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L’ancien administrateur plaide pour la fin des clivages politiques et partisans au sein même de la NASA, dont les projets, par essence, nécessitent de la stabilité.

Le 20 janvier dernier, jour d’investiture de Joe Biden, Jim Bridenstine a quitté ses fonctions d'administrateur de la NASA. L’élu de l’Oklahoma, et membre du Parti républicain, occupait ce poste depuis avril 2018. Son ancien adjoint Steve Jurczyk est devenu administrateur intérimaire jusqu’à ce qu’un nouveau chef soit nommé.

Pour acter son départ, Jim Bridenstine s’est livré à une téléconférence avec des journalistes et a également publié une petite vidéo. De ses discours ressortent trois impératifs : rassembler, coopérer, pérenniser.

Rassembler

Jim Bridenstine a appelé à plus d’unité au sein même de l’agence, qu’il estime gangrénée par les divisions, théâtre d’affrontements stériles entre Républicains et Démocrates.

« Le conseil que je pourrais donner au prochain administrateur, c'est de trouver où il y a des divisions et d’y remédier. Quand j'étais à la Chambre des représentants, les Républicains étaient pour aller sur la Lune et les Démocrates étaient pour aller sur Mars. C'est une façon terrible de voir l'exploration spatiale, qui ne devrait jamais être politique, ne devrait jamais être partisane ».

Au contraire, selon lui, « [l'exploration spatiale] devrait toujours être unificatrice. Elle devrait rassembler les gens autour de la science, de la découverte et de l'exploration ».

Coopérer

Jim Bridenstine pense que la collaboration public-privé est une solution viable. À cet effet, il a mis en avant le programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services), qui permet de confier à des entreprises privées le soin d’acheminer du matériel sur la Lune.

Ce programme, inauguré en 2018, compte désormais plus d’une dizaine d’entreprises sélectionnées, dont SpaceX, Tyvak Nanosatellites Systems ou encore Lockheed Martin Space Systems.

Pérenniser

Les missions spatiales s’étalent parfois sur plusieurs décennies ; un temps long, pas vraiment raccord avec le tempo politique. Jim Bridenstine insiste sur l’impératif de continuité, au-delà des considérations partisanes.

Il cite le très ambitieux programme Artemis, qui court jusqu’en 2040. Parmi les dates clés, l’envoi de la première astronaute sur la Lune en 2024, l’établissement d’une base lunaire permanente en 2028, puis un possible départ pour Mars dans les années 2030.

Forcément, Jim Bridenstine espère que l’administration Biden, et les suivantes, ne détricoteront pas le programme. Si selon certaines sources, le calendrier d’Artemis sera assoupli, son existence ne semble toutefois pas menacée.

Jim Bridenstine conclut : « Nous devons constamment construire des coalitions, constamment rechercher le consensus et constamment rassembler les Républicains et les Démocrates autour d'une vision commune, partagée, et, ce faisant, amener nos partenaires internationaux avec nous ».

Source : Space