Le prix et les nuisances sonores sont sans conteste les deux freins principaux à l’achat d’un clavier mécanique. Chaque fabricant y va donc de son, ou ses, modèle à membrane. Quasi silencieux, les claviers de ce type sont surtout bien plus abordables, comme c’est le cas de ce Roccat Magma.
L’esthétique est un autre critère de choix, parfois inconscient, qui pèse dans la balance. Et ça, Roccat l’a bien compris ! Le Magma rompt avec la masse et mise sur un éclairage RGB intégral, diffusé au travers d’une plaque semi-transparente, pour nous en mettre plein les yeux. Est-ce un clavier recommandable pour autant ?
- Un rétroéclairage ... différent !
- Des interrupteurs silencieux, ou presque
- Fonction Easy-Shift[+]
- Repose-poignet fourni
- La sensation laissée par les membranes
- Pas d'enregistrement de macro
- Plastiques bon marché
- Éclairage qui peut devenir gênant
Quand on pense clavier gamer et que l’on connaît un peu ce marché, il est difficile de ne pas penser à Roccat. Tous les projecteurs ne sont peut-être pas braqués vers le fabricant allemand, mais celui-ci est parvenu à se dégager une belle place en développant des produits visuellement différents et très réussi si vous appréciez l’éclairage RGB ! On pense bien sûr au Roccat Vulcan 120 AIMO et ses variantes qui sont au cœur du catalogue de la marque.
Roccat Magma : la fiche technique
Le Roccat Magma, c'est :
- Type de clavier et contacteurs : AZERTY, interrupteurs à membrane
- Anti-ghosting : oui, intégral
- Rétro-éclairage : RGB, sur 5 zones
- Prise en charge des macros : oui, programmation logicielle
- Poids : 870 g
- Dimensions : 452 x 157 x 39 mm
- Interface de connexion : filaire, câble USB de 1,8 m
- USB pass-through : non
- Logiciel : oui, Roccat Swarm
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à 59,99 €
Design et ergonomie
Touches en lévitation sur fusion de couleurs
Le clavier donne une drôle d’impression, une fois sorti de sa boîte, lorsque son rétroéclairage n’est pas actif. Roccat a associé des touches noires qui reposent, ou plutôt lévitent, sur une plaque blanche semi-transparente. Le contraste qui en résulte est quelque peu étrange, inhabituel certes, on apprécie, ou pas.
Entièrement fait de plastiques, le Magma sonne bon marché. À vrai dire, on ne s’attendait pas à beaucoup plus d’un clavier à 60 €. On est loin des éléments de conception et des matériaux d’un Roccat Vulcan 121 AIMO, notons par ailleurs que le fabricant propose désormais une alternative moins onéreuse sur le segment des claviers mécaniques avec le lancement du Roccat Pyro que nous examinerons prochainement.
Le tarif bas engendre forcément des concessions et si le Magma se distingue par son rétroéclairage il reste toutefois un clavier à membrane fort classique, sans supplément qui aurait pu faire la différence, telle que des commandes multimédia dédiées, un port USB pass-through, ou encore un câble détachable ou, au moins, tressé.
On trouve néanmoins un repose poignet avec ce Magma, une bonne nouvelle pour accorder un peu plus de confort et améliorer notre position de frappe. Son système de fixation est simple comme bonjour et le repose poignet est parfaitement maintenu une fois en place. Il ne vient pas se détacher même lorsque l’on déplace le clavier, chose qui n’était pas le cas avec le système aimanté du Vulcan.
Cet accessoire n’est toutefois pas des plus confortable ; il assure, selon nous, le service minimum. Le fait est que le plastique utilisé ici est un peu trop rigide à notre goût, mais encore une fois on ne s’attendait pas à y trouver un revêtement vu le prix. Ce sont surtout ses nombreuses et fines stries qui, personnellement, me dérangent. La sensation au toucher n’est pas des plus agréables, et les poussières n’ont aucun mal à s’y loger.
Au dos du clavier, on retrouve 6 patins antidérapants pour le repose-poignet, et 6 autres sous le châssis, dont deux petites bandes sous les pieds inclinables. Ces pieds n’autorisent qu’un seul niveau d’inclinaison, l’angle est cependant bon et nous n’avons pas eu à nous en plaindre.
Le clavier se « métamorphose » une fois son rétroéclairage activé. Au départ, l’effet est assez troublant, presque gênant, car il attire l’œil, mais on s’y fait assez rapidement d’autant que l’on peut ajuster l’intensité lumineuse avec Swarm, le logiciel maison.
Malgré la présence de « seulement » 10 LEDs sur un total de 5 zones, l’éclairage RGB est parfaitement maîtrisé et recouvre l’intégralité de la plaque blanche. L’effet est réussi, cela reste toutefois très subjectif. A noter que nous remarquons la présence d’une dizaine de petits ronds noirs, qui sont sans doute simplement des points de fixations.
Le tout peut être configuré avec Swarm ; il est possible de choisir la couleur de chacune des cinq zones, d’opter pour différents effets, ou encore de profiter de l’éclairage harmonieux AIMO, parfait si vous possédez d’autres périphériques de la marque. La synchronisation de l’éclairage entre le Magma et la souris Roccat Kone Pro Air apporte de la cohérence à ce setup.
Nous constatons tout de même un léger désagrément avec ce rétroéclairage. Selon votre position devant le clavier, et donc votre angle de vision sur celui-ci, le rétroéclairage des touches les plus hautes sur le clavier (touches fonctions et ligne de caractères) n’est plus entièrement visible. Les chiffres sont « coupés en deux » si nous ne sommes pas bien en face du clavier. Malgré tout, cela n’empêche pas de conserver une bonne visibilité sur les différents caractères.
Des interrupteurs à membranes classiques et sans plus
Le Magma divise par son esthétique, c’est certain. Mais qu’en est-il de l’expérience proposée en jeu, ou pour saisir du texte à la chaîne ?
Sans trop de surprise, la frappe est plutôt molle et on ressent un écart flagrant de réactivité par rapport à un clavier mécanique. Le manque de retour tactile, la sensation de pression sur le dôme en caoutchouc, et la butée contraste clairement avec l’expérience proposée par des contacteurs mécaniques.
Les joueurs exigeants et ceux qui ont déjà fait l’expérience d’un bon clavier mécanique ne se satisferont pas avec le Magma. En revanche, sa frappe silencieuse, ses membranes pas plus mauvaises (ni bonnes) que d’autres, et son prix sont d’excellents arguments pour débuter avec un clavier gaming qui est globalement bien construit. Quoi qu’il en soit, ces contacteurs à membranes restent suffisamment réactifs pour le jeu, mais il manque un petit quelque chose que ce type d’interrupteurs ne peut malheureusement pas offrir.
Concernant la saisie, il est évidemment très agréable d’éviter les nuisances sonores. La frappe est précise avec le Magma, rapide également, mais la force d’activation demandée par les dômes en caoutchouc peut fatiguer à la longue. Enfin, nous espérons que Roccat décline ce modèle en version TKL, sans pavé numérique. Sa présence est selon moi plus contraignante qu’autre chose pour un clavier de jeu, d’abord car il occupe plus d’espace sur le bureau, ce qui en laisse moins pour les mouvements de souris, mais aussi parce que réduire l’écartement entre les bras gauche et droit permet d’adopter une position plus naturelle et moins fatigante, une question d’ergonomie en somme.
Roccat Swarm : cortège de fonctionnalités
Le Magma profite du logiciel Swarm, incluant de nombreuses possibilités de personnalisation. On y trouve notamment la fonctionnalité Easy-Shift[+] qui permet d’attribuer une fonction secondaire à chacune des 105 touches de ce clavier.
Nous pouvons également ajuster le délai et la vitesse de répétition lorsqu’une touche est enfoncée, ou encore sélectionner divers retours audio, dont les très dispensables « son de machine à écrire » ou « son de science-fiction » dès qu’une touche est pressée. Hélas, si la fonction Easy-Shift[+] est très efficace, on ne peut pas enregistrer de macro avec le Magma. Contrairement aux claviers Vulcan, on ne retrouve pas l’onglet « Macro Manager » au sein de Swarm ici.
Déjà évoquée, la partie « éclairage de la touche » n’autorise pas beaucoup de personnalisation puisque le Magma est seulement composé de 5 zones de rétroéclairage. On regrette forcément de ne pas pouvoir ajuster indépendamment l’éclairage des touches et de la plaque semi-transparentes. Cela signifie en effet qu’il faut ajuster l’intensité lumineuse à un certain seuil pour bien percevoir les caractères, une intensité qui, dans la pénombre, peut devenir gênante. Comme nous l’avions indiqué en début d’article, l’éclairage complet du clavier attire l’œil. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que nous pointons de doigt l’éclairage un peu trop tape à l’œil chez Roccat, les nouvelles souris Kone Pro et Pro Air ont aussi ce défaut d’avoir un éclairage RGB un peu trop visible et gênant dans certaines situations.
Roccat Magma : l'avis de Clubic
Roccat a trouvé la parade pour se démarquer de ses concurrents : concevoir des claviers qui rompent visuellement avec la grande majorité des références. Cela se traduit par un rétroéclairage pour le moins particulier qui risque de diviser les opinions. Le châssis ouvert et l’impression de touches surélevées, la plaque semi-transparente … on aime ou on n’aime pas.
Finalement, l’éclairage est ici le seul réel point de différence par rapport à d’autres claviers à membrane. On retrouve des sensations similaires à bien des modèles de ce type, avec une expérience de frappe qui n’est pas aussi agréable et réactive qu’avec des contacteurs mécaniques. Le silence est malgré tout un avantage certain.
On note quelques faiblesses, comme l’intensité du rétroéclairage qu’il faut garder assez élevée sur l'ensemble de la plaque pour bien percevoir les caractères, ou encore l’impossibilité d’enregistrer des macros malgré une solution logicielle qui n’a rien à envier à d’autres et une fonction Easy-Shift[+] très pratique. En somme, un bon petit clavier pas trop cher et bien construit, qui n’éblouit pas par ses performances, mais par son éclairage, ça oui !
Le Roccat Magma est un clavier à membrane pas vraiment différent des autres dans son fonctionnement, mais visuellement "étincelant". Un bon petit clavier pour le prix qui en est demandé, qui ne satisfera cependant pas les mordus de contacteurs mécaniques.
- Un rétroéclairage ... différent !
- Des interrupteurs silencieux, ou presque
- Fonction Easy-Shift[+]
- Repose-poignet fourni
- La sensation laissée par les membranes
- Pas d'enregistrement de macro
- Plastiques bon marché
- Éclairage qui peut devenir gênant