WAC : retour sur les enjeux d'un "app store" unifié.

Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore, Rédacteur en chef adjoint.
Publié le 15 février 2011 à 13h10
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Dévoilée l'année dernière lors du Mobile World Congress, la Wholesale Applications Community (WAC) annonçe cette année le lancement commercial de l'organisation. Pour rappel, cette initiative vise à uniformiser le marché des applications mobiles en regroupant différents acteurs de l'industrie, du constructeur à l'opérateur mobile en passant par le développeur.
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Initialement la WAC était composée de 24 membres dont Orange, SFR et Bouygues, auxquels se sont récemment ajoutés 10 nouveaux participants. Certains d'entre eux, a l'instar d'Ericsson, de China Mobile ou de LG, proposent d'ores et déjà leurs gestionnaires d'applications personnalisés. Cette année fut également l'occasion de présenter les spécifités techniques WAC 2.0 reposant sur les travaux du HTML5 du W3C.

La prochaine version (WAC 3.0) permettra de déporter une application sur une télévision connectée avec davantage de fonctionnalités exploitant, entre autres, la messagerie ou les réseaux communautaires. A l'occasion de l'édition 2011 du Mobile World Congress, Clubic a rencontré Tim Haysom, responsable du département Developer Marketing au sein de la WAC.

Pourriez-vous rappeler les objectifs de la WAC ?

Tim Haysom : Le but est de proposer un écosystème rassemblant tous les acteurs de l'industrie. Au sein d'un système d'exploitation fermé les développeurs doivent effectuer des choix en ciblant tel ou tel OS. De notre côté nous proposons des outils standards pour faciliter le déploiement des applications. Nous utilisons des technologies web sur lesquelles seront rajoutées des interfaces de programmation. Cela permet aux développeurs d'utiliser des kits de développement avec lesquels ils sont familiers.

Donc vous travaillez avec le W3C ?

T.H : Oui tout à fait c'est exactement la technologie que nous utilisons. Aujourd'hui la communauté des développeurs mobiles est relativement modeste alors qu'il y a une multitude de développeurs web. Jusqu'à présent une société souhaitant déployer une stratégie mobile devait passer par une agence de développement externe ne connaissant pas forcément très bien la marque et avec plusieurs intermédiaires. Avec ces technologies web le développement de widgets est à la portée de tout le monde. Bien sûr il faudra savoir comment tirer parti des interfaces de programmation du téléphone mais globalement tout est largement simplifié.


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Gestionnaire d'applications de la WAC et personnalisation de LG


Les avantages sont évidents pour les développeurs qui déploieront une même application sur différents terminaux. Qu'en est-il des fabricants ?

T.H : Les constructeurs vendent quelques-uns de leurs terminaux directement sans abonnement mais la vaste majorité est commercialisée auprès des opérateurs mobiles. Les outils proposés par la WAC offrent un ensemble de spécifications permettant de répondre à plusieurs types de demandes. Cela leur évite donc de devoir investir dans différents centres de recherche et développement afin de coller aux exigences des opérateurs. Enfin de son côté l'opérateur sera en mesure de personnaliser l'expérience selon ses besoins.

La WAC a été annoncée l'année dernière. Que s'est-il passé ces douze derniers mois ?

T.H : Nous sommes restés relativement discrets en travaillant avec nos partenaires, notamment en connectant leurs répertoires d'applicatoins respectifs. Nous avons travaillé sur les spécificités techniques. Hier nous annoncions tout juste les outils WAC 2.0 largement basés sur l'usage du HTML5 avec une réflexion initiale sur WAC 3.0. Nous nous assurons que les applications précédemment développées n'aient pas besoin d'être réécrites.

Y a t-il beaucoup de développeurs intéressés par le projet ?

T.H : Oui nous bénéficions d'une forte communauté. Vous savez, certaines universités commencent même à enseigner le développement de widgets à leurs étudiants. Cela nous assure un bel avenir.

Nous parlons beaucoup des smartphones mais qu'en est-il des tablettes, est-ce également l'un de vos objectifs ?

T.H : Non cela n'est pas un objectif mais nous savons que cela viendra également. Nous nous investissons aussi au sein du projet européen WebinOS.

L'année dernière, plusieurs personnes percevaient l'alliance WAC comme une attaque directe à l'App Store d'Apple. Qu'en pensez-vous ?

T.H : Ce n'est pas de cette manière que nous percevons les choses. Tout le monde n'aura pas un iPhone à l'avenir. Certaines personne adorent Apple tandis que d'autres préfèrent acheter les applications depuis la boutique de leur opérateur mobile parce qu'il propose un service plus satisfaisant. Finalement il s'agit d'offrir un choix et c'est précisément que permettent de faire les technolgies web. Avec un seul app store il est ainsi possible de cibler différents opérateurs mobiles et différents terminaux. En modifiant légèrement une application celle-ci pourrait même se retrouver sur les télévisions.

Quel est le modèle économique de la WAC ?

T.H : Les membres de la WAC paient une souscription pour pouvoir bénéficier de nos services et profiter de l'ensemble de l'écosystème. Il s'agit en revanche d'une somme relativement modeste. Nous n'avons pas vocation à faire de l'argent. Nous nous posons en intermédiares pour faciliter le déploiement.

Enfin quid des applications payantes ?

T.H : Il y a un partage de revenus entre le développeur et l'opérateur mobile. Ce dernier recueille 30% sur chacune des ventes effectuée.

Je vous remercie.
Guillaume Belfiore
Rédacteur en chef adjoint
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