En annonçant son service de courriers électroniques, Google chamboulait le marché de la messagerie dominé par Microsoft, Yahoo! ou encore AOL pour ne citer que les principaux acteurs. Ces derniers ne proposaient que 4 ou 6 Mo de stockage forçant les internautes à effacer régulièrement leurs messages. L'idée étaient de mettre en place des abonnements annuels afin d'étendre la capacité et les fonctionnalités de la boite mail. Google annonçait alors la mise à disposition de 1 Go - 1000 Mo - gratuitement. Poisson d'avril ? Et non ! Autant dire que la concurrence a dû revoir progressivement son offre à la hausse.
Dans un premier temps, Gmail fut disponible en bêta sous la forme d'invitations privées et, en plus d'une capacité de stockage généreuse, le service introduisait plusieurs nouveautés. Les échanges par emails étaient agencés sous la forme de conversations, les traditionnelles bannières graphiques ont été remplacés par des liens contextuels moins criards tandis que l'accès au protocole POP3 était proposé gratuitement.
Au fil des années, Gmail s'est enrichi de plusieurs fonctionnalités (IMAP, messagerie instantanée, Exchange ActiveSync, tri automatique des messages, envoi d'argent...) et a vu son interface graphique évoluer.
Seule ombre au tableau qui colle à Google depuis 10 ans : le scan des messages permettant d'afficher de la publicité contextuelle. Le mécanisme fait encore débat aujourd'hui puisque les emails entrants provenant d'un autre service sont également assujettis à ce scan. Alors que Microsoft pointe publiquement ces pratiques pour faire la promotion d'Outlook.com, Yahoo! a adopté un système similaire.
A titre de comparaison, Yahoo! a fêté ses 16 ans en octobre 2013 tandis que Hotmail - rebaptisé Outlook.com - aura 18 ans en juillet. Actuellement Gmail serait au coude à coude avec Outlook.com et détiendrait 425 millions d'utilisateurs contre 420 millions pour le service de Microsoft. Yahoo revendique de son coté 281 millions d'utilisateurs pour son webmail.
Finalement, malgré plusieurs prédictions, le Web communautaire n'a pas eu raison de l'email. Reste à savoir quelle sera sa prochaine évolution majeure.