Jusqu'où aller avec l'impression 3D ? Relatitivy Space pousse le concept à son paroxysme et prévoit d'imprimer une fusée en moins de deux mois. Pour ce faire, elle vient de lever 150 millions de dollars, et met en place son usine de production. Premier tir commercial prévu en 2021.
Ces dernières années ont vu se développer de nouvelles technologies d'impression 3D métal. Dans le domaine spatial, ces avancées ce sont traduites par la réalisation de composants et, même, de moteurs de fusée, partiellement imprimés en 3D (comme le Rutherford de RocketLab Rocket Lab : le lancement de la fusée en partie imprimée en 3D en photos ). Mais Relativity Space, start-up américaine créée en 2015 au Texas, veut déplacer encore les limites du possible et « imprimer » un lanceur orbital !
L'objectif est simple : créer un lanceur comprenant moins de 1 000 pièces, et réalisé avec un maximum de machines de hautes technologies pour baisser les coûts de production. Le challenge est de taille, mais les responsables de Relativity Space, dont Jordan Noone (fondateur et directeur technique), sont confiants : pour eux, tout repose sur le « Stargate ».
Tout imprimer
En deux mois (60 jours), les énormes machines sur mesure de l'usine, que les employés surnomment le « Stargate », doivent être capables d'imprimer les pièces complexes d'un lanceur, comprenant les réservoirs, la chambre de combustion... Tout y passe ! Ambitieux, les ingénieurs de Relativity espèrent même pouvoir un jour pousser le concept encore plus loin et imprimer une nouvelle fusée sur Mars.D'ici là, la première fusée nommée Terran-1 utilisera du méthane et de l'oxygène liquide pour sa propulsion, avec un format désormais « classique » de neuf moteurs identiques sur le premier étage et un seul moteur de la même famille sur le second (SpaceX et RocketLab adoptent un agencement similaire). Les moteurs Aeon-1 ont déjà cumulé plus de 200 tests grâce à l'aide de la NASA sur le site d'essais de Stennis au Mississipi : c'est du sérieux ! Un premier décollage-test est pour l'instant prévu en 2020 depuis Cap Canaveral et le premier lancement commercial est attendu en 2021.
En route pour 2021
Relativity Space a convaincu les investisseurs, et vient de réussir à lever 140 millions de dollars de capitaux privés. De quoi, selon les dirigeants, terminer le développement de leur lanceur et tenir jusqu'aux opérations commerciales. Avec un prix très raisonnable (seulement 10 millions de dollars par tir), une capacité de plus d'une tonne en orbite basse et déjà quelques contrats signés, Relativity Space fait de grosses promesses. Reste à attendre les résultats !Source : Space News