Critique Spider-Man No Way Home : quand Marvel et Sony font la paire, les fans n'ont guère à se plaindre

Voici venir le quatrième et dernier film Marvel de cette année 2021, assurément chargée en sorties cinéma. Avec Spider-Man : No Way Home, Marvel Studios et Sony semblent enfin véritablement décidés à mélanger leurs univers respectifs, sous couvert de multivers, pour proposer un nouveau crossover gigantesque. Si cela a majoritairement fonctionné chez les Avengers, qu'en est-il ici ? Réponse dans cette critique qui va, malgré tout ce qui a déjà été dévoilé par les bandes-annonces, éviter au maximum les spoilers.

Accompagnez la lecture de cet article avec la musique du film (ou en tout cas quelque chose qui s'en approche avant la sortie officielle de la bande-son) :

Spider-Man : No Way Home : un verre ça va, multivers bonjour les dégâts

Pour les amateurs et amatrices de chiffres, Spider-Man: No Way Home est le troisième film porté par Tom Holland dans le rôle principal de Peter Parker, le 27^e film du MCU, et le quatrième film de la Phase 4 après Black Widow, Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux et Les Éternels. Et si vous n'aimez pas les chiffres, eh bien tant pis.

Une nouvelle fois réalisé par Jon Watts, qui avait déjà signé Spider-Man: Homecoming puis Spider-Man: Far From Home, ce No Way Home a connu des phases de production et de promotion des plus intenses. Annoncé comme le « Avengers de la Phase 4 » et pollué par des dizaines de fuites, rumeurs, trailers, teasers, clips et autres éléments pouvant (divul)gâcher l'expérience finale, le film est tout de même enfin là.

Pour cette critique, nous allons partir du principe que vous avez au moins vu la première bande-annonce et une partie des précédents films (Spider-Man et les derniers Avengers en tête). Vous savez donc normalement dans quelle galère se trouve Peter Parker, maintenant que tout le monde sait qu'il est l'homme araignée. Le nom de Docteur Strange doit aussi vous dire quelque chose, de même que la notion de multivers (notamment développé dans les récentes séries Marvel Disney+).

Le Bon, les Brutes et le Gluant

Suite à cette histoire de sort qui dérape, des ennemis issus des premiers films Spider-Man (la trilogie de Sam Raimi portée par Tobey Maguire et le reboot en deux films par Marc Webb avec Andrew Garfield) arrivent dans « notre » monde, bien décidés à continuer leur combat contre Spidey, qui a encore fait une boulette. L'aspect « maladroit au grand cœur » du personnage de Tom Holland est peut-être un brin trop forcé dans cet opus, mais cela le rend cependant toujours plus attachant.

Inutile de développer davantage le scénario, qui mérite d'être découvert en salles, d'autant qu'il est assez prévisible. C'est d'ailleurs notre principal reproche à l'encontre de No Way Home. S'il y a bien quelques plot twists et éléments inattendus de temps à autre, le cheminement central de ce long métrage n'est presque jamais surprenant. Du démarrage déjà dévoilé, au final rapidement prévisible, le film suit comme souvent les balises et les étapes difficiles à éviter dans les films Marvel.

Heureusement, cela n'empêche absolument pas de profiter des 2 h 30 que dure le film. D'abord parce que Marvel sait parfaitement ce que les fans veulent, et qu'ils ne se montrent pas avares de ce côté là. Les caméos, références et autres clins d'œil à bien des œuvres sont ainsi Legion (nous aussi, on peut faire des blagues Marvel !).

On a certes parfois l'impression de se retrouver devant une fan fiction écrite par un·e adepte de Spider-Man, mais si vous vous laissez porter, difficile de bouder votre plaisir face à un film qui s'amuse à fond. En revanche, si vous n'avez pas vu les films de Raimi et Webb, il y a fort à parier que bien des passages risquent de vous laisser de marbre.

Un univers unifié appelé araignée

Spider-Man: No Way Home est un divertissement solide sur ses appuis. L'action en met plein les yeux malgré quelques rares effets et fonds verts un peu voyants ; les dialogues, aussi bien les blagues que les moments plus dramatiques, fonctionnent très bien, et le rythme est presque irréprochable. Certains combats un peu longs pourront peut-être épuiser certains spectateurs, mais difficile de ne pas saluer l'équilibre de l'ensemble malgré tout.

Comme pour Avengers: Endgame, la salle a, à plusieurs reprises, applaudi, crié ou sifflé sa joie suite à un passage marquant. Peu de films peuvent se targuer de ce genre de réactions et d'émotions, et pourtant les chances que Spider-Man: No Way Home tombe à plat ou à côté de la plaque étaient assez élevées. On aime également le fait que le métrage fasse grandir un peu plus le Peter Parker de Tom Holland, touchant, tout en développant le Docteur Strange de Benedict Cumberbatch, un peu moins froid qu'à son habitude.

Et puisque l'on parle de ce dernier, précisons une petite information en passant : la seconde scène post-générique est, pour une fois, un teaser trailer pour le film Doctor Strange in the Multiverse of Madness, attendu pour 2022. Ne reste désormais plus qu'à voir ce que Marvel Studios va faire de Spider-Man et de son entourage pour la suite. En tout cas, après ce film réussi, nous sommes curieux et serons assurément au rendez-vous le moment venu… À vous de nous donner votre avis !

Spider-Man : No Way Home est diffusé au cinéma depuis le 15 décembre 2021.