L'Inde a annoncé mercredi 18 septembre avoir interdit la cigarette électronique, rapporte Reuters. Cette annonce fait suite à ce que le pays qualifie « d'épidémie » parmi sa population la plus jeune.
L'interdiction, qui équivaut au suspens voire à la suppression d'un marché considérable, constitue la plus grande initiative du genre face à des questions de santé publique.
Une bombe dans un marché en pleine expansion
Les cigarettes électroniques soulèvent de nombreuses questions. Si leurs ventes augmentent, leur réputation n'est pas au beau fixe : San Francisco les a déjà bannies en juin et une enquête est actuellement en cours dans au moins 33 états américains suite à des cas de maladie et des décès. Dans cette enquête, l'autorité de santé américaine (la FDA) a d'ailleurs annoncé n'écarter aucun produit disponible dans le commerce. De son côté, l'état de New-York a d'ores et déjà annoncé l'interdiction des cartouches aromatisées.Dans le cas de l'Inde, cette interdiction risque de nuire à de grands groupes, comme Juul Labs ou Philip Morris International, qui prévoyaient jusqu'à présent une expansion du marché indien de 60% par an jusqu'en 2022. La décision du gouvernement sera d'autant plus pénalisante que l'interdiction concerne presque tous les aspects de la cigarette : sa commercialisation, mais aussi sa production et son importation. Seule sa consommation reste autorisée. Les contrevenants à l'interdiction risqueront jusqu'à trois ans de prison.
Une épidémie chez les jeunes
Pour les autorités indiennes, il s'agit d'abord de protéger les jeunes. Le ministère indien de la Santé a déclaré : « Ces nouveaux produits ont des aspects attrayants et de multiples saveurs. Leur utilisation a augmenté de façon exponentielle et atteint des proportions épidémiques dans les pays développés, en particulier chez les jeunes et les enfants ». L'Inde rejoint ainsi la position américaine, dont les responsables ont déclaré que les cigarettes électroniques avaient déjà entraîné des millions d'enfants dans une dépendance à la nicotine.L'Inde, un pays comptant 106 millions de fumeurs, exerçait jusque-là une surveillance accrue sur le secteur du « vapotage », qui y représentait 57 millions de dollars en 2018. Actuellement, 900 000 personnes décèdent chaque année dans le pays de conséquences liées au tabac. Shane MacGuill, responsable de recherche chez Euromonitor, a déclaré auprès de Reuters que la décision indienne pourrait inciter d'autres pays à faire de même. En France, les ventes restent au beau fixe, le « marché de la vape » ayant affiché +17% en 2017 et +21% en 2018.
Source : Reuters