Mercedes-Benz stoppe le développement de voitures à hydrogène

Benoît Théry
Publié le 27 avril 2020 à 12h05
Mercedes

Mercedes-Benz, la filiale de Daimler a annoncé arrêter le développement de voitures à hydrogène, qu'elle juge trop coûteuses.

Cet arrêt de la société, qui travaille sur des véhicules à piles à combustible depuis trois décennies, ne porte cependant que sur les voitures. La firme va travailler avec Volvo sur des poids lourds utilisant cette énergie.


Sale temps pour l'hydrogène

Mercedes-Benz ne remet pas en question le principe technique des piles à combustible. Markus Schäfer, directeur de recherche chez Daimler, déclare qu'elles « fonctionnent très bien » avant d'ajouter : « C'est juste un problème de coût ».

Le site spécialisé Automotive News souligne : « Les voitures à pile à combustible ont longtemps été présentées comme une réponse à la réduction des émissions et des polluants car elles n'émettent que de la vapeur d'eau. Elles ont une longue autonomie et un temps de réapprovisionnement court, semblable à un véhicule à moteur à combustion. Mais ces véhicules sont au moins deux fois plus chers à construire qu'un équivalent à batterie. Par conséquent, les prix de vente, lorsqu'ils sont annoncés, ne reflètent pas ce coût ».

Mercedes-Benz s'apprête donc à abandonner son unique modèle à pile à combustible, le SUV GLC F-Cell, dont il n'a produit que quelques centaines d'exemplaires. La marque ne devrait pas non plus s'attarder au développement d'autres voitures sur ce segment. Elle rejoint ainsi d'autres constructeurs ayant décidé de se retirer. Parmi eux, Renault-Nissan, qui développait jusqu'en 2018 un nouveau modèle à hydrogène en partenariat avec Daimler et Ford. En novembre dernier, Honda a mis en suspens ses projets touchant à l'hydrogène, tandis que le mois dernier, Volkswagen affirmait que « tout parle en faveur de la batterie, et pratiquement rien ne parle en faveur de l'hydrogène ».


Priorité aux poids lourds

Cela dit, Mercedes-Benz n'abandonne pas totalement ce segment. Si le constructeur stoppe le développement des voitures à hydrogène, il continuera de travailler sur des projets de poids lourds utilisant cette énergie. Le groupe Daimler, qui a déjà des poids lourds électriques dans ses cartons, vient de conclure un partenariat avec Volvo.

Ensemble, les deux acteurs vont travailler à des camions utilisant la technologie de la pile à combustible. Le segment des véhicules lourds conviendrait mieux aux piles à combustible, les imposants packs de batteries des modèles électriques pouvant affecter le poids maximal autorisé d'un camion. Cependant, le P.-D.G. de Daimler Trucks, Martin Daum, a déclaré que les 200 millions d'euros devant être investis par les deux sociétés dans ce projet « ne suffiront certainement pas » pour mettre la technologie en production.

S'il ne fait pas d'annonce, Martin Daum reste optimiste concernant l'utilisation de l'hydrogène sur des véhicules légers, déclarant : « Nous aurons toujours la possibilité de revenir à tout moment s'il y a un marché et une nécessité ». D'autres constructeurs et pays continuent de défendre la voie de la pile à combustible. Toyota prévoit sa Mirai propulsée à l'hydrogène pour cette année. La Chine a également ouvert l'année passée la plus grande station-service à hydrogène au monde.

Source : Electrek et Automotive News.
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Commentaires (10)
philouze

« ça coute trop cher » est un peu court

    • o/ le bilan carbone et matériaux de la pile à combustible est supérieur à son équivalent batterie, contrairement à une opinion répandue (du fait du platine)
    • o/ le bilan énergétique de l’hydrogène est (très) inférieur à la batterie (-300%)
    • o/ en co2 dans certains cas (courants) il est … inférieur au diesel !
    • o/ il est à la merci d’une explosion majeure comme en corée ou les population manifestent contre l’installation des pompes. Deux pompes ont déjà pété en europe, et deux en corée, malgré le très faible nombre de pompes.
    • o/contrairement a une opinion répandue, la pile à combustible n’est pas « améliorable » on a déjà atteint son rendement maximum théorique, c’est une vieille techno qui date de la conquète spatiale. face à ça le lithium a une énorme marge de progression (on est à 1/10ème se son potentiel max

face à tout ça les ingés de chez Merco ont adopté la seule logique possible.

TNZ

C’est surtout l’aveu de « on sait pas faire à un tarif normal ». Ils savent produire mais ils ne savent pas concevoir … ce qui est un comble pour un fabricant automobile.

Le coup des bilans globaux défavorables est une méthode moisie des lobbys pour jambonner les incultes. Par exemple : « Un hummer est plus écologique qu’une Prius »

Xlsium

Sans oublier que l’hydrogène ne se trouve pas à l’état naturel. Il faut le produire, ça coûte très cher et les énergies employés sont fortement polluantes.
La seule solution c’est le tout électrique associé au nucléaire mais ce n’est pas audible aujourd’hui dans la société.

philouze

"Le coup des bilans globaux défavorables est une méthode moisie des lobbys pour jambonner les incultes. Par exemple : « Un hummer est plus écologique qu’une Prius »

C’est pas parce que des lobbys bidonnent des bilans globaux que ça n’a pas de valeur. Le calcul d’un bilan , d’un rendement c’est juste la base de la science, tout comme ça reste la base de la compta. on devrait au contraire TOUJOURS juger une chose à son bilan global, et pas juste aux parties qui nous intéressent.

Ce qui est beau avec l’H2 c’est que c’est mauvais autant en local qu’en global :

  • la pile a un rendement de fonctionnement (au point nominal) pile deux fois moins qu’une batterie
  • la chaine production / compression / distribution a un bilan plus de de deux fois défavorable aux pertes en lignes d’un réseau électriques
  • enfin OUI les écobilans d’un ensemble PAC/Nafion/platine/ réservoir haute pression / circuit basse et haute pression / batterie tampon (toujours dissimulés par Toy mais publiés Merco) sont lamentables ( ce qui aurait du être une évidence au passage) . Contrairement à ce que tu pense Merco à publié pour tenter de défendre sa techno en disant « si on fait de l’hydrogène 100% vert d’éolienne et bien on reste un peu plus vert que du jus 100% charbon dans des batteries » (à peu près texto)
Sinic

Citez vos sources, les gens. Je lis des choses qui m’intéressent, mais j’aimerais bien creuser un peu :smiley:

marco3522

Malheureusement tu as raison. Le plus gros problème vient de la production d’hydrogène qu’on ne sait pas faire de façon « simple ». Avec donc un bilan carbone finalement défavorable.
Par contre le problème du danger ne me semble pas en être un. Je ne vois pas pourquoi un réservoir d’hydrogène serait plus dangereux qu’un réservoir d’essence ou une bouteille de butane. C’est un simple problème technique donc c’est solutionnable.

TNZ

Ah oui, ça me revient … on a déjà échangé sur ce sujet.
Tu fais partie d’un lobby pro-batterie … quitte à sortir des absurdités plus grosses les unes que les autres.

Papoun94

L’hydrogène nous offre la possibilité de ne plus dépendre des pays de l’OPEP ni de personne. Pour notre dette et celle que nous allons laisser à nos enfants, il y a matière à décision politique forte et une belle opportunité à ne pas rater.
D’un point de vue technique, l’hydrogène fonctionne à 350 ou 700 bar suivant le type de véhicule. Les réservoirs des véhicules sont conçus pour résister jusqu’à 1800 bar. Celà laisse de la marge de sécurité. Quand aux stations services, certaines compagnies maîtrisent mieux que d’autres le processus de mise en pression… je sais de quoi je parle, ma société en construit.
Produire de l’hydrogène à partir de l’éolien, des rivières ou des courants marins, voir du nucléaire, reste une technologie à optimiser mais tout est prêt. Encore une fois, il faut juste un déclic qui ne peut venir que du politique.
A titre de comparaison, il me semble que les batteries nécessitent des métaux dont nous ne disposons pas en France (adieu l’autonomie) et les conséquences environnementales liées aux exploitations minières sont catastrophiques.
A suivre

megadub

Oui alors, critiquer l’opinion répandue, moi je veux bien mais faudrait un minimum sourcer tes affirmations :wink:

Zakalwe

Tu pointes le vrai problème : tant qu’on arrivera pas à produire de l’hydrogène pour peanuts, ce sera une niche énergétique. D’autre part la recherche sur le nucléaire a été totalement abandonnée ( à part Iter, mais il y a beaucoup de problèmes), pas de réacteur au deutérium très abondant, à neutrons rapide, etc.

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