Solar Orbiter, le satellite d'observation lancé en février 2020, pourrait avoir percé l'un des mystères de notre étoile : la source des vents solaires. Il aurait réussi cet exploit grâce à des images capturées par le télescope embarqué à son bord : l'Extreme Ultraviolet Image (EUI).
Le Soleil a beau se lever et se coucher chaque jour devant nos yeux, il n'en reste pas moins très mystérieux sur de nombreux aspects. Une énigme coriace reste celle des vents solaires, ces énormes flux de particules chargés en ions et en électrons qui sont expulsés à des vitesses inimaginables (entre 300 et 800 km/s) de l'atmosphère du Soleil. Nous connaissons le phénomène depuis 1859 grâce aux travaux de Richard Christopher Carrington, sans en connaître vraiment l'origine.
Des jets énigmatiques
La sonde européenne Solar Orbiter a mis en évidence des jets mineurs à la surface de l'astre, qui émettent un milliard de fois moins d'énergie que les plus grandes éruptions solaires. Ceux-ci émergent des régions sombres du Soleil, que l'on appelle « trous coronaux » et qui sont baptisés « jets picoflare ». Bien que leur taille soit plutôt réduite (quelques centaines de kilomètres de long) et leur durée très brève (quelques dizaines de secondes tout au plus), il se pourrait qu'ils soient au cœur du phénomène des éruptions solaires. D'ailleurs, l'une de ces éruptions avait heurté Solar Orbiter avant son survol de Vénus en 2022.
Ces jets d'envergure réduite pourraient être assez chargés en plasma (un état de la matière dont le soleil est constitué) chauffé à très haute température pour pouvoir alimenter les vents solaires. Les chercheurs spéculent, ces jets picoflare pourraient jouer un rôle significatif dans ce phénomène, malgré leur énergie relativement faible.
Solar Orbiter : un allié précieux dans la compréhension du fonctionnment solaire
Le Soleil approche lentement de son onzième cycle d'activité, et des vents solaires d'une puissance colossale ont été observés pendant les mois de juillet et août. Les phénomènes ayant lieu à la surface de l'étoile étaient difficilement compréhensibles auparavant, mais Solar Orbiter s'est vu confier cette grande mission. Grâce à une orbite rapprochée autour du Soleil (45 rayons solaires, ou 0,22 AU), la sonde permet une observation optimisée des différents processus à l'origine des vents solaires, mais aussi du champ magnétique de notre astre.
Cela faisait un moment que les trous coronaux étaient suspectés d'être liés aux vents solaires, mais grâce à Solar Orbiter, l'Agence spatiale européenne a pu obtenir des images de ces jets picoflare au mois de mars de cette année. La seule pièce du puzzle manquante est l'observation de ces jets directement à l'intérieur d'un trou coronal.