Poignets fins, s'abstenir ![/anchor]
Comme la G Watch R, la LG Watch Urbane joue la carte de la montre ronde, avec les mêmes arguments : un écran vraiment circulaire, contrairement à celui de la Moto 360 qui commence à accuser son âge, et un boitier misant sur le côté « belle montre ». Et comme pour la G Watch R, le résultat est un peu mitigé. Cette fois-ci, les lignes très sportives et anguleuses laissent leur place à un design plus en rondeur, et un boitier en métal doré (ou argenté, selon le modèle).On pourra préférer cette approche « traditionnelle » à l'aspect très neutre de l'Apple Watch, la mode étant aussi question de goût, mais la Urbane ne plaira pas à tout le monde, notamment au niveau de la taille.
Car le principal défaut subsiste : la LG Watch Urbane est énorme. Et si les personnes au poignet large la porteront avec aisance, sur un avant-bras plus fin, le boitier dépassera de manière disgracieuse.
L'autre point noir, c'est une certaine tendance à ne soigner que ce qui est réellement visible. Le boitier en métal est de bonne qualité (mais pas totalement insensible aux rayures), le verre qui recouvre l'écran aussi, mais le dessous de la montre, qui révèle le capteur de rythme cardiaque est en plastique à la sensation franchement « cheap ».
La Watch Urbane est fournie avec un bracelet en cuir dont les coutures rappellent le LG G4, on aimera ou pas, mais la bonne nouvelle, c'est qu'il est standard, et donc facile à remplacer par n'importe quel bracelet en horlogerie.
Pas de changement pour la recharge : LG préfère toujours les contacts apparents à l'induction. Les deux ont leurs avantages et inconvénients, la station d'accueil de la Watch Urbane, semblable à celle de la Watch R (mais pas compatible), est assez discrète : pas de presse papier à la Moto 360.
Un bel écran et une interface fluide[/anchor]
LG maîtrise le composant principal des montres connectées : l'écran. Avec ses petites dalles P-OLED qui équipent ses propres modèles, mais aussi l'Apple Watch, le coréen a clairement un train d'avance, et la Watch Urbane en est un nouvel exemple. L'intérêt du P-OLED par rapport au LCD, outre ses contrastes profonds, c'est évidemment le fait que les pixels noirs sont éteints, et pour l'écran d'une montre, ça peut être salutaire côté autonomie. Rien à redire une fois de plus sur la qualité de l'affichage, d'une grande lisibilité, et pas de rabotage, donc, en bas de l'écran.L'autre écueil à éviter sur un si petit appareil, c'est de sous-dimensionner ses composants, et c'est une fois de plus une réussite : en optant pour un processeur Snapdragon 400, la montre affiche une interface parfaitement fluide, loin des saccades à répétition qu'on rencontre encore aujourd'hui sur la Moto 360, malgré quelques optimisations.
A l'intérieur, on trouve également le désormais indispensable capteur de rythme cardiaque. Son efficacité nous a paru correcte, visiblement un peu moins stable toutefois que celui de l'Apple Watch ou de la Moto 360 : des écarts un peu plus importants semblent apparaître lors des mesures. En revanche, pas encore de GPS permettant de rendre la montre indépendante du smartphone pour le fitness ou la navigation, mais contrairement à la G Watch R qui avait dû se passer de prise en charge Wi-Fi avec la dernière version d'Android Wear, la Watch Urbane a tout ce qu'il faut. Chez soi ou sur un réseau de confiance, on pourra donc s'éloigner de son smartphone et continuer à utiliser sa montre.
Le boitier intègre deux micros qui gèrent correctement l'isolation des bruits ambiants : la reconnaissance vocale en extérieur nous a paru pertinente.
Android Wear enfin à maturité[/anchor]
Depuis la sortie de la LG G Watch première du nom, on a vu Android Wear évoluer d'une belle idée implémentée de manière extrêmement rudimentaire à un OS mobile consistant. Et il y a sans doute encore pas mal d'améliorations à apporter au système, mais la version 5.1 installée sur la Watch Urbane corrige plusieurs problèmes majeurs de Wear, tout en continuant à se démarquer, notamment de l'Apple Watch, par une approche unique.Les bases n'ont pas changé : Android Wear est toujours fondé sur le principe de cartes apparaissant de manière contextuelle. Des notifications issues du téléphone, bien sûr (mails, rendez-vous, SMS...), mais aussi des informations de Google Now censées remonter des données de manière pertinente selon votre localisation : météo, horaires des transports les plus proches, détails sur votre prochain vol ou train issus de la lecture de votre compte Gmail...
Wear 5.1 facilite l'ouverture des applications, qui sont à présent immédiatement accessibles depuis le menu principal, et renforce leur intérêt en permettant leur usage en mode « écran actif ». Il s'agit d'une des grandes forces du système : bénéficiant de l'écran P-OLED de la montre, il réduit l'affichage du cadran en blanc sur fond noir, pour économiser la batterie tout en garantissant un affichage persistant, qui manque cruellement à l'Apple Watch.
Et en parlant de gestes du poignet, on peut désormais faire défiler les notifications sans toucher l'écran, en effectuant des rotations de l'avant-bras. C'est un peu hasardeux, et à quoi cela peut-il servir ? Eh bien, ça nous est apparu assez utile, rentrant de courses, un sac dans chaque bras, pour visualiser un mail entrant !
Autonomie : dans la moyenne haute[/anchor]
La LG Watch Urbane a tout pour bénéficier d'une autonomie optimale... pour une montre connectée relativement complexe et embarquant un écran couleur ! Dans tous les cas, il ne faut pas s'attendre à échapper à une recharge tous les deux jours, on n'a jamais réussi à la pousser au-delà.Néanmoins, l'usage d'un affichage P-OLED, dont les noirs consomment peu, et d'une batterie de 410 mAh, correcte pour une montre, permettent au moins de sauter la recharge quotidienne. Ça reste évidemment très loin d'une montre « classique », et même des sept jours offerts par une Pebble et son écran à encre électronique. Mais comparé à une Moto 360 qui atteint péniblement la fin de soirée, ce sont des conditions plutôt au-dessus de la moyenne, égalant l'Apple Watch, elle aussi équipée d'un écran P-OLED.
Si la recharge quotidienne ne vous dérange pas, vous pouvez donc pousser un peu plus la montre en utilisant le mode « écran actif » qui affiche l'écran en permanence, ou la prise en charge Wi-Fi. Même dans ces conditions, pas de mauvaise surprise à noter : l'impact est sensible, on se retrouve plus proche des 40% en soirée, mais on peut tout de même tenir la journée avec un peu de marge. Bien entendu, l'endurance dépendra également de votre usage : notifications, recours au capteur cardiaque, allumage fréquent de l'écran...
Notre avis[/anchor]
La LG Watch Urbane permet de mesurer le chemin parcouru depuis les premières montres Android Wear... Et le chemin qui reste à parcourir, avant d'avoir un écosystème riche en modèles variés, adaptés à tous les utilisateurs. Car malgré ses qualités, la nouvelle montre de LG déçoit une fois de plus par son côté « taille unique » qui la disqualifie pour tous les utilisateurs aux poignets fins. Le design, qui vise l'élégance, passerait également mieux s'il n'était pas soigné qu'à moitié.
Et c'est dommage, car c'est le seul vrai reproche qu'on ait à faire à une montre qui embarque un très bel écran, qui maîtrise assez bien son autonomie, et qui exécute de manière très fluide un Android Wear qui commence à arriver à maturité. L'Apple Watch n'a pas que des qualités, loin de là, mais aucun constructeur de montre Android n'a encore réussi à vraiment prendre en compte la dimension « mode » en présentant une vraie gamme plutôt qu'un modèle unique. La LG Watch Urbane est une bonne montre connectée, sans doute une des meilleures, mais elle gagnerait vraiment à être accompagnée d'un modèle de plus petite taille, et au design un peu plus fin.
Pour aller plus loin, découvrez notre comparatif des meilleures montres connectées.