms très originaux…) est en orbite depuis début janvier 2023 avec 8 satellites passagers, mais la démonstration a tourné court, car le porteur est tombé en panne. Cela a pu jouer dans l'achat-absorption de VAST de ce 21 février.
Ne pas courir après les lanceurs
Avec cet achat, qui n'a peut-être pas pesé si lourd dans les poches de VAST si l'entreprise est toujours activement soutenue par un milliardaire, la discrète start-up et son projet de station orbitale change de dimension. En effet, malgré l'échec de son véhicule orbital, Launcher est déjà une entreprise avec du matériel, du concret, de la production. Selon Jed McCaleb, les synergies sont évidentes. Max Haot, le fondateur de Launcher, devient quant à lui président de VAST.
Une partie des projets (moteurs, matériel spatial) seront conservés, mais le projet de fusée « Light » est pour sa part abandonné. Reste à savoir comment va s'organiser ce fameux projet de station spatiale privée à gravité artificielle, qui paraît à présent (un peu) plus solide.
Source : VAST Space