© Asus
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Nouveau venu dans la riche gamme Republic of Gamers, l’Asus ROG Falchion est un clavier que son promoteur destine avant tout aux joueurs. Il se distingue par son fonctionnement filaire / sans-fil, mais aussi, et surtout par un encombrement encore plus réduit que celui des modèles TKL.

Les plus
  • Compacité remarquable
  • Ergonomie, finitions impeccables
  • Contacteurs Cherry MX
  • RF 2,4 GHz sans latence
  • Autonomie plus que correcte
  • Zone tactile bien pratique
  • « Couvercle » de protection
Les moins
  • Tarification trop élitiste
  • Touches hautes pour de la saisie
  • Pas de Bluetooth
  • Protection pas aimantée
  • Nuisances sonores perfectibles

Il y a quelques mois, Asus distribuait le ROG Claymore II, un clavier qui tentait la quadrature du cercle grâce à une modularité remarquable liée à son pavé numérique escamotable et déplaçable. Cette fois, Asus a clairement choisi son camp et le ROG Falchion vise exclusivement les amateurs de « formats courts », les fans de claviers compacts et même très compacts. En effet, Asus n’a pas succombé à la mode des claviers tenkeyless, il a décidé d’aller plus loin avec un clavier dit « 65% » dont la disposition des touches a été optimisée pour intégrer plus de fonctions.

Le couvercle de protection peut aussi se glisser sous le clavier pour « se faire oublier » © Nerces

Fiche technique de l’Asus ROG Falchion

Notez d’emblée qu’Asus dispose de nombreux modèles de Falchion. Ce sont ainsi sept variantes que le Taïwanais commercialise : trois sont dotées de contacteurs ROG NX (red, brown, blue) et quatre de switchs Cherry MX (red, brown, blue, silver). Pour ce test, nous avons reçu la version Cherry MX red avec ses contacteurs linéaires sans clic audible. En dehors de ces différences de switchs, les déclinaisons sont identiques.

L’Asus ROG Falchion, c’est :

  • Type de clavier : AZERTY, 69 touches
  • Contacteurs : switchs Cherry MX (red, brown, blue ou silver)
  • Anti-ghosting : oui, intégral
  • Rétro-éclairage : RGB, touche par touche
  • Prise en charge des macros : oui, programmation logicielle
  • Touches « bonus » : non, multiples raccourcis multimédias et macros
  • Fonctions supplémentaires : zone tactile latérale
  • Poids : 520 grammes environ
  • Dimensions : 305 x 101 x 38,5 millimètres
  • Interface de connexion : sans-fil (RF 2,4 GHz) ou filaire (câble USB tressé 1,8 m)
  • USB pass-through : non
  • Logiciel : oui, Asus Armoury Crate
  • Garantie : 2 ans constructeur
  • Prix et disponibilité : déjà disponible, à partir de 159,99 €

Au moment de tester le ROG Claymore II, nous regrettions un prix d’entrée bien trop élevé. Hélas, les choses se suivent et se ressemblent chez Republic of Gamers – mais comme chez les autres constructeurs – et nous devons là encore faire avec une tarification dissuasive : à près de 160 euros le clavier 65%, ça fait cher le kilo de plastique… Il va falloir qu’Asus sorte de solides arguments pour nous convaincre.

L'utilisation de touches en PBT à double injection garantit une belle longévité © Nerces

À peine 300 centimètres carrés sur le bureau

Voilà bien une valeur que nous n’avons pas l’habitude de fournir sur un test Clubic. Ces 300 centimètres carrés d’occupation du bureau ne sont pourtant pas anodins. Il s’agit même d’un des principaux atouts d’un clavier pour lequel la compacité est largement mise en avant. Asus oppose ainsi son ROG Falchion à d’autres modèles de claviers conçus pour les joueurs. La différence est notable et autorise un rapprochement sensible de la souris : l’écart entre les deux périphériques est bien plus faible, le confort en profite nettement et on s’habitue très vite à cette proximité au point qu’il est difficile de revenir en arrière.

Le ROG Falchion ne mesure que 30 cm de long sur 10 de large : il est certes un tout petit plus grand que des modèles « 60% », mais se montre surtout nettement plus ramassé que les tenkeyless sans (trop) rogner sur les fonctionnalités. Si le pavé numérique tire toujours sa révérence, le ROG Flachion parvient à conserver les touches fléchées et certaines touches additionnelles. Des fonctions comme « supprimer », « page up / page down » ou « arrêt défilement », sont toujours là, même s’il faut passer par des raccourcis. Même la touche « Échap » est préservée ce qui rapproche la disposition du ROG Falchion des tenkeyless plutôt que des « 60% ».

Ici la version « UK », mais le rétroéclairage reste aussi efficace en version « AZERTY » © Nerces
Le dessous du clavier est joliment décoré, même si on ne regarde pour jamais cette partie ! © Nerces

Asus s’est arrangé pour introduire une fonctionnalité intéressante qui fait défaut à la majorité des claviers compacts : une zone tactile présente sur le côté du clavier vient jouer le rôle de « molette » multifonctions comme on en trouve sur de plus en plus de modèles « pleine largeur ». La zone tactile est avant tout dédiée au réglage du volume, mais nous verrons qu’il y a moyen de l’utiliser autrement. En revanche, nous l’avons évoqué, Asus a été dans l’obligation de multiplier les raccourcis claviers : les touches de fonction F1 – F12 sont ainsi en supplément sur les touches des chiffres et « impression écran » se trouve associée à la touche « P ».

Pour le reste, le ROG Falchion est assez proche du reste de la gamme Republic of Gamers avec un fond en plastique sur lequel s’appuie un châssis conçu autour d’une plaque en aluminium brossé du plus bel effet. Bien sûr, la structure du clavier est dite frameless, sans cadre, comme sur la plupart des produits haut de gamme : on a l’impression que les touches sont en suspension au-dessus du châssis. Des touches qui sont d’ailleurs un peu moins hautes que de coutume : nous verrons si cela suffit à rendre la frappe confortable. En effet, Asus ne propose aucun repose-poignets pour accompagner son clavier et le pieds sont relativement sommaires.

Un seul niveau d'inclinaison pour des pieds qui assurent l'essentiel © Nerces

Sous le ROG Falchion, on peut effectivement découvrir deux petits pieds qui n’autorisent qu’un seul niveau d’inclinaison, environ 6°. Quatre patins antidérapants assurent une stabilité impeccable compte tenu du poids très réduit de la bête : autour de 520 grammes câble non compris. « Non compris » car le ROG Falchion se distingue aussi par sa connectique. En effet, Asus a opté pour une solution autorisant un fonctionnement filaire – un câble USB-C 1,8 mètre est livré – ou sans-fil. Pour ce second mode, il faut détacher le minuscule dongle USB-A présent à l’avant du clavier.

Le ROG Falchion opère alors en mode RF 2,4 GHz et… c’est tout ! Nous sommes effectivement un peu surpris qu’Asus n’ait pas parfait la chose en associant une connectique Bluetooth qui aurait été indiquée pour une solution nomade. En revanche, le fabricant ne se moque pas du monde avec une batterie « musclée » de 4000 mAh assurant, normalement une bonne autonomie. Asus se démarque aussi en livrant une coque plastique qui peut être placée sous le clavier quand on l’utilise et qui vient se poser dessus pour le protéger de la poussière : dommage cependant qu’elle ne soit pas aimantée, pour une meilleure stabilité.

Ici en vert (car la batterie est à 100%), la zone tactile latérale est une excellente idée, très pratique © Asus

Agréable en jeu, peut-être moins en saisie

Asus est très clair dans sa communication, le ROG Falchion est un modèle avant tout destiné aux joueurs. Il est donc logiquement équipé des contacteurs les plus courants actuellement dans le monde du jeu vidéo : des Cherry MX, ici en version red pour une course de 4 millimètres et une activation à 2 mm avec une force de 45 cN. Nous n’avons rien à dire à l’encontre de ces switchs qui peuvent se targuer d’une excellente réputation, totalement justifiée. La réactivité est impeccable, le retour à la position d’origine se fait très rapidement et l’ensemble profite évidemment de toutes les fonctionnalités intégrées par Asus.

Nous pensons ici à l’anti-ghosting intégral, mais aussi au nkey rollover et à la latence particulièrement faible du mode sans-fil. Bien sûr, en filaire, la question ne se pose pas, mais en RF 2,4 GHz, on peut toujours « tomber » sur des produits perfectibles. Là, c'est parfait, les commandes réagissent immédiatement à nos sollicitations et Asus n’hésite d’ailleurs pas à vanter les mérites de son produit sur ce plan-là. C’est d’ailleurs sans doute une des raisons de l’absence de compatibilité Bluetooth : Asus aurait alors dû composer avec une latence plus ou moins importante selon le mode de connexion. Dommage malgré tout.

Contacteurs Cherry MX Red : pas de clic, mais comme une « résonance » à la saisie © Nerces

Rappelons ici qu’Asus dispose d’autres switchs que les Cherry MX red pour accompagner son clavier. Dans le cas du Falchion, on peut aussi compter sur des contacteurs brown, blue ou silver alors que le Falchion NX est équipé des ROG NX red, brown ou blue. Très honnêtement, les Cherry MX red suffisent à notre bonheur d’autant qu’il s’agit des modèles les plus discrets chez le fabricant allemand. On regrette toutefois une chose : qu’Asus n’ait pas opté pour un modèle doté de contacteurs Cherry MX low profile. Ces derniers ont effectivement l’avantage d’être beaucoup plus fins et de permettre des touches moins hautes.

Le minuscule dongle USB-A RF 2,4 GHz est aimanté pour se ranger aisément à l'avant du clavier © Nerces

Nous touchons ici au principal « problème » relevé à l’usage du ROG Falchion. En effet, pour la saisie au kilomètre, le clavier nous a semblé trop « épais ». De fait, nous devions faire avec une « cassure » des poignets plus prononcée que de coutume, la faute à l’absence de repose-poignets et/ou à une inclinaison relativement limitée du châssis. Autre remarque, qui dérangera cette fois davantage votre entourage : le châssis entraîne un effet d’écho à la saisie. Rien de dramatique et nous pouvons déjà louer le silence des contacteurs, mais le « tac » de l'enfoncement d'une touche à son maximum est relativement sonore. Là encore, des touches moins hautes auraient sans doute limité le problème.

Soulignons en revanche l’excellente qualité de fabrication de ce que l’on appelle les keycaps, autrement dit les touches noires qui recouvrent les contacteurs. En effet, Asus emploie ici du PBT à double injection en adéquation avec le tarif du ROG Falchion. Esthétiques et durables, ces touches doivent permettre de garder bien plus longtemps les inscriptions et d’éviter la casse. Mieux, Asus s’est arrangé pour que le rétroéclairage passe très bien : c’est un des problèmes des touches en PBT, mais il est cette fois parfaitement contourné.

Bien sûr, toutes les commandes peuvent être configurées à l'envi © Nerces

Armoury Crate : fonctionnel, mais un peu « lourd »

Pour accompagner tous ses claviers Republic of Gamers, Asus distribue le logiciel Armoury Crate qui vient aussi en complément des cartes mères, cartes graphiques, souris, casques… tous les accessoires de près ou de loin indiqués pour le jeu vidéo en somme. Dans le cas présent, Armoury Crate a d’emblée fait le travail en proposant la mise à jour du micrologiciel de notre ROG Falchion. Une opération qui nécessite de le relier par câble au PC. Ensuite, nous avons pu découvrir les diverses fonctionnalités d’un logiciel qui n’est pas forcément très réactif : le lancement n’est pas très rapide et les différentes pages se rafraîchissent « doucement ».

Heureusement, côté fonctionnalités, l’essentiel est bien au rendez-vous avec une organisation claire et une ergonomie réussie. Le premier onglet est dévolu à la configuration des touches et à la mise en place de macros. Il est d’ailleurs bon de préciser que cela peut se faire directement depuis le clavier grâce à une touche dédiée « macros ». Deux options permettent aussi de répondre aux exigences des joueurs avec la désactivation des combinaisons « Alt + F4 » ou « Alt + Tab » pour éviter les coquilles en pleine partie. Dommage que ce mode jeu vidéo ne soit pas directement applicable via une touche / combinaison de touches.

La partie configuration de la zone tactile : le petit plus de ce ROG Falchion © Nerces

Le second onglet est dédié aux réglages de la zone tactile latérale. Cette fonctionnalité est vraiment très bien vue de la part d’Asus. De base, elle est consacrée au volume, mais on peut aussi l’associer à la luminosité de l’écran, à une fonction de zoom ou à des tas d’autres choses : c'est assez ouvert et comme la zone tactile est bien placée et agréable à manipuler, on ne va pas s’en priver ! Plus classique, le troisième onglet regroupe tous les réglages liés au rétroéclairage du ROG Falchion. Là, comme toujours chez Asus, c’est du bon travail avec des options relativement nombreuses et surtout des LED qui assurent un rendu impeccable.

Les options de gestion de la batterie sont peu nombreuses, mais suffisantes © Nerces

Le troisième et dernier onglet digne d’intérêt – le quatrième se focalise sur la mise à jour du micrologiciel – est lié à la batterie. Bien sûr, il sera inutile en filaire, mais en mode RF 2,4 GHz, il autorise notamment la configuration d’une alerte lumineuse selon un certain pourcentage de batterie restant. Notons d’ailleurs qu’une barre lumineuse est présente au-dessus de la zone tactile. Là encore, très bonne idée de la part d’Asus car cette barre est associée par défaut au niveau de la batterie : on voit clairement où nous en sommes ! La barre peut aussi être associée au rétroéclairage général du clavier. À vous de voir.

La gestion de la batterie passe aussi par la désactivation complète de tout ou partie du rétroéclairage du ROG Falchion dans l’objectif d’en préserver l’autonomie. À ce niveau, la batterie de 4000 mAh ne fait pas de « miracle », mais assure plus que l’essentiel. Officiellement, il est question de 450 heures sans rétroéclairage et de 53 h lorsque celui-ci est activé. Des valeurs sans doute légèrement sous-évaluées dans la mesure où après environ 35 h d’utilisation, rétroéclairage activé, nous n’étions qu’à 50% de la batterie. Notez également qu’une charge rapide doit permettre de récupérer plus d’une dizaine d’heures d’utilisation en 30 mn.

Le ROG Falchion est un produit de rêve... qui le restera, hélas, pour nombre d'entre nous © Nerces

Asus ROG Falchion : l'avis de Clubic

Grands amateurs de claviers compacts, nous sommes évidemment très heureux de voir toutes les grandes marques se prêter successivement au jeu de la miniaturisation de leurs modèles. Mieux, réduire la taille des claviers ne s’accompagne plus systématiquement de fonctionnalités au rabais comme en témoigne la présence de cette petite – et fort ingénieuse – zone tactile latérale ou la recherche de l’intégration d’un maximum de touches / fonctions.

Toutefois, le ROG Falchion souligne aussi une inflation notable du prix des claviers compacts et il n’est pas loin d’être le plus onéreux jamais passé entre nos mains. A près de 160 euros, on ne peut tolérer aucun « à peu près », mais il faut reconnaître qu’Asus n’est pas loin de cocher toutes les cases. Il fait logiquement l’impasse sur le port USB pass-through et on regrette l’absence de repose-poignets ou du Bluetooth, mais ce sont les contacteurs Cherry MX « classiques » qui nous surprennent un peu dans la mesure ou des low profile semblaient plus appropriés.

Pour le reste, on frôle donc le sans-faute avec un sans-fil RF 2,4 GHz irréprochable, une latence minimale et une réactivité de chaque instant. Anti-ghosting et nkey rollover sont évidemment de mise alors que le rétroéclairage est d’excellente facture. Il n’est même pas entravé par l’utilisation de touches en PBT de grande qualité et n’entame pas une autonomie assez remarquable. En d’autres termes, le prix de 160 euros sera trop demandé pour la majorité des usagers, mais le niveau de qualité de ce ROG Falchion n’est pas loin de pleinement le justifier.

Conclusion
Note générale
8 / 10

Avec le ROG Falchion, ASUS propose des prestations et une qualité de fabrication à la hauteur d'une tarification qui rendra, hélas, le produit inaccessible au plus grand nombre. Le sans-fil RF 2,4 GHz sans latence perceptible et la réactivité à toute épreuve de ses contacteurs en font un modèle de clavier de jeu… bien plus compact que de coutume.

Les plus
  • Compacité remarquable
  • Ergonomie, finitions impeccables
  • Contacteurs Cherry MX
  • RF 2,4 GHz sans latence
  • Autonomie plus que correcte
  • Zone tactile bien pratique
  • « Couvercle » de protection
Les moins
  • Tarification trop élitiste
  • Touches hautes pour de la saisie
  • Pas de Bluetooth
  • Protection pas aimantée
  • Nuisances sonores perfectibles