Livrées avec l'équivalent de 20 jeux de cartouches
Jusqu'à présent, les fabricants vendaient les imprimantes à prix plancher et comptaient ensuite sur la vente de cartouches. Mais avec la gamme EcoTank qu'il a présentée hier, Epson propose l'inverse. Et il profite de l'occasion pour revoir la problématique de la recharge en encre, en remplaçant les cartouches amovibles par de grands réservoirs fixes, qu'on remplit occasionnellement à l'aide de bidons.Concrètement, la gamme EcoTank comprend cinq modèles livrés avec assez d'encre pour imprimer pendant deux ans, sans intervention, des volumes importants voire très importants :
- Expression ET-2500, ET-2550 et WorkForce ET-4500 : 4 000 pages en noir et 6 500 pages en couleur
- WorkForce ET-4550 : 11 000 pages en noir et 8 500 pages en couleur
- WorkForce Pro WF-R4640 : 22 000 pages en noir et 20 000 pages en couleur
Epson précise que chaque imprimante contient l'équivalent de 20 jeux de cartouches. Et que pour les trois premiers modèles, les recharges coûtent 13 dollars à l'unité, ou 52 dollars en lot. À titre de comparaison, un lot de cartouches originales de « grande capacité » pour un modèle équivalent vaut 80 dollars. C'est donc sur la vente de l'imprimante qu'Epson se rattrape : une WorkForce ET-2500 vaut 380 dollars alors qu'une Expression Home XP-420 n'en vaut que 60.
Une recette gagnant-gagnant ?
Pour le consommateur, la gamme EcoTank promet des économies à long terme, et une réduction drastique des opérations de maintenance. Même si le fabricant n'a pas poussé le concept au point d'intégrer des bacs de feuilles de très grande capacité.Mais surtout pour Epson, cette nouvelle gamme répond certainement à la problématique des cartouches d'encres « compatibles ». À trop avoir tiré sur la corde, sur le prix des cartouches originales, les fabricants ont vraisemblablement converti de nombreux consommateurs aux cartouches qu'ils qualifient pour leur part de « contrefaites », deux à quatre fois moins chères.
D'autant que la force des imprimantes d'Epson est aussi leur faiblesse : le DG d'Epson America a effectivement expliqué au Wall Street Journal que les imprimantes maison disposent de têtes d'impression mécaniques fixes, et non de têtes d'impression thermiques consommables, intégrées aux cartouches d'encre. C'est ce qui permet au fabricant de déporter les réservoirs, mais c'est probablement aussi ce qui facilitait la conception de cartouches compatibles.
Avec les imprimantes EcoTank, on remplit les réservoirs à l'aide de bidons quelconques. Les fabricants tiers pourront donc proposer des encres compatibles encore plus facilement. Mais en inversant son modèle économique, non seulement Epson ne compte plus autant sur la vente d'encres, mais en plus il vend les recharges d'encre si peu chères qu'il découragera certainement sinon les fabricants tiers, au moins les consommateurs.
Chacun devra néanmoins calculer la rentabilité du concept selon ses propres usages. Le journaliste du Wall Street Journal qui a testé le modèle premier prix, par exemple, a calculé qu'elle lui reviendrait deux fois moins chère qu'une imprimante équivalente avec des encres originales, mais malgré tout deux fois plus chère qu'avec des encres compatibles, avec lesquelles il a parfois quelques ratés.
Les imprimantes Epson EcoTank seront disponibles aux États-Unis à partir du mois de septembre. Les Expression ET-2500 et ET-2550, qui se distinguent par la présence du Wi-Fi et d'un écran, seront vendues respectivement 380 et 400 dollars HT. Les WorkForce ET-4500 et ET-4550 disposent d'un chargeur de documents et se distinguent par leur vitesse d'impression ainsi que par la prise en charge du recto-verso automatique, elles seront vendues 430 et 500 dollars HT. Enfin, la WorkForce Pro WF-R4640 imprime bien plus vite, dispose d'un bac haute capacité, et coûte 1 200 dollars HT. Le détail des spécifications est disponible en anglais dans le communiqué de presse.
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