Le 21 août, la sonde solaire Parker de la NASA a survolé Vénus pour modifier son orbite et plonger toujours plus près de notre étoile. À seulement 7,3 millions de kilomètres de sa « surface », le petit véhicule va expérimenter des conditions inédites. Mais pour l'instant, après 5 années d'études, il se porte comme un charme !
Parker battra également son propre record de vitesse.
Il connaît le Soleil, Parker
Voilà déjà plus de 5 ans que la sonde solaire Parker s'approche régulièrement du Soleil. Son orbite initiale l'avait déjà amenée à se rapprocher à moins de 25 millions de kilomètres de notre étoile (soit deux fois plus près que Mercure), mais à chaque survol de Vénus, elle rend son orbite encore plus elliptique et se rapproche de ce qui est considéré comme la surface de notre astre.
Depuis avril 2021, la NASA estime même que ses orbites la conduisent directement au sein de la couronne solaire. Chaque année, l'aventure devient un peu plus extrême. Ce 21 août, en passant à seulement 4 000 kilomètres de la surface de Vénus, Parker a donc de nouveau reçu un coup de pouce, et le 27 septembre, elle s'approchera à seulement 7,3 millions de kilomètres du Soleil.
La sonde la plus rapide de l'Ouest
La sonde Parker est bardée d'instruments qui sont tous cachés derrière son bouclier thermique, pour pouvoir faire des mesures in situ dans la couronne solaire tout en étant relativement à l'abri. Pour les contrôleurs de la mission, comme pour l'ordinateur de bord, cela requiert une précision sans failles sur l'orientation et sur le timing des différentes mesures. D'autant que son orbite ne la fait pas que passer très près du Soleil : elle atteint des vitesses records par rapport à la Terre ! Son prochain record devrait l'amener fin septembre à 633 000 km/h, soit la distance Terre-Lune en 35 minutes.
Une mission prolifique
Il faut actuellement environ 3 mois pour que la sonde Parker fasse un tour autour du Soleil, ce qui ne suffit pas aux équipes pour traiter toutes les données. Elles sont téléchargées et stockées sur les serveurs de la NASA et des différents grands laboratoires américains qui travaillent sur la mission. En 5 ans, elle en a collecté beaucoup : près du double de ce qui était attendu !
Il faut dire que sa durée de vie nominale ne s'étend normalement que jusqu'à 2025, et les scientifiques s'attendaient à ce que les instruments soient plus abîmés qu'ils ne le sont aujourd'hui. Si elle survit aussi bien l'année prochaine (il lui reste un survol de Vénus, et donc quelques orbites à frôler le Soleil d'encore plus près), il est très probable que la sonde Parker obtienne une extension de mission. En attendant, elle apporte non seulement des résultats scientifiques uniques grâce à son exploration sur place, mais en plus, ses données sont croisées avec celles des autres missions, comme Solar Orbiter (ESA), qui a de nouveaux résultats sur l'origine du vent solaire.
Source : NASA