Test Apple Watch Series 10 : la montre connectée de la maturité

Pour le dixième anniversaire de sa tocante connectée, Apple propose une nouvelle version qui inaugure un (léger) redesign du boitier, un écran (un peu) plus grand... et c'est à peu près tout.

En 2017, Apple avait fêté en grande pompe les dix ans de l'iPhone avec l'iPhone X. Le smartphone inaugurait un tout nouveau design, avec un écran plus large et bord à bord, et l'arrivée de Face ID, la reconnaissance faciale pour s'authentifier dans les applications. En cette année 2024, nous célébrons le dixième anniversaire de l'annonce de l'Apple Watch, réalisée par un Tim Cook déchainé et U2 en tête d'affiche. Toute une époque...

Nous attendions une version 10 aussi riche en nouveautés que l'iPhone X, et ce n'est pas peu dire que la présentation tristounette de l'Apple Watch Series 10 nous a laissés de marbre. La montre connectée d'Apple ne bénéficie d'aucun bouleversement et ressemble en tous points à une Apple Watch. La marque américaine a néanmoins apporté quelques ajustements, avec un design aminci et un écran qui grappille quelques millimètres pour améliorer le confort de lecture.

Ce n'est donc toujours pas le grand soir pour l'Apple Watch, dont la gamme ne se développe que par de légères évolutions. Pourtant, cette Apple Watch Series 10 reste toujours l'une des montres connectées les plus complètes proposées aujourd'hui sur le marché.

Test réalisé sur un exemplaire prêté par le constructeur.

Design : un régime minceur plus important qu'il n'y parait

À première vue, l'Apple Watch Series 10 semble identique aux précédentes itérations de la tocante connectée proposées par la marque américaine, mais en y regardant de plus près, on se rend vite compte des quelques modifications apportées au design de cette édition.

La première, et finalement la plus notable, est la réduction de l'épaisseur du boitier, 10 % plus fin que la Series 9. Cela ne constitue qu'un petit millimètre gagné, mais cela reste très appréciable au quotidien. La montre est un peu plus discrète au poignet, et plus légère avec trois grammes en moins par rapport à la montre connectée de l'année dernière. On la sent à peine sur le poignet une fois portée. Aussi, et c'est un détail qui peut avoir son importance, notamment à l'approche de l'hiver, l'Apple Watch Series 10 se glisse plus facilement sous la manche d'une veste ou d'un pull.

L'Apple Watch Series 10 propose également de nouveaux coloris et matériaux. On retrouve toujours une version aluminium argent et or, accompagnée cette année d'une édition Jet Black. Cette finition, vue sur l'iPhone 7 en 2016, utilise de l'aluminium poli et teint en noir pour un effet glossy du plus bel effet, proche du matériau céramique utilisé autrefois sur les montres les plus chères du catalogue d'Apple.

La finition Jet Black de l'iPhone 7 n'était pas réputée pour sa résistance, avec des rayures qui apparaissaient dès les premiers jours d'utilisation. Concernant la Series 10, nous n'avons pas remarqué d'affreux accrocs sur le boitier durant nos quelques jours d'utilisation. Nous n'avons pas non plus cherché à cogner la tocante à chaque coin de table, et il faudra voir dans trois à six mois l'état du boitier après les inévitables chocs et coups qu'elle endurera au fil du temps.

En plus de l'aluminium, Apple propose également de nouvelles finitions titane, qui remplacent les modèles en acier inoxydable commercialisés précédemment. Trois coloris Naturel, Ardoise et Or sont proposés, avec un rendu brillant qui se démarque de l'Apple Watch Ultra et son aspect mat.

Parmi les dernières mises à jour proposées par les designers de la marque, on peut noter la couronne digitale légèrement revue et qui n'affiche plus un cerclage rouge sur les modèles 4G. C'est plus discret, on apprécie le changement. Enfin, les trous des haut-parleurs sur la tranche gauche sont bien plus petits, presque invisibles, et prennent moins l'eau lorsque l'on pique une tête à la piscine ou que l'on prend une douche avec la montre. Après avoir expulsé l'eau, via le mode dédié, le haut-parleur est bien plus clair et les voix sont moins étouffées durant les quelques heures suivantes.

Écran : un millimètre, ça change la vie (ou presque)

Parlons maintenant de LA nouveauté la plus mise en avant par Apple : l'agrandissement de l'écran de la montre connectée. Cette année, l'Apple Watch Series 10 est disponible en deux tailles, de 42 et de 46 mm, contre 41 et 45 mm auparavant. Apple annonce une taille d'écran 65 % supérieure à l'antique Series 3, 25 % plus grande que les Series 4 à 6, et 7 % plus importante que les Series 7 à 9. La Series 10 disposerait également d'un écran 3 % plus grand que celui de l'Apple Watch Ultra, et son boitier de 49 mm.

En mettant côte à côte l'Apple Watch Series et l'Apple Watch Ultra 2, difficile en effet de voir la moindre différence entre les deux écrans, presque identiques en taille. Cette augmentation de la surface d'affichage apporte un peu plus de confort au quotidien pour taper du texte avec le clavier virtuel, accéder aux différentes commandes d'une application, ou tout simplement voir son cadran.

La dalle OLED conserve son mode Always-On et la même luminosité maximale que la précédente édition, soit 2 000 nits. Il reste parfaitement lisible, même en plein soleil ou sous une forte lumière artificielle. L'écran peut descendre jusqu'à 1 nit en mode veille et dans l'obscurité la plus totale afin de ne pas être ébloui. Apple indique également avoir amélioré la luminosité maximale de 40 % lorsque l'écran est lu de biais. La différence ne nous a pas sauté aux yeux lors de nos marches quotidiennes, et c'est un peu plus lisible au soleil, poignet baissé, mais pas de quoi sauter au plafond.

La fréquence de rafraichissement minimale passe enfin à 1 Hz, grâce à l'utilisation d'une nouvelle technologie d'écran LPTO 3. Cette dernière permet désormais d'afficher les secondes sur les cadrans proposant cette option, et de rendre l'Apple Watch toujours un peu plus proche d'une vraie montre.

Performances : toujours l'une des smartwatches les plus puissantes du marché

Cette partie sera la plus courte de ce test, puisque rien n'a changé depuis l'Apple Watch Series 9 de l'année dernière. La marque américaine indique la présence d'un nouveau SiP (pour System in Package) Apple S10, mais cette nouvelle puce propose des performances identiques au SiP S9 de l'année dernière. Les modifications se situent au niveau de l'agencement des composants et de sa construction générale, mais la fréquence du processeur et ses capacités restent les mêmes.

Notre avis sur les performances de l'Apple Watch Series 10 sera donc identique à celui de la Series 9. La montre connectée d'Apple est probablement l'un des modèles les plus rapides du marché. La navigation ne souffre d'aucune latence, même après plusieurs jours sans redémarrer l'appareil, ce qui pouvait être le cas des Series 7 ou Series 8. Passer d'un logiciel à l'autre se fait instantanément et le système se lance rapidement lors du démarrage. Difficile de blâmer la stagnation opérée par Apple sur ce modèle, tant ses performances sont d'un haut niveau. Le « Toucher deux fois » pour valider une action ou arrêter un minuteur d'un double pincement de doigts répond toujours présent, même s'il est toujours assez peu utile au quotidien.

La prochaine étape pourrait être l'intégration des fonctionnalités d'Apple Intelligence sur une nouvelle puce, qui devra être à la fois plus puissante et moins gourmande pour garantir une autonomie convenable, mais nous n'en sommes pas encore là.

L'Apple Watch Series 10 dispose enfin, comme à chaque fois, d'une version Cellular avec une connexion possible sur les réseaux 4G. Là encore, aucun changement à signaler, avec une bonne réception du signal et une lecture rapide des informations ou contenus téléchargés.

Logiciel : après le big bang, quelques légers ajouts

watchOS 10 en 2023 avait été l'occasion pour Apple de transformer l'interface de ses montres connectées. Le design des applications avait profité d'une cure de jouvence, et l'ergonomie générale du système avait été quelque peu bousculée par l'arrivée de nouvelles fonctionnalités. watchOS 11 est une mise à jour bien plus sage, avec quelques ajustements à la marge et corrections pour faciliter l'utilisation de la montre connectée.

Parlons rapidement du menu de widgets. L'année dernière, nous avions trouvé cette section inutile, et durant une année d'utilisation, nous n'avons jamais pris le réflexe de consulter les différentes cartes d'information. watchOS 11 apporte un soupçon d'intelligence à son menu en proposant une organisation automatique des widgets en fonction de l'heure, du lieu et du contexte. C'est un fonctionnement similaire au cadran Siri, qui a d'ailleurs été supprimé par Apple dans cette version. Durant ces premiers jours d'utilisation, on se surprend à consulter un peu plus le menu des widgets pour consulter la météo ou le prochain rendez-vous.

Apple ajoute aussi aux widgets les activités en direct. Comme sur iPhone, ces activités s'affichent en première position pour afficher une information en temps réel. Prenons un cas pratique : le midi, nous utilisons Siri pour lancer un minuteur pour la cuisson des pâtes. Ce dernier se lance dans une activité en direct, et watchOS 11 bascule automatiquement sur le menu des widgets, qui prend la place du cadran toute la durée du minuteur. Ainsi, le temps restant reste affiché au poignet, même en veille, sans besoin de revenir dans l'application ou de configurer une complication sur l'un des cadrans. À l'avenir, d'autres applications devraient être compatibles pour consulter d'un clin d'œil le score d'un match ou la livraison de votre repas avec Uber Eats.

Parmi les nouveaux ajouts, on peut également citer l'application Traduction qui arrive à la fois en tant que logiciel autonome et que widget. Ce dernier apparaitra d'ailleurs en tête de liste lorsque vous arrivez dans un autre pays. Cet accompagnement, qui permet d'avertir automatiquement un proche lorsque l'on arrive à destination, fait aussi partie des nouveautés de watchOS 11. Il fonctionne à la fois pour un trajet à pied ou en voiture, mais aussi durant les exercices pour avertir que vous êtes bien arrivés à la maison après un footing.

Il est aussi possible d'écouter des contenus audio depuis les haut-parleurs de l'Apple Watch Series 10. Il faudrait être fou pour écouter un album ou même un morceau en entier par ce biais, mais nous nous sommes surpris à utiliser cette capacité pour l'écoute d'un court podcast ou réaliser une séance de méditation avec Apple Fitness+. Pour quelques minutes, le haut-parleur fait le job, sans la contrainte de trouver, puis connecter ses AirPods à l'appareil.

Enfin, qui dit nouvelle mise à jour de watchOS dit nouveaux cadrans. Ils sont au nombre de trois cette année, avec le cadran Reflets, un visuel très élégant qui s'adapte au mouvement du poignet, et Fluctuation, un affichage numérique bicolore dont le coloris change chaque seconde qui passe.

watchOS 11 fait enfin évoluer le cadran Photos, avec un soupçon d'IA pour ajuster l'heure en fonction de l'image et du sujet à l'écran. L'effet est franchement joli et moderne, peu importe la photo sélectionnée.

Forme et santé : de l'analyse en tâche de fond lors du sommeil et durant l'effort

L'Apple Watch Series 10 ne contient aucun nouveau capteur santé, et conserve son cardiofréquencemètre, son ECG, ainsi que son capteur de température corporelle et le suivi de plusieurs dizaines de disciplines sportives. Pour cette nouvelle édition, Apple se concentre donc sur le logiciel, avec deux nouvelles fonctionnalités de suivi de la santé.

Signes Vitaux est une nouvelle application qui synthétise plusieurs données obtenues durant le sommeil. Elle répertorie le temps de sommeil, la fréquence respiratoire et cardiaque et la température corporelle. Si l'une de ces données subit une variation importante, une notification est envoyée le matin pour prévenir l'utilisateur. Pas besoin donc de passer dans l'application chaque jour.

L'Apple Watch Series 10 propose également la surveillance de l'apnée du sommeil via ses différents capteurs et détecte les troubles respiratoires sur une longue période. Il faut porter au minimum 10 jours d'affilée la montre connectée sur une période de 30 jours pour obtenir un résultat.

L'application Forme propose quant à elle la « Charge d'entrainement », qui permet de connaitre l'intensité de l'exercice réalisé. Une moyenne est ensuite calculée au fil du temps, et l'objectif est de rester au-dessus pour améliorer sa santé et sa condition physique. À l'inverse, un effort trop important sera signalé pour vous avertir d'un danger pour votre santé si vous continuez sur cette voie.

Forme permet quant à lui de modifier ses objectifs de calories et d'exercice selon le jour de la semaine, pour éviter de se sentir coupable après un dimanche passé devant Netflix, et de mettre en pause ses anneaux pour un ou plusieurs jours lorsque l'on est souffrant ou blessé.

On peut enfin citer l'apparition de l'application Profondeur, jusque là exclusive à l'Apple Watch Ultra, pour les amateurs de plongée sous-marine, et d'une nouvelle app Marées, qui permet comme son nom l'indique de suivre les marées de la plage la plus proche de sa position.

Autonomie : toujours une journée, mais une charge bien plus rapide

Apple a toujours été prudente lorsqu'il s'agit d'évoquer l'autonomie de ses Apple Watch. La Series 10, comme les précédentes générations, est annoncée avec une durée de vie moyenne de 18 heures en utilisation polyvalente. Pourtant, il est souvent possible de pousser à plus d'une journée complète, sans farfouiller dans les réglages ou désactiver la moitié des options.

Concernant l'Apple Watch Series 10, notre test d'autonomie s'établit précisément à 28 h 04, avec deux exercices réalisés en 4G, avec lecture de musique depuis Apple Music non téléchargée sur l'appareil. En optimisant un peu plus, avec de la lecture locale des morceaux ou en réduisant un peu le nombre de notifications reçues, on peut dépasser les 30 heures d'autonomie facilement. Le mode économie d'énergie, pouvant pousser l'autonomie de la montre à 36 heures, nous permet d'arriver à 40 heures d'utilisation, mais avec quelques grosses concessions comme l'arrêt du suivi régulier de la fréquence cardiaque ou la désactivation de l'Always-On. À utiliser donc lorsque la batterie de l'Apple Series 10 est vraiment trop juste pour finir la journée.

Nous trouvons également que la consommation d'énergie de l'Apple Watch Series 10 avec watchOS 11 est, à l'heure où nous écrivons ce test, en dents de scie. Nous avons constaté à quelques reprises ce que nos amis américains appellent un battery drain avec une autonomie en chute libre, sans changer quoi que ce soit à nos habitudes. watchOS 11, comme iOS 18 ou macOS Sequoia, sont des mises à jour bourrées de bugs, et nul doute qu'il faudra quelques semaines, et de nombreux correctifs, pour améliorer les choses. Si cela vous arrive, redémarrez votre montre, ça résout souvent le problème.

Concernant la recharge, l'Apple Watch Series 10 gagne en vitesse avec sur le papier un passage de 0 à 80 % en 30 minutes. Durant notre essai, la tocante fait un tout petit mieux que prévu avec 82 % regagnés en une demi-heure. Il a fallu une heure tout pile pour atteindre les 100 %.

Dans la majorité des situations, l'autonomie faiblarde de l'Apple Watch Series 10 n'est pas un problème. Dans notre cas, la poser sur son chargeur le temps de la douche permet de regagner entre 70 et 80 % et d'assurer une journée et une nuit sans se poser de question sur l'autonomie. Par contre, le chargeur fourni dans la boite (et sans son bloc secteur, soit dit en passant) sera toujours indispensable pour partir en week-end. Apple n'a toujours pas trouvé la formule pour faire mieux après 10 ans d'Apple Watch, et nous commençons à trouver le temps long.

Apple Watch Series 10 : l'avis de Clubic