La police chinoise ouvre une enquête autour du bus chinois en forme de pont

Audrey Oeillet
Publié le 04 juillet 2017 à 15h12
Largement médiatisé à l'été 2016, le TEB, un bus en forme de pont destiné à circuler au-dessus des voitures, ne verra jamais le jour. De nombreux investisseurs cherchent désormais à récupérer leur argent.


Mise à jour :
Cette fois, ce sont les autorités qui le confirment, le Transit Elevated Bus ne sera pas lancé, et il s'agirait, de surcroît d'une arnaque. Par voie de communiqué, la police chinoise annonce qu'une enquête a été ouverte pour collecte de fonds illégale. Plusieurs personnes liées à la plateforme de financement, Huaying Kailai, dont le créateur du TEB, ont été arrêtées. Jusqu'ici, 72 investisseurs ont porté plainte.


Publication initiale du 05/09/2016 :

Régler les problèmes de trafic engorgé en Chine à l'aide d'un bus capable de circuler au-dessus des voitures, telle était la promesse de TEB Tech, qui avait présenté en mai dernier son TEB-1 (pour Transit Elevated Bus) à l'occasion du China Beijing International High-Tech Expo. Initialement dévoilé sous la forme d'une maquette, le véhicule de transport, à mi-chemin entre le tramway et le bus, s'est illustré par un imposant prototype testé début août à à Qinhuangdao, dans la province de Hebei.

Le développement rapide du projet n'a pas empêché de multiples observateurs de se poser des questions quant à la viabilité d'un tel moyen de transport, en particulier au cœur d'un trafic aussi chargé - et souvent chaotique - que celui des villes chinoises. Entre les interrogations concernant l'aménagement des voies et celles liées à la gestion du trafic routier, le projet a rapidement pris du plomb dans l'aile durant le mois d'août, alors que les médias de l'Etat chinois ont commencé à qualifier le projet « d'arnaque », et que les autorités de Qinhuangdao ont désavoué la démarche, indiquant ne pas être au courant de la vague de tests en cours. Par ailleurs, les personnes ayant vu le prototype en fonctionnement s'inquiètent de sa stabilité.

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Un onéreux coup de pub ?

Entre confusion et accusation d'escroquerie, les investisseurs chinois veulent désormais récupérer leur argent. Car le TEB-1, comme bien d'autres projets financés en Chine ces dernières années, a été en grande partie payé par des particuliers espérant un retour sur investissement rapide et important. Pour le financement du TEB-1, la rémunération était estimée à 12% par la firme à l'origine du projet.

Mais Bloomberg expliquait à la fin du mois d'août que cette entreprise était détenue à 90% par le promoteur immobilier Bai Zhiming, coutumier de l'utilisation des plateformes de financement en peer-to-peer. Le projet de TEB a récolté 26 millions de dollars l'année dernière, mais maintenant que sa viabilité est remise en question, plusieurs centaines d'investisseurs réclament le remboursement de leur argent. La démarche pourrait s'avérer compliquée, voire sans issue. L'an dernier, le gouvernement chinois avait lui-même mis en garde la population contre ce type d'investissements, après une multiplication de plateformes frauduleuses : la plus tristement célèbre d'entre elles, Ezubo, aurait fraudé plus de 900 000 personnes l'année dernière, pour une somme totale avoisinant les 7,6 milliards de dollars.
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