Mercedes-Benz, la filiale de Daimler a annoncé arrêter le développement de voitures à hydrogène, qu'elle juge trop coûteuses.
Cet arrêt de la société, qui travaille sur des véhicules à piles à combustible depuis trois décennies, ne porte cependant que sur les voitures. La firme va travailler avec Volvo sur des poids lourds utilisant cette énergie.
Sale temps pour l'hydrogène
Mercedes-Benz ne remet pas en question le principe technique des piles à combustible. Markus Schäfer, directeur de recherche chez Daimler, déclare qu'elles « fonctionnent très bien » avant d'ajouter : « C'est juste un problème de coût ».Le site spécialisé Automotive News souligne : « Les voitures à pile à combustible ont longtemps été présentées comme une réponse à la réduction des émissions et des polluants car elles n'émettent que de la vapeur d'eau. Elles ont une longue autonomie et un temps de réapprovisionnement court, semblable à un véhicule à moteur à combustion. Mais ces véhicules sont au moins deux fois plus chers à construire qu'un équivalent à batterie. Par conséquent, les prix de vente, lorsqu'ils sont annoncés, ne reflètent pas ce coût ».
Mercedes-Benz s'apprête donc à abandonner son unique modèle à pile à combustible, le SUV GLC F-Cell, dont il n'a produit que quelques centaines d'exemplaires. La marque ne devrait pas non plus s'attarder au développement d'autres voitures sur ce segment. Elle rejoint ainsi d'autres constructeurs ayant décidé de se retirer. Parmi eux, Renault-Nissan, qui développait jusqu'en 2018 un nouveau modèle à hydrogène en partenariat avec Daimler et Ford. En novembre dernier, Honda a mis en suspens ses projets touchant à l'hydrogène, tandis que le mois dernier, Volkswagen affirmait que « tout parle en faveur de la batterie, et pratiquement rien ne parle en faveur de l'hydrogène ».
Toyota envisage d'utiliser les piles à combustible de la Mirai pour produire des camions à hydrogène
Priorité aux poids lourds
Cela dit, Mercedes-Benz n'abandonne pas totalement ce segment. Si le constructeur stoppe le développement des voitures à hydrogène, il continuera de travailler sur des projets de poids lourds utilisant cette énergie. Le groupe Daimler, qui a déjà des poids lourds électriques dans ses cartons, vient de conclure un partenariat avec Volvo.Ensemble, les deux acteurs vont travailler à des camions utilisant la technologie de la pile à combustible. Le segment des véhicules lourds conviendrait mieux aux piles à combustible, les imposants packs de batteries des modèles électriques pouvant affecter le poids maximal autorisé d'un camion. Cependant, le P.-D.G. de Daimler Trucks, Martin Daum, a déclaré que les 200 millions d'euros devant être investis par les deux sociétés dans ce projet « ne suffiront certainement pas » pour mettre la technologie en production.
S'il ne fait pas d'annonce, Martin Daum reste optimiste concernant l'utilisation de l'hydrogène sur des véhicules légers, déclarant : « Nous aurons toujours la possibilité de revenir à tout moment s'il y a un marché et une nécessité ». D'autres constructeurs et pays continuent de défendre la voie de la pile à combustible. Toyota prévoit sa Mirai propulsée à l'hydrogène pour cette année. La Chine a également ouvert l'année passée la plus grande station-service à hydrogène au monde.
Source : Electrek et Automotive News.