Recycler les batteries des voitures électriques reste un enjeu majeur dans le secteur. Des marques comme Volkswagen ont déjà pris les devants, prévoyant une seconde vie pour les batteries usagées issues de leurs véhicules.
Mais l'Inde entend accélérer le processus. Dans le but d'inciter au recyclage de ces batteries, le gouvernement indien entend obliger les constructeurs automobiles à les récupérer.
Une obligation pour les constructeurs
À l'origine de la réglementation, un comité interministériel portant sur la mobilité a proposé que le ministère indien en charge de l'environnement, des forêts et du changement climatique travaille sur une nouvelle politique de recyclage des batteries provenant de véhicules électriques. D'après Economic Times, une source souhaitant rester anonyme a déclaré : « Cette nouvelle politique incitera les compagnies à mettre en place des usines de recyclage et les obligera à collecter les batteries usagées ».L'initiative ferait partie d'un vaste plan, le National Electric Mobility Mission Plan 2020. En 2020, l'Inde s'attend en effet à compter entre 6 et 7 millions de voitures électriques sur ses routes, et à ce que près d'un tiers de son parc automobile fonctionne à l'électricité d'ici 2030.
Ecologie et économie
Si l'engagement en faveur de l'environnement est réel, il y a également une dimension économique dans l'initiative du gouvernement indien. Les batteries des voitures électriques contiennent des matériaux précieux, comme l'aluminium, le nickel ou le lithium. Ce sont des produits que l'Inde doit importer pour satisfaire une demande toujours plus forte : une étude de JMK Research estime qu'en Inde, le volume des batteries au lithium-ion passera de 2,9 GWh en 2018 à 132 GWh en 2030. Les officiels ont donc déclaré : « le gouvernement indien tient à ce que ces matériaux soient récupérés et recyclés lorsque les batteries sont en fin de vie, afin d'en optimiser l'utilisation ».En Inde, la collecte de batteries usagées par le constructeur, rentre désormais dans ce que l'on appelle la « responsabilité étendue du producteur » (PER), une stratégie stipulant que le producteur d'un bien manufacturé doit pouvoir en gérer les déchets finaux.
En France, le code de l'environnement précise depuis 1975 : « Il peut être fait obligation aux producteurs, importateurs et distributeurs de ces produits ou des éléments et matériaux entrant dans leur fabrication de pourvoir ou de contribuer à l'élimination des déchets qui en proviennent ».
Jusqu'à présent, l'Inde, pour sa part, demandait simplement un traitement adapté pour les batteries au plomb. La nouvelle réglementation est donc plus proche des évolutions récentes du marché, où le lithium-ion est de plus en plus présent.
Source : Economic Times