Terran 1 sur son site de lancement, le LC-15 à Cape Canaveral. Crédits Relativity Space/Trevor Mahlmann
Terran 1 sur son site de lancement, le LC-15 à Cape Canaveral. Crédits Relativity Space/Trevor Mahlmann

L'heure est venue pour Relativity Space et leur lanceur, qui tentera de s'élancer le 8 mars vers l'orbite basse… Un décollage qui génère beaucoup de discussions, car la fusée a peu été testée, mais surtout sa méthode de fabrication en « impression 3D » pourrait réserver beaucoup de promesses.

De plus, Terran 1 est propulsé par un moteur au méthane !

On décolle quand même

C'est une annonce qui a pris de nombreux observateurs de court. En effet, il semblait admis jusqu'ici que Relativity Space ne tenterait pas son premier décollage orbital avant d'avoir pratiqué un dernier test, avec un compte à rebours simulé et une mise à feu statique représentative. Mais il semble que Tim Ellis (fondateur de Relativity) et ses équipes sont suffisamment confiants pour une première tentative.

D'autant plus, selon SpaceNews, qu'il y a quelques craintes qu'un test supplémentaire puisse finir par endommager à l'usure le premier étage. Ce dernier est en effet présent sur le site de lancement (LC-16) à Cape Canaveral depuis six mois environ, et à plusieurs reprises il a été mis à la verticale, sorti, rentré, rempli avec ses ergols… S'agissant d'un modèle de vol, il faut préserver son potentiel.

L'heure de vérité

La première mission s'appelle donc « Good Luck, Have Fun » (ou « gl, hf », un petit acronyme bien connu des gamers), et elle n'emmènera vers l'orbite qu'une masse de tests qui restera attachée au deuxième étage de la fusée Terran 1. La fusée de 33 mètres de haut est propulsée par neuf moteurs Aeon 1 sur son booster principal, et d'un dernier (adapté au vide) sur l'étage supérieur, dans la configuration rendue célèbre par la fusée Falcon 9 de SpaceX.

Relativity Space clame néanmoins le titre de « plus grand objet imprimé en 3D » au monde, son lanceur étant à 85 % produit grâce à la fabrication additive : de grandes machines installées sur le site de production en Californie ont couche par couche mis en place les étages de Terran-1, y compris ses réservoirs et une large part des moteurs. Reste à voir si cette technologie nouvelle passera son test final pour accélérer jusqu'à 27 000 km/h.

Terran 1 a encore sa place

Avec une capacité de 1,5 tonne en orbite très basse (et plus d'une tonne sur les orbites « classiques » à environ 500 kilomètres d'altitude), le lanceur de Relativity Space est assez capable lorsqu'on le compare à ses concurrents du NewSpace américain… Pourtant, il s'agira avant tout de mettre en place une logique commerciale et industrielle qui soit pérenne. Les grands noms du secteur comme Rocket Lab le savent, il ne s'agit pas que d'atteindre l'espace, même si c'est une étape capitale.

Relativity peut toutefois se targuer de plusieurs contrats déjà signés pour l'envoi de satellites. Dans une année où la concurrence, justement, peine : Virgin Orbit a son problème de lanceur aéroporté, Firefly Space n'a pas encore atteint une cadence de vol suffisante, Astra space est en pleine réorganisation, ABL space a raté son vol inaugural… Si Terran 1 devient le premier lanceur propulsé au méthane à atteindre l'orbite, de nombreux regards vont se tourner vers l'entreprise, qui prépare aussi la suite avec la deuxième génération : Terran R.

Et qui sait, peut-être même adopter sa façon peu orthodoxe de fabriquer des fusées.

Source : Gizmodo