Le 13 octobre, la fusée New Shepard 3 a effectué son septième vol d’essai, le sixième consécutif à atteindre l’espace. Le lanceur et la capsule – qui emportait des expériences scientifiques – sont revenus se poser à l’endroit prévu. Toutefois, malgré ce succès, les vols habités de Blue Origin devront attendre l’arrivée de la New Shepard 4, toujours retardée.
Comparativement à SpaceX, Blue Origin connait un développement plus lent, qui s’explique notamment par la sécurité accrue et la prudence de mise avec le tourisme spatial.
Douzième succès d’affilé pour New Shepard
Créée au début des années 2000 par Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, la société Blue Origin ambitionne de révolutionner le tourisme spatial. À bord de New Shepard, les clients de Blue Origin pourront s’offrir un vol suborbital, aux frontières de l’espace. Le booster et la capsule qui composent la fusée décollent et atterrissent verticalement, à la manière des lanceurs Falcon 9 de SpaceX.
New Shepard 1 avait connu un semi-échec lors de son premier lancement : si le vol de la capsule était réussi, l'expérience s'est soldée par la destruction du booster. Malgré ce départ houleux, Blue Origin dispose d’un taux de succès particulièrement élogieux depuis 2015. Les cinq vols de la New Shepard 2, comme les sept vols de la New Shepard 3, ont tous été des succès, avec récupération totale des boosters et des capsules. À dix reprises, la capsule a même pu franchir l’altitude symbolique de 100 km, soit l'altitude de la Ligne de Kármán.
Ce taux de réussite maximal est indispensable à la suite des opérations de Blue Origin. L’objectif de New Shepard reste en effet d’envoyer des touristes dans l’espace à un coût relativement accessible, ce qui implique une fiabilité maximale. Les précautions indispensables au développement du tourisme spatial, et du vol habité en général, expliquent d'ailleurs en partie les cycles de développement assez longs de Blue Origin.
Les grandes ambitions de Blue Origin
Initialement, ce septième vol de New Shepard 3 était prévu pour le mois d’avril. Il a été repoussé plusieurs fois en raison de problèmes techniques et de la crise sanitaire, la pandémie de COVID-19 étant bien sûr également évoquée pour expliquer les retards pris sur New Shepard 4. Prévue initialement pour la fin 2020, la quatrième itération de la fusée devrait pouvoir embarquer les premiers passagers de Blue Origin.
Si Jeff Bezos rêve de démocratiser l’accès à l’espace, son projet ne se limite pas au seul tourisme suborbital. Déjà, New Shepard 3 embarque de multiples expériences scientifiques au profit de la NASA. Le vol de cette semaine a notamment permis d’expérimenter un système d’atterrissage automatique pour les futurs atterrisseurs lunaires.
Pour l’exploration spatiale à long terme, Blue Origin développe également le lanceur lourd New Glenn, qui pourrait voler d’ici un an ou deux. De plus, Blue Origin a été mis en compétition avec SpaceX et Dynetics pour fournir le futur atterrisseur lunaire du programme Artemis de la NASA… Programme chargé donc !
Source : The Verge