© Roccat
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La marque Roccat a décidé de commercialiser simultanément deux nouveaux claviers, le Magma et ses contacteurs à membrane d’un côté, le Pyro et ses switchs mécaniques de l’autre. Nous testons aujourd’hui le second produit qui promet de rendre plus accessibles ces fameux contacteurs mécaniques, garants d’une réactivité sans faille.

Les plus
  • Plaque supérieure en aluminium
  • Contacteurs TTC de qualité
  • Rétroéclairage touche par touche très réussi
  • Logiciel Swarm et Easy-Shift[+]
  • Repose-poignets livré
Les moins
  • Repose-poignets plastique
  • Pas de port USB pass-through, câble basique
  • Faible luminosité des fonctions secondaires

Quoique pas encore très connue en France, la marque allemande Roccat avait fait sensation, il y a deux ans de cela, en commercialisant une gamme de claviers de très bonne facture, les Vulcan. Le Pyro que nous testons aujourd’hui est en quelque sorte une version simplifiée de ces Vulcan, Roccat ayant dans l’idée de rendre ses claviers un peu moins onéreux.

Le tarif officiel de notre nouveau venu reste effectivement calé sous la barre fatidique des 100 euros, ce qui ne l'empêche pas de conserver quelques fonctionnalités fort bien vues : switchs mécaniques donc, mais aussi repose-poignets amovible et molette de volume. De quoi faire pencher la balance en sa faveur ? C’est évidemment ce que nous allons tenter d'évaluer dans ce test.

Le Pyro complet, avec son repose-poignets © Nerces

Fiche technique du Roccat Pyro

Notre première surprise vient du fait Roccat n'a pour l'heure officialisé qu'une seule version de ce Pyro, là où les Vulcan étaient déclinés en trois modèles sensiblement différents dès leur sortie, afin d’assurer une certaine montée en gamme. Cette fois, pas de coloris originaux, pas de fonctions « bonus », c’est le Pyro, un point c’est tout.

Le Roccat Pyro, c’est :

  • Type de clavier : AZERTY, 105 touches
  • Contacteurs : switchs mécaniques TTC « rouges » (linéaires)
  • Anti-ghosting : oui, intégral
  • Rétro-éclairage : RVB, touche par touche
  • Prise en charge des macros : oui, programmation logicielle
  • Touches « bonus » : non, raccourcis multimédias et molette de volume
  • Poids : 1 100 grammes environ
  • Dimensions : 447 x 152 x 36 millimètres
  • Interface de connexion : filaire (câble USB de 1,8 m)
  • USB pass-through : non
  • Logiciel : oui, Roccat Swarm
  • Garantie : 2 ans constructeur
  • Prix et disponibilité : déjà disponible, à partir de 99,99 €

Les habitués des claviers mécaniques noteront d’emblée qu’avec le Pyro, Roccat n’opte pas pour l’emblématique fabricant de contacteurs Cherry, pourtant allemand lui aussi. Roccat ne se tourne pas non plus vers des constructeurs « secondaires » de plus en plus populaires comme Kailh ou Gateron. Le constructeur fait ici confiance à TTC qui se positionne malgré tout comme une marque qui monte. Pour le reste, la fiche technique du Pyro est assez classique, sans grande surprise.

© Nerces

Élégant malgré son cadre plastique

Sans que cela ne nous surprenne le moins du monde, le Pyro est un peu à l’image des Vulcan. Roccat a effectivement opté pour le même système de structure frameless, c’est-à-dire que les touches ne sont pas intégrées à l’intérieur d’un carcan. Au contraire, sans aucun contour, elles donnent l’impression de flotter au-dessus du châssis. Comme toujours, l'effet est esthétiquement très réussi… se posera la question de l’illumination, parfois problématique, sur ce genre de produits. Dans l’immédiat, ce qui nous chagrine un peu, c’est le côté « plastique » du clavier.

En effet, si les touches ne sont entourées d’aucun cadre, il n’en va étrangement pas de même pour le clavier en lui-même. Le châssis dispose d’un pourtour relativement large intégralement en plastique. Bien sûr, c’est une question de goûts, mais à Clubic, nous ne trouvons pas la chose très élégante. C’est d’autant plus regrettable que le plastique en question semble assez basique. Il est heureusement compensé par la présence d’une large plaque d’aluminium brossé qui soutient la base du clavier. Pour le coup, c’est vraiment esthétique et confère un sentiment de robustesse qui ne se dément pas à la manipulation du Pyro.

Des touches lisibles et confortables, hélas en plastique ABS © Nerces

Dans la boîte envoyée par Roccat, on ne trouve guère d’accessoires, pas même une pince pour retirer les touches ou les contacteurs. Reste que ce n’est pas étonnant compte tenu du tarif du Pyro.

De plus, nous l’avons déjà souligné en introduction, le constructeur a tout de même eu le bon goût de livrer un repose-poignets. Il est d’un seul morceau, pleine largeur et composé du même plastique que le pourtour du clavier. Roccat a également dessiné dessus ces espèces de rainures pas forcément très esthétiques. Là encore, question de goûts.

La fameuse molette du volume : un petit accessoire tellement pratique © Nerces

Le repose-poignets se fixe aisément sous le clavier par deux petites attaches qui ne sont pas difficiles à retirer, mais qui ne risquent toutefois pas de se désolidariser en pleine action. Difficile en revanche de dire si elles seront capables de supporter de nombreux montages / démontages. Ce repose-poignets rend évidemment la frappe plus confortable, mais on regrette ici que Roccat ne propose que deux niveaux d’inclinaison pour son clavier : le Pyro dispose de deux pieds relativement larges et on peut choisir de les replier – inclinaison 0° – ou de les déplier – inclinaison 6° environ – mais aucun autre palier n'est proposé, comme sur certains modèles concurrents.

Comme vous le voyez sur les photos, le Pyro est un classique modèle AZERTY 105 touches qui reste plutôt large – près de 45 centimètres – et dispose de touches relativement hautes, affichant une hauteur totale de 3,6 cm. Si Roccat a fait l’effort d’intégrer cette fameuse molette de réglage du volume dans le coin supérieur droit du clavier, le constructeur n’a pas jugé bon – par souci d’économie sans doute – de disposer un port USB pass-through. Le câble USB-A, un modèle basique – non-tressé donc – de 1,8 mètre de long, n’est pas détachable.

Des contacteurs TTC pas forcément très connus, mais très efficaces © Nerces

Réactif, mais un peu bruyant

Nous l’avons dit, Roccat n’a pas opté pour les fameux contacteurs de son compatriote Cherry et s’est tourné vers des modèles sensiblement moins onéreux signés TTC. Il a opté pour des « rouges linéaires » qui peuvent donc se comparer aux fameux Cherry MX Red. Les caractéristiques avancées par TTC et Roccat sont d’ailleurs très similaires à celles de Cherry, avec une force d’actionnement donnée pour 45 cN, une course totale de 4 mm et une activation dès 2 mm. Ce dernier point est d’ailleurs relativement important sur un modèle comme le Pyro.

Sans être catastrophiques, les contacteurs TTC ne sont effectivement pas les plus silencieux du marché, et la structure même du clavier entraîne un léger effet de résonance, surtout pour toutes les touches situées au centre. De fait, parvenir à maîtriser sa frappe et ne pas aller jusqu’au bout de la course des touches permet de limiter les nuisances sonores et d'éviter le « clac » de butée.

Sachez toutefois que pour un modèle mécanique, le Pyro reste dans une moyenne sonore très correcte. À l’usage, les contacteurs TTC se montrent efficaces et nous n’avons à aucun moment eu à nous plaindre d’un quelconque problème de réactivité.

Un seul niveau d'inclinaison pour le patin hélas © Nerces

Notons que la durée de vie de ces contacteurs n’a évidemment pas pu être testée, mais TTC promet 50 millions de clics, une valeur tout à fait dans les normes actuelles. Pour la saisie au kilomètre, nous n’avons pas rencontré plus de difficulté que durant nos sessions de jeu. Il ne s’agit pas du modèle le plus souple et le plus efficace du marché mais, là encore, il se situe dans une bonne moyenne, surtout eu égard de son prix, à moins de 100 euros. Notons tout de même que le confort de frappe aurait pu être un peu plus grand encore si le repose-poignets avait été molletonné.

Un tel « coussin » aurait notamment permis de limiter l’effet de transpiration, jamais très agréable sur des plastiques durs. Puisque nous parlons plastique, il est bon de souligner que les touches ne sont évidemment pas en PBT, mais en classique ABS, encore par souci d’économie. Cela permet aussi d’offrir un joli rétroéclairage : on apprécie notamment le côté « flottant » des touches n'entraîne jamais une impression de fuites de lumière sur les côtés. On regrette toutefois que l’éclairage des fonctions secondaires des touches (accents, parenthèses…) soit bien moins convaincant.

Mise à jour indispensable au premier lancement de Swarm © Nerces

Roccat Swarm et le fameux Easy-Shift[+]

Nous ne l’avons pas encore souligné, mais le Pyro dispose également d’une fonction Game Mode sur la touche d’arrêt défilement. Celle-ci vient astucieusement bloquer l’utilisation des touches Windows pour éviter les erreurs en pleine partie. Inévitable puisque nous parlons d’un produit Roccat, le logiciel Swarm vient accompagner la bête. Toujours aussi bien pensé et doté d’une interface très propre, il se caractérise par l’intégration de cinq profils de programmation et par la présence de la fonction Easy-Shift[+] qui va de paire avec le Game Mode et permet d’activer un second set de commandes à chaque touche.

Les caractéristiques essentielles sont au rendez-vous © Roccat

D’autres constructeurs comme Razer disposent d’une fonctionnalité assez similaire qui demande bien sûr un petit temps d’adaptation, mais permet ensuite d’attribuer de très nombreuses fonctions sur un nombre de touches finalement restreint : il n’est plus nécessaire de déplacer autant les mains sur le clavier. Bien sûr, Swarm ne se contente pas de cela et propose aussi toute une partie dédiée à ce que l’on va appeler les « performances » du clavier : un éventuel retour audio pour certaines fonctionnalités ou des réglages liés à la répétition des caractères (délai, vitesse de répétition).

Rétroéclairage touche par touche avec liaison AIMO si vous du matériel compatible © Roccat

Une autre partie permet bien sûr de mettre à jour le logiciel Roccat ainsi que le micrologiciel du Pyro : il est d’ailleurs indispensable de le faire au premier lancement de l’interface.

Enfin, au-delà de l’attribution de fonctions plus originales aux touches du clavier, Swarm dispose surtout d’un onglet entier consacré au rétroéclairage du clavier. Nous l’avons dit, ce dernier est d’excellente facture, surtout pour un modèle à ce tarif, malgré une petite faiblesse sur les caractères secondaires. Depuis Swarm, on peut régler la couleur du RVB touche par touche, avec tout ce que l’on peut espérer d’effets (vague, serpent, respiration…).

© Roccat

Roccat Pyro : l'avis de Clubic

Parvenir à commercialiser un clavier mécanique bon marché, de qualité, bien construit et bien fini n’est pas à la portée de tous les constructeurs. Bien sûr, chez certains revendeurs bien connus, on peut trouver des produits chinois tout à fait corrects, mais avec le Pyro on profite tout de même de la réputation d’une firme solidement implantée outre-Rhin. Le Pyro n’est sans doute pas le meilleur clavier mécanique passé entre nos mains, mais il assure plus que l’essentiel.

Bien sûr, nous aurions aimé disposer de quelques fonctionnalités additionnelles en USB notamment ou d’un câble plus élaboré. Nous aurions aussi préféré un usage moins massif de plastiques assez basiques, mais le Pyro compense plutôt bien ces manques grâce à ses contacteurs de qualité, réactifs sans être source d’énormes nuisances sonores.

On dispose aussi d’un repose-poignets très convenable et d’un logiciel bien complet doté, notamment, de cette fonction Easy-Shift[+] qui rend bien des services. S’il n’est pas le modèle de l’année, le Roccat Pyro est clairement un produit qui mérite le coup d’œil.

Conclusion
Note générale
7 / 10

À défaut de révolutionner le monde du clavier pour joueurs, le Roccat Pyro est un produit sérieux et bien pensé. Un côté un peu « plastique » peut rebuter, mais l'ensemble est efficace et doté de fonctionnalités intéressantes.

Les plus
  • Plaque supérieure en aluminium
  • Contacteurs TTC de qualité
  • Rétroéclairage touche par touche très réussi
  • Logiciel Swarm et Easy-Shift[+]
  • Repose-poignets livré
Les moins
  • Repose-poignets plastique
  • Pas de port USB pass-through, câble basique
  • Faible luminosité des fonctions secondaires