Flash météo spatiale : selon les prévisions, le prochain cycle solaire qui débutera en 2020 sera le plus faible que notre astre ait connu ces 200 dernières années !
Une bonne nouvelle pour les astronautes, mais aussi pour le matériel, supposés se rendre sur la Lune dans la décennie qui vient. Non protégés par le champ magnétique terrestre, ceux-ci sont en effet soumis aux rayonnements ionisants, un flux de particules provenant du Soleil bien plus intense lors des périodes d'activité maximale de notre astre.
Une météo spatiale clémente pour la mission Artemis ?
Si les astronautes n'auront pas à se soucier des ouragans, tsunamis ou autres tornades en se rendant sur la Lune, l'activité solaire constitue quant à elle une large source de préoccupations pour les programmes spatiaux.Éruptions et protubérance solaires, éjections de masse coronale et rayonnements électromagnétiques sont surveillés de très près dans le cadre de la météorologie de l'espace. Autant d'observations indispensables pour prévoir l'éventuel impact que l'activité solaire peut avoir sur les systèmes biologiques et technologiques sur Terre ou pour planifier des programmes d'exploration spatiale.
En fixant la date butoir de 2024 pour son programme Artemis (une date largement influencée par le gouvernement Trump), la NASA a peut-être bien choisi l'une des périodes les plus propices pour retourner sur la Lune. En effet, selon une étude menée par Irina Kitiashvili, chercheuse au Bay Area Environmental Research Institute du centre de recherche Ames de la NASA, le prochain cycle solaire sera le plus faible de ces 200 dernières années !
Une aubaine donc pour envoyer des femmes et des hommes sur la Lune sans devoir compter sur le facteur chance, comme ce fut le cas pour les dernières missions Apollo. Pour rappel, en août 1972, entre les missions Apollo 16 et 17, une énorme tempête solaire s'est produite. Fort heureusement l'équipage d'Apollo 16 était déjà revenu sur la terre ferme depuis avril, tandis que celui d'Apollo 17 se préparait à partir en décembre.
Une discipline complexe
Depuis, les capacités à prévoir ce genre événements se sont largement développées et sont devenues une discipline importante pour les agences spatiales, à commencer par la NASA, comme le montre cette étude.D'une périodicité moyenne de 11 ans, le cycle solaire et la variation de son activité sont actuellement mesurés par rapport au nombre de taches solaires (des régions à la surface du Soleil marquées par une intense activité magnétique). Plus le nombre de ces taches est élevé, plus les chances d'éruptions solaires sont grandes, et inversement.
Toutefois, prédire la météo spatiale reste encore une tâche extrêmement difficile pour les chercheurs, qui ne disposent que de très peu d'informations en comparaison à la météorologie terrestre et son immense réseau de stations météorologiques. Ici, Irina Kitiashvili s'est néanmoins appuyée sur une nouvelle méthode puisqu'elle a pu tirer parti des observations directes des champs magnétiques solaires, des données recueillies uniquement depuis les quatre derniers cycles, et a pu combiner ces informations à d'autres sources qui lui ont permis de prédire les conditions moyennes du prochain cycle solaire.
Cette méthode a été mise à l'épreuve pour la première fois en 2008 et avait permis aux chercheurs de réaliser des prévisions correctes, qui ont pu se vérifier cette dernière décennie.
S'il est encore difficile de faire de telles prévisions en raison du manque de connaissances et d'informations à propos de notre astre, ces prochaines années devraient voir émerger des méthodes encore plus fiables, notamment grâce aux données recueillies par Parker Solar Probe, mais aussi grâce à des technologies comme l'intelligence artificielle ou aux simulateurs quantiques.