LG G Watch : une 1ère montre connectée sous Android Wear

Stéphane Ruscher
Par Stéphane Ruscher, Spécialiste informatique.
Publié le 08 août 2014 à 16h32
La LG G Watch est l'une des 2 premières montres connectées intégrant Android Wear, le nouveau système de Google. Utiliser un OS tout juste finalisé dans une catégorie qui n'a pas encore vu arriver de produit vraiment séduisant : LG fait un pari ambitieux, mais ne le réussit pas vraiment.

Une barre facile à dépasser[/anchor]

À l'exception de certaines tentatives intéressantes, comme l'atypique Samsung Gear Fit, on peut dire que le point commun entre toutes les montres connectées sorties jusqu'ici est le côté massif de leur design, et le peu d'attention à l'aspect « accessoire de mode » d'un tel appareil. Et à moins que le fait de porter un volumineux rectangle autour du poignet ne devienne tendance, la LG G Watch ne se démarque pas.



Le volume important du cadran, le large bracelet en caoutchouc et les lignes pas franchement élégantes semblent indiquer que la G Watch a été pensée pour un public bien particulier : clairement, si vous avez les poignets fins, à moins de donner l'impression d'avoir un smartphone à votre bras, la montre ne fait pas bonne figure.

On peut tout de même trouver quelques points positifs au design : sa qualité de fabrication paraît assez bonne, et la certification IP67 garantit une immersion à une profondeur de 1m pendant 30 minutes. Nous l'avons plongé dans un bac avec succès, malgré ses contacts apparents. À défaut d'être discret, le bracelet est standard, et donc interchangeable.



Au dos, on remarque 5 petits contacts métalliques, destinés à la station d'accueil permettant la recharge. Celle-ci intègre une surface collante pour la fixer sur un bureau ou une table de chevet. On espère qu'elle saura conserver son adhérence après de nombreux déplacements.

Un écran lisible... En intérieur[/anchor]

Une montre connectée, c'est quoi ? Avant tout un petit écran disponible instantanément, alors que votre smartphone est dans la poche ou dans un sac. Il doit donc être facile à activer, et lisible dans n'importe quelles conditions. Le plus simple serait qu'il soit toujours allumé (comme une montre, quoi), mais c'est évidemment impossible pour des questions d'autonomie.

L'affichage de la G Watch peut être réveillé par un tap, ou via l'accéléromètre, en détectant le mouvement du poignet. Le problème, c'est que celui-ci a des ratés ! Le geste doit être assez brusque, mais il arrive que la moindre petite rotation du bras suffise à l'activer.

Pour ceux qui trouvent aberrant de ne pas voir l'heure en permanence sur l'écran d'une montre, Android Wear propose un mode « blanc sur noir » au repos. Pas une mauvaise idée, d'autant plus que lors de nos tests, il ne nous a pas semblé que l'impact sur l'autonomie soit significatif.

Reste le problème de la lisibilité, et vraiment, à moins de pousser la luminosité à fond, l'écran est vraiment peu visible au soleil. Aucun réglage automatique n'est prévu, et il faudra l'ajuster soi-même en permanence selon les situations. On peut aussi laisser la valeur au maximum, mais pas sûr que la batterie apprécie.

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Android Wear : un premier OS pour montres réussi ?[/anchor]

Android Wear apporte déjà une promesse intéressante : celle d'une plateforme commune, qui va inciter les constructeurs associés à Android à l'adopter plutôt que de créer leur propre solution. Là, c'est clair : Android Wear fonctionne avec n'importe quel téléphone exécutant au moins Android 4.3.

On fait quoi avec une montre Android Wear ? Principalement 3 choses :

  • Accéder aux notifications du smartphone
  • Consulter certaines cartes de Google Now
  • Utiliser les fonctionnalités optimisées Wear des applications compatibles

En gros, Android Wear est un écran supplémentaire pour le contenu issu du smartphone comme peut l'être AirPlay ou Chromecast pour la télé. Sauf que là, il ne s'agit pas de diffuser des médias, mais de l'information, idéalement pour la traiter sans sortir son téléphone.

Au crédit de Google, on peut dire que l'interface d'Android Wear est assez plaisante : l'affichage des informations sous forme de cartes que l'on fait défiler a déjà fait ses preuves dans Google Now, et la G Watch semble assez bien équipée pour exécuter le système de manière fluide.

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L'ergonomie se maitrise en quelques secondes : balayages verticaux pour faire défiler les cartes, et horizontaux pour les effacer ou effectuer une action liée. C'est de loin l'interface la plus agréable qu'on ait pu utiliser sur une montre connectée ; là encore il faut admettre que la barre était placée très bas. L'écran principal peut être personnalisé. De nombreuses façade sont proposées : classique, « funky » ou nerd, il y en a pour tous les goûts, mais pour les façades à aiguille, les notifications obstruent souvent une partie de l'affichage.

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Le système bénéficie de l'expérience de Google Now, et l'écran d'une montre est une destination idéale pour ces cartes contextuelles sur la météo, la bourse, vos prochains rendez-vous ou encore votre itinéraire vers votre lieu de travail ou domicile. Le problème, c'est que Google Now est toujours beaucoup moins utile en France que dans les pays anglophones, et les informations qui peuvent être remontées, moins nombreuses. Sympa, par exemple, de me dire que je peux rentrer chez moi en train en 3h, mais ça serait plus efficace si les transports en commun d'autres villes que Paris étaient gérées.

Côté notifications, on retombe malheureusement dans les limites qu'on a pu constater précédemment : les cas de figure où on peut agir directement sans dégainer son smartphone sont rares, et se limitent à la réception d'un seul mail, tweet ou message. On pourra alors directement archiver, retweeter ou encore répondre en utilisant la dictée vocale.

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Mais dès que plusieurs notifications d'un même type s'accumulent, il ne reste qu'une seule action possible : afficher l'application sur le smartphone. Les alertes issues de Facebook ne proposent aucune interaction, mais c'est plutôt l'app qui est en cause dans ce cas précis.

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Évidemment, l'intérêt d'avoir Google Now sur sa montre, c'est aussi et surtout la possibilité de faire des requêtes vocales, et ça fonctionne plutôt bien, grâce à une reconnaissance qui donne d'assez bons résultats, même dans une rue agitée. Le problème, c'est que les commandes doivent être complètes : un pense-bête sans la date, ou un SMS sans dicter immédiatement le texte est rejeté.

Naturellement, Google privilégie ses propres services : Hangouts et Google Maps s'intègrent au système, le premier bénéficiant de l'affichage du fil de discussion (ce dont on ne dispose pas avec les SMS), et le second permettant de visualiser les étapes d'un itinéraire directement sur l'écran.

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Et si on veut faire autre chose qu'utiliser des services Google ? Les possibilités sont encore limitées par le faible nombre d'applications tierces compatibles. La bonne idée, c'est de permettre aux apps Android d'intégrer des fonctionnalités pour Wear, plutôt que de compter sur le développement d'apps spécifiques. Ça incitera peut-être les éditeurs à prendre en charge le système. En l'état, on trouve quelques exemples sympas, malheureusement pas souvent localisés, comme All The Cooks, une bonne idée (afficher des recettes de cuisine sur la montre), mais réservée aux anglophones amateurs de conversion d'unités. Les coureurs trouveront tout de même leur bonheur entre Runkeeper et Runtastic, et les mélomanes pourront afficher les paroles des chansons écoutées avec une mise à jour compatible de MusixMatch.

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Notons d'ailleurs que toutes les apps multimédia bénéficient de contrôles déportés sur la montre, avec la pochette de l'album ou du podcast écouté en arrière-plan. Bonne idée, mais pourquoi n'afficher que le bouton Lecture/Pause sur l'écran principal, et non les boutons Suivant et Précédent, qui nécessitent de passer par les gestes horizontaux ?

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Autonomie : encore des progrès à faire[/anchor]

On a compris qu'avec les montres connectées, on allait devoir faire le deuil de l'autonomie d'une « vraie » montre. La G Watch en est très loin, mais là où on devait systématiquement recharger une Galaxy Gear tous les soirs, la montre de LG a besoin de sa station d'accueil au mieux tous les 2 jours. Lors d'une journée où elle est sollicitée de manière intensive (écran souvent allumé, nombreuses notifications), on tombe à une recharge quotidienne. Le plus souvent, on a noté qu'il restait environ 30% au bout d'une quinzaine d'heures. C'est un peu mieux, mais toujours insuffisant.

Notre avis[/anchor]

La LG G Watch assume une position difficile : elle est censée être une vitrine d'Android Wear, une nouvelle plateforme, alors que la montre elle-même n'innove en rien par rapport à ce qu'on a déjà vu dans cette catégorie. Et c'est bien là le problème : on a beau la trouver un peu plus confortable et autonome que certaines qui nous sont passées entre les mains, ça reste un objet pas très élégant, exécutant un système peut-être prometteur, mais encore limité dans sa forme actuelle.

Si Android Wear a un avenir, il dépend de l'envie que l'on peut avoir de porter un tel accessoire, et de son apport réel en plus du smartphone que l'on a déjà dans la poche (ou au pire dans un sac). Sans être un mauvais produit, la LG G Watch ne donne aucune réponse décisive à ces 2 points.

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LG G Watch

4

Les plus

  • Montre étanche
  • Android Wear agréable à utiliser
  • Pas limitée à un constructeur

Les moins

  • Design quelconque et volumineux
  • Autonomie encore insuffisante
  • Usages trop limités

Finition7

Fonctionnalités6

Autonomie5

Ergonomie7

Pour aller plus loin, découvrez notre comparatif des meilleures montres connectées.

Stéphane Ruscher
Par Stéphane Ruscher
Spécialiste informatique

Tombé dans un Amstrad CPC quand j'étais petit, je teste des logiciels, des Mac, des claviers, des souris ou des tablettes pour Clubic depuis 2005. J'aime aussi écouter du rock et de la musique électronique, en faire même un peu, regarder des films pas trop bêtes, et rire d'humour absurde.

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