De plus en plus sportives, les montres connectées viennent concurrencer les montres de sport sur certains points. À contre-courant, Garmin renforce la connectivité de sa montre Venu 3 pour séduire un plus large public et satisfaire les sportifs désirant profiter d'une montre agréable au quotidien.
- Fonctions sportives complètes.
- Bonne autonomie.
- Bonne précision cardio et GPS.
- Bel écran Oled.
- Gestion des appels téléphoniques
- Aspect plastique du boîtier qui peut déplaire.
- Pas de GPS double fréquence.
- App Garmin Connect un peu fouillis.
- Tarif élevé.
La première montre à écran Oled de Garmin a fait des petits. Sortie en 2019, la Venu a rencontré un certain succès et s’est fait une place sur le marché des montres connectées, grâce notamment à ses fonctions sportives et son autonomie bien supérieures à celles de ses concurrentes (sous watchOS et Wear OS en particulier).
C’est donc fort logiquement que Garmin lui a donné une descendance, introduisant sa remplaçante en 2021, puis une version “Plus” en 2022, capable cette fois de gérer les appels téléphoniques.
Pour sa troisième Venu, Garmin reprend toutes les fonctions des modèles précédents, renforce la connectivité et ajoute des fonctions sportives encore plus pointues. Encore plus polyvalente, la Venu 3 est ainsi mieux armée pour affronter une concurrence qui s’est elle aussi bonifiée, y compris sur le plan sportif.
Garmin Venu 3 : prix et disponibilité
La Garmin Venu 3 est proposée au format 45 mm et se décline en version “3S” de 41 mm. Elle est commercialisée au tarif de 499,99 €, soit 100 € de plus que la Venu 2 et 50 de plus que la Venu 2 Plus à leurs lancements. Un tarif osé, dans la mesure où elle devient plus chère qu’une Apple Watch Series 9 (479 € en version aluminium 45 mm).
Fiche technique Garmin Venu 3
Processeur | MediaTek MT6739 |
Système d'exploitation | Garmin |
Autonomie | 14 jours |
Forme du cadran | Rond |
Taille de l'écran | 1.4 pouces |
Processeur | MediaTek MT6739 |
Système d'exploitation | Garmin |
Smartphones compatibles | iPhone (iOS), Android |
Capacité de stockage | 8Go |
Autonomie | 14 jours |
Prise en charge des SMS / MMS | Oui |
Prise en charge des appels | Oui |
NFC | Oui |
GPS | Oui |
Accéléromètre et boussole électronique | Oui |
Capteur de lumière ambiante | Oui |
Analyse du sommeil | Oui |
Podomètre | Oui |
Capteur de rythme cardiaque | Oui |
Capteur SpO2 | Oui |
Forme du cadran | Rond |
Taille de l'écran | 1.4 pouces |
Type d'écran | AMOLED |
Résolution | 454 x 454 pixels |
Écran tactile | Oui |
Écran couleur | Oui |
Épaisseur | 12mm |
Largeur | 45mm |
Longeur | 45mm |
Poids | 46g |
DAS tronc | 1,12 W/kg |
DAS membres | 0,36 W/kg |
Toujours aussi sportive, la Venu 3 de Garmin profite de nouvelles fonctions dédiées à la récupération physique (statut VFC, body battery personnalisé, bénéfices de l’entraînement, temps de récupération…), en lien avec un coach de sommeil et une détection des siestes. Les fonctions sportives s’étoffent également, avec notamment une gestion des entraînements fractionnés et des intervalles, ainsi qu’un support des dynamiques de course (running dynamics) et de nouvelles données en course à pied (puissance, oscillation verticale).
Sur le plan technique, son écran Oled s’agrandit (1,4” contre 1,3” pour la Venu 2) et un capteur cardio optique de 5e génération fait son apparition, comme sur les dernières Fenix Pro et Epix Pro du fabricant.
On note aussi l’ajout d’un micro et d’un haut-parleur qui offrent à la Venu 3 la gestion des appels téléphoniques (via Bluetooth) et l'interaction avec l'assistant vocal du smartphone, fonctions jusqu’alors réservées à la Venu 2 Plus.
Design et finitions : fine et sportive
Comme toutes les montres Garmin, la Venu 3 repose sur un boîtier en polymère renforcé de fibres, lui assurant robustesse, légèreté et bonne réception des ondes (GPS en particulier). En contrepartie, la montre souffre d’un aspect plastique qui peut déplaire. Elle profite néanmoins d’une lunette en acier inoxydable qui lui confère un design plus élégant, faisant quelque peu oublier le polymère du boîtier, surtout une fois attachée au poignet. Les finitions sont par ailleurs soignées.
Grâce à sa légèreté (30 g sans bracelet, 47 g avec) et à sa finesse (12 mm ; 13,4 mm en comptant l’îlot de capteurs), la Venu 3 est agréable à porter. Son bracelet en silicone paraît basique, mais il est bien adapté à une pratique sportive, car il est souple et facile à ajuster. Sa boucle métallique de la même finition que la lunette ajoute tout de même un brin d’élégance. On peut cependant le remplacer facilement, puisqu’il est au standard 22 mm.
Un verre Corning Gorilla 3 protège l’écran de la Venu 3. Il est hélas très exposé aux frottements, puisqu’il dépasse de la lunette. Bien qu’il soit renforcé pour résister aux rayures, il peut donc se rayer malencontreusement lors du frottement contre un mur, par exemple.
Écran : toujours plus de place pour l'Oled
On apprécie la bordure amincie de la Venu 3, laissant plus de place à l’écran sans augmenter le diamètre de la montre (45 mm) par rapport à la Venu 2. L’écran Oled de 1,4” (35,4 mm) offre toujours une belle finesse d'affichage (définition de 454 x 454 px) et un excellent contraste, avec notamment des noirs absolus qui se confondent avec ceux de la bordure.
Les cadrans proposés en profitent pour afficher des fonds noirs pour la plupart, réduisant par la même occasion la consommation énergétique — avec la technologie Oled, les pixels noirs sont tout simplement éteints et ne consomment donc rien.
Un mode d’affichage permanent peut être activé en utilisation quotidienne dans les paramètres, pour toujours avoir un œil sur l’heure, sans avoir à tourner le poignet pour que l’écran se rallume. Par défaut, l’écran ne reste allumé que pendant une activité sportive, pour ne pas avoir à attendre la seconde nécessaire à son réveil.
Un capteur de luminosité est intégré afin de faire varier l’intensité lumineuse de l’écran en fonction de la lumière ambiante. L’écran s’avère ainsi bien lisible en plein soleil et devient assez sombre pour ne pas éblouir la nuit. Il aurait toutefois pu l’être encore plus pour devenir plus discret, en particulier en cas de réveil nocturne.
Interface : simple et efficace
Malgré la mise en avant de leur bel écran Oled tactile, les Venu conservent l’héritage sportif de la marque et leur interface s’appuie donc encore sur des boutons, indispensables pour accéder à certaines fonctions. L’interface de la Venu 3 évolue cependant vers plus de simplicité, pour notamment réduire le recours aux boutons. La Venu 3 en a désormais trois, soit un de plus que la Venu 2, mais doit toujours se passer des deux boutons servant à faire défiler les menus vers le haut et vers le bas ; ceux-ci restent l’apanage des montres multisport d’extérieur (Forerunner, Fenix, Epix). Il faut donc toujours recourir au tactile pour utiliser l’interface.
On accède notamment aux widgets d’un glissement de doigt vertical sur l’écran. Ceux-ci sont empilés et l’on peut donc rapidement jeter un œil aux différentes informations telles que le nombre de pas que l’on a fait dans la journée (ou à la place, le nombre de poussées pour un utilisateur en fauteuil roulant, nouveauté appréciable de cette Venu 3). Sont aussi accessibles notre fréquence cardiaque, notre niveau d’énergie, la météo, le suivi du sommeil, etc. Ces widgets peuvent être réorganisés selon nos préférences, directement depuis la montre ou via l’application sur smartphone.
Les trois boutons permettent pour leur part de démarrer une activité ou une application (bouton du haut), d’accéder aux applications récemment lancées (bouton du milieu) ou de revenir au menu précédent (bouton du bas). Un appui long sur chacun de ses boutons déclenche une fonction secondaire : liste des raccourcis pour celui du haut (ne pas déranger, faire sonner le téléphone, lampe torche, etc.), assistant vocal pour celui du milieu, choix du cadran, réglage des alarmes et paramètres pour celui du bas.
Garmin a ajouté une action tactile à l’interface de sa Venu 3 : un glissement de doigt vers la droite depuis le cadran principal déclenche le raccourci de notre choix. Pratique si l’on utilise par exemple le paiement sans contact régulièrement, ou que l’on souhaite consulter les dernières notifications sans passer par le widget de la liste principale. Hélas, un glissement de doigt vers la gauche ne déclenche aucune action. Un raccourci supplémentaire aurait toujours pu servir, quitte à le désactiver par défaut.
Fonctions utilitaires : appels, paiement et musique hors ligne
Les notifications s’affichent correctement sur la Venu 3, émoticônes comprises. En revanche, répondre aux messages ne peut se faire qu’avec un smartphone Android (saisie sur clavier tactile sur l’écran de la montre, envoi d’un message prédéfini ou réponse via dictée vocale). Sur les iPhone, seules les Apple Watch ont l’autorisation de répondre aux messages reçus, verrouillage de leur fabricant oblige. Dans le même esprit, les photos qui nous sont envoyées peuvent être visionnées sur la montre, si celle-ci est connectée à un smartphone Android et non à un iPhone.
Appels téléphoniques et assistant vocal via Bluetooth
Grâce à son micro et son haut-parleur intégrés, la Venu 3 est en mesure de gérer les appels téléphoniques provenant du smartphone auquel elle est connectée. On peut également s’en servir pour utiliser l'assistant vocal de ce dernier. La qualité sonore n’est pas formidable, mais pour des conversations d’appoint en mains libres, cela suffit.
Le paiement sans contact et la musique intégrés
Grâce à sa puce NFC, la Garmin Venu 3 est compatible avec le paiement sans contact via Garmin Pay. Comme pour tout service de ce type, il convient de vérifier si notre banque est bien compatible. La fonction est utilisable facilement et sécurisée par un code PIN à saisir avant chaque utilisation.
On profite aussi du contrôle musical et de la synchronisation de listes de lecture avec les services de streaming musical Spotify, Deezer et Amazon Music.
Des apps et cadrans en plus
Si la Venu 3 ne peut malheureusement pas profiter des milliers d’apps disponibles pour les montres fonctionnant avec les systèmes Wear OS et watchOS, elle peut tout de même compter sur la boutique d’applications Garmin Connect IQ qui en fournit quelques-unes. Des cadrans sont également proposés et l'on peut s'en créer de nouveaux à partir de nos photos.
Application Garmin Connect : complète, mais légèrement désordonnée
Devenue très complète avec le temps, l’application Garmin Connect prodigue de nombreuses informations. Elle est organisée sous forme d’onglets. Le premier, sa page d’accueil intitulée “Ma journée”, synthétise sous forme de “cartes” les dernières mesures et activités enregistrées par la montre, pour un affichage dynamique : qualité du sommeil et niveau de préparation à l’entraînement au réveil, par exemple, puis fréquence cardiaque, calories dépensées et dernière activité pratiquée durant le reste de la journée. Il est possible de personnaliser l’affichage en retirant notamment les informations qui ne nous intéressent pas.
Les trois onglets suivants de l’application servent à participer aux défis avec les autres utilisateurs de Garmin Connect, consulter nos précédentes activités (Calendrier), suivre les activités de nos amis.
Un dernier onglet regroupe tout le reste des fonctions et notamment ce qui concerne les activités, les performances sportives, les entraînements ou encore la recherche d’événements alentours. Ces fonctions spécifiques mériteraient selon nous un onglet dédié, pour y accéder plus rapidement et avec plus de clarté. Il en va de même pour la cartographie et la création de parcours. Ce dernier paraît d’ailleurs quelque peu daté en comparaison de ceux proposés par Suunto ou même Coros désormais. On apprécierait aussi de pouvoir trouver plus facilement des parcours d’autres utilisateurs, d’autant que la communauté Garmin est nombreuse.
Garmin étant très actif pour ce qui est des mises à jour de ses produits, on peut s’attendre à des améliorations progressives, mais cela peut prendre du temps s’agissant d’une application utilisée par des millions d’utilisateurs à travers le monde.
Sport et bien-être : un accent mis sur la récupération
Sportive polyvalente par nature, la Venu troisième du nom intègre des fonctions plus évoluées, notamment pour la course à pied et le vélo. Il s’agit en effet pour Garmin de garder son avance par rapport aux concurrents plus généralistes qui rendent leurs montres connectées de plus en plus sportives.
Les coureurs apprécieront notamment la possibilité de créer depuis la montre des séances d'entraînements avec intervalles (séances complexes possibles depuis l’app), mais aussi le calcul de la puissance en course à pied par la montre (sans besoin d’un capteur externe) et les dynamiques de course (running dynamics) qui font de la Venu 3 une montre de course à pied tout à fait valable et pas simplement une montre connectée avec un mode course. Les Forerunner restent néanmoins plus complètes, pour adaptées aux coureurs aguerris.
Très polyvalente, la Venu 3 profite de modes sportifs variés et gagne même un mode de natation en eau libre. Pas question de mode triathlon et multisport cependant, ceux-ci sont réservés aux Forerunner, Fenix et Epix.
Ces dernières se distinguent aussi par leur capacité à suivre des itinéraires, ce qui reste impossible avec la Venu 3.
Il est aussi possible de lui connecter des capteurs externes pour vélo (puissance, cadence).
Pour ce qui est du bien-être et de la récupération, Garmin a doté sa Venu 3 d’un coach de sommeil, prenant en compte le sommeil nocturne, mais aussi désormais les siestes. Le niveau d’énergie “body battery” est ajusté en conséquence, ce qui permet de mieux choisir les séances de sport à venir. Il faut en revanche se passer de l’analyse plus complète de la charge d’entraînement, réservée aux modèles supérieurs. Écouter son corps reste toutefois la première chose à faire, la montre n’étant qu’un conseiller supplémentaire.
Dans le même esprit, un rapport matinal nous affiche au réveil la météo, la qualité de notre sommeil, la variabilité de notre fréquence cardiaque, ainsi que le temps de récupération estimé par rapport aux activités des jours précédents. De quoi se dire que l’on est effectivement d’attaque pour une séance intensive de sport, ou au contraire passer la journée au calme pour donner le temps à notre corps de récupérer.
Performances cardio et GPS
Si la Venu 3 profite d’une puce multi-GNSS lui permettant de capter les signaux de plusieurs réseaux satellitaires, elle se passe hélas de la double-fréquence GPS (L1+L5) qui permet une meilleure précision dans les environnements enclavés, tels les zones montagneuses ou les centres-villes. Bien que l’on comprenne le besoin de segmenter la gamme, il est tout de même regrettable qu’une montre lancée à 500 € ne possède pas cette capacité.
Malgré cette absence, force est de constater que la Venu 3 offre une géolocalisation de bon niveau. Dans des environnements dégagés, la trace est précise et l’on peut donc profiter d’une bonne estimation des vitesses et des distances parcourues. La montre est un peu moins précise au milieu des immeubles ou en forêt, mais ne rend pas pour autant des traces complètement farfelues. Le suivi reste très correct, signe que l’intégration de la puce GNSS est bien réalisée.
Comme les dernières Fenix Pro et Epix Pro, la Garmin Venu 3 profite d’un capteur cardio-optique de 5e génération. Le capteur utilisé dans la Venu 2 offrait déjà de bons résultats. Ils sont encore meilleurs avec celui de la Venu 3.
Les variations de fréquence cardiaque sont ainsi bien détectées, y compris lorsqu’elles sont rapides comme lors d’une course fractionnée. Notre ceinture cardiaque pectorale de référence, la Polar H10 demeure plus précise et surtout plus fiable.
Des écarts peuvent se produire avec la montre, surtout en début de séance et pour des activités faisant beaucoup bouger les bras (musculation, cyclisme, VTT…). Les sportifs souhaitant réaliser des séances cardio fractionnées très précises garderont leur ceinture, mais ce conseil s’applique pour tous les capteurs cardio au poignet.
Autonomie
La Venu 2 était déjà endurante ; la Venu 3 la surpasse. Garmin annonce 14 jours d’autonomie en usage classique de montre connectée, c'est-à-dire sans activité sportive et avec les réglages par défaut (mesure SpO2 désactivée). Un maximum qui peut effectivement être atteint, mais qui correspond sans doute à peu d’utilisateurs, l’intérêt d’une telle montre étant justement de l’utiliser pour faire du sport.
En utilisation plus soutenue, avec mesure SpO2 pendant le sommeil et 7 h de sport dans la semaine, dont deux sorties d’une heure de course à pied (utilisation de la puce GNSS en mode performance), la Venu 3 a tenu 7 jours lors de notre essai. Comme pour toutes les montres, c’est la géolocalisation qui consomme le plus d’énergie, puisque la Venu 3 perd environ 5% d’autonomie par heure en suivi multi-GNSS.
La recharge s’effectue via un câble propriétaire à connecteur USB-C d’un côté et connecteur spécifique à 4 broches de l’autre. La Venu 3 aurait gagné à intégrer une charge par induction standard (Qi). Une charge complète prend environ 1h20, ce qui reste très correct compte tenu de l’autonomie offerte.
Garmin Venu 3 : l’avis de Clubic
Toujours aussi polyvalente, la Garmin Venu 3 convient à bien des usages. Ses fonctions connectées sont certes moins évoluées que celles des montres sous watchOS et Wear OS, mais suffisent pour bon nombre d’utilisateurs, surtout maintenant qu’elle peut gérer les appels téléphoniques via Bluetooth.
Surtout, la Venu 3 se place en véritable montre de sport. Pas aussi pointue qu’une Forerunner sur le running ou qu’une Fenix/Epix sur les sports d’extérieur, elle s’avère néanmoins suffisante pour une pratique sportive régulière, offrant des fonctions de course à pied évoluées, ainsi qu’une bonne précision cardio et GPS.
Pour couronner le tout, son autonomie atteint facilement une à deux semaines (ou a minima un week-end complet avec suivi GPS), soit bien plus que la moyenne des montres connectées.
- Fonctions sportives complètes.
- Bonne autonomie.
- Bonne précision cardio et GPS.
- Bel écran Oled.
- Gestion des appels téléphoniques
- Aspect plastique du boîtier qui peut déplaire.
- Pas de GPS double fréquence.
- App Garmin Connect un peu fouillis.
- Tarif élevé.
26 novembre 2024 à 15h35