Si de nombreux acteurs de la Silicon Valley font tout pour nous inviter à rejoindre le metaverse, les Français font pour le moment de la résistance.
Demain, tous dans le metaverse ? C'est le pari risqué de Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, renommé en Meta en 2021, qui a déjà investi des dizaines de milliards de dollars pour nous plonger dans un univers numérique.
Les jeunes sont plus sensibles au metaverse
Le metaverse a fait la Une de l'actualité en 2022, mais les Français ne semblent pas intéressés par le projet. Selon une étude réalisée par GetApp, seuls 51 % des personnes interrogées connaissent le concept de metaverse, alors que 19 % d'entre elles ne connaissaient même pas le terme.
Sans surprise, les plus jeunes d'entre nous, nés entre 1978 et 1995, sont davantage au courant de ce qu'est un metaverse avec 58 % des sondés dans cette tranche d'âge sensibilisés au projet et 51 % dans la génération Z, née après 1996. Les baby-boomers, nés entre 1946 et 1964, sont 58 % à ignorer totalement le sujet, et 51 % des personnes de la génération X (nés entre 1965 et 1977) ne paraissent pas plus intéressées par l'univers numérique.
Un concept qui n'intéresse qu'une partie des Français
Une fois que l'on explique aux sondés qui ne le connaissent pas encore, la définition d'un metaverse, leur réaction n'est pas des plus enthousiastes.
Seuls 47 % des personnes interrogées partagent un avis positif, alors que 23 % des Français sont hostiles à l'idée de passer du temps dans un univers entièrement virtuel.
Si l'on s'attarde sur chaque tranche d'âge, on constate que les jeunes sont plus positifs que leurs ainés, avec 56 % de réaction enthousiaste dans la génération Z, et seulement 39 % chez les baby-boomers. Il est intéressant de noter que, même parmi les générations les plus anciennes, le sentiment n'est farouchement pas hostile. Nos ainés semblent davantage indifférents face à un univers qui ne les concerne que très peu.
Si beaucoup ont donc entendu parler du metaverse, peu y ont déjà goûté. Seuls 8 % des sondés ont déjà fait leurs premiers pas dans les univers virtuels et 39 % refusent catégoriquement de mettre un casque de réalité virtuelle. L'autre moitié du panel n'a pas essayé, mais serait intéressé par une première session découverte.
Néanmoins, il faut relativiser cet enthousiasme. Les personnes encore étrangères au metaverse indiquent que le prix de l'équipement requis pour y accéder les freine (51 % d'entre eux) pour un sondé sur deux, la peur d'une dépendance au monde virtuel pourrait les empêcher d'aller plus avant dans leur exploration du monde virtuel vanté par Mark Zuckerberg.
Un premier contact réussi avec le metaverse
Si convaincre les utilisateurs de se plonger dans le metaverse risque de prendre de longues années à Meta, ainsi que toutes celles déjà engagées sur le sujet, ces dernières peuvent se satisfaire du premier ressenti des Français ayant déjà testé l'expérience.
Le metaverse a séduit 80 % des initiés. L'usage principal est aujourd'hui le jeu vidéo (64 %) mais les utilisateurs ont aussi exprimé un intérêt pour les achats en ligne et 45 % d'entre eux ont déjà dépensé de l'argent dans le metaverse.
Dans le détail, 33 % des utilisateurs actifs ont déjà commandé des produits dans des boutiques virtuelles et 25 % se sont tournés vers des produits virtuels. Les expériences, comme les visites virtuelles, les jeux, la cryptomonnaie et les skins pour son avatar, sont les produits les plus utilisés et un utilisateur du metaverse sur deux dépense régulièrement de l'argent pour habiller son personnage et changer de garde-robe.
Meta, en tant qu'acteur le plus visible et investi, va devoir redoubler de pédagogie pour intéresser les milliards d'êtres humains connectés à ses plateformes à basculer vers le metaverse. Les réticences sont nombreuses, qu'elles soient financières, sociétales ou philosophiques, mais le jeu peut en valoir la chandelle pour l'entreprise et ses partenaires. Les utilisateurs déjà acquis semblent disposés à dépenser davantage dans les univers virtuels.
Le metaverse sera-t-il la nouvelle cash machine du groupe américain ? Rendez-vous dans dix ans, selon le fondateur de Facebook, le temps de peaufiner la technologie et de la rendre plus simple et séduisante pour le grand public.
Source : GetApp