Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Avant-hier soir, alors que Facebook, Instagram et WhatsApp étaient en panne, le service de messagerie chiffrée Telegram a enregistré un pic de nouveaux utilisateurs important.
"Je vois que 3 millions de nouveaux utilisateurs ont rejoint Telegram au cours des dernières 24h", écrit sur son espace personnel Pavel Durov, PDG de Telegram. "C'est une bonne chose. Nous proposons de la vraie confidentialité et un espace illimité pour tout le monde".
Telegram compte désormais un peu plus de 200 millions d'utilisateurs actifs dans le monde
En mars 2018, Telegram se targuait d'avoir dépassé le palier de 200 millions d'utilisateurs actifs dans le monde. Un chiffre qui n'a pas été mis à jour depuis, mais il y a fort à parier que d'autres jalons ont été franchis par le service de messagerie russe, hébergé à Berlin.Il faut dire qu'à l'heure où les fuites de données s'enchainent en cascade, la promesse d'un service garantissant la confidentialité des données via un chiffrement de bout en bout fait mouche. Pourtant, l'application a mauvaise presse. Dirigeants à la solde de Poutine pour les uns, refuge à djihadistes pour les autres : Telegram paie le tribut de son modèle privacy by design.
Telegram, pas si sécurisé ?
Pourtant, de nombreuses voix s'élèvent pour alerter sur le laxisme de Telegram en matière de chiffrement. Comme le font justement remarquer des experts en sécurité informatique, Telegram n'active pas le chiffrement de bout en bout par défaut. Il s'agit d'une option, que les utilisateurs sont libres d'activer ou non dans leurs conversations.Étrange, pour une application qui se gargarise d'être plus sécurisé que WhatsApp. Un service de messagerie qui, lui, chiffre par défaut tous les messages et les appels via un algorithme réputé plus fiable par les experts.
Seulement voilà : WhatsApp appartient à Facebook. Et d'entendre le cofondateur de l'application avouer avoir "vendu la vie privée de ses utilisateurs" n'a pas grand-chose de rassurant non plus.