Michael Collins juste avant la mission Apollo 11. Credits NASA
Michael Collins juste avant la mission Apollo 11. Credits NASA

Il fut le célèbre « troisième homme » autour de la Lune lorsque Neil Armstrong posait le pied sur notre satellite… Mais l'astronaute Michael Collins, décédé ce 28 avril à 90 ans, était surtout un pilote d'essai accompli, autant qu'un pionnier qui a aidé le programme Apollo à se concrétiser.

Le groupe The Rentals lui avait dédié la chanson « Forgotten Astronaut », l'astronaute oublié.

Per aspera ad astra

« Aujourd'hui, notre nation perd un pionnier autant qu'un avocat infatigable de l'exploration spatiale, avec le décès de Michael Collins. Comme pilote du module de commande d'Apollo 11 certains l'avaient appelé l'Homme le plus seul au monde – pendant que ses collègues marchaient sur la Lune, il aida notre pays à franchir une étape historique ». Ainsi commence l'épitaphe de l'administrateur provisoire de la NASA, Steve Jurczyk. Les Etats-Unis viennent de perdre, ce mercredi 28 avril, l'une des grandes figures encore en vie du programme lunaire Apollo. Il avait 90 ans.

Michael Collins, Américain est pourtant né à Rome, en Italie, son père étant attaché militaire sur place. Il s'était engagé dans l'US Air Force en 1948 pour éviter les accusations de favoritisme, son père étant général, et son frère ainé déjà colonel dans l'US Army. Il devient pilote de chasse, et se distingue rapidement comme un élément de talent pour piloter le F-86 Sabre. En 1960, Michael Collins réussit à intégrer le groupe des pilotes d'essais sur la base d'Edwards. Il n'y restera pas longtemps. Fasciné par le vol orbital de John Glenn, il réussit à intégrer la NASA en octobre 1963. Il se fait aussi remarquer pour son talent, et devient le premier de sa classe à obtenir un assignement sur une mission, en étant remplaçant sur Gemini 7. Il n'atteindra cependant l'orbite qu'avec la mission Gemini 10 le 18 juillet 1966.

Michael Collins aurait dû participer à la mission Apollo… 8. Pas 11 ! Mais on lui diagnostique un problème de dos, qui nécessite une intervention chirurgicale, et il perd sa place, qui lui est échangée. Il sera finalement assigné en tant que pilote du module de commande d'Apollo 11, et volera vers la Lune en juillet 1969 avec Neil Armstrong et Buzz Aldrin. Il confiera plus tard avoir pour principale crainte de devoir rentrer seul, tant la mission lui semblait risquée. Souvent désigné comme « le troisième homme », le moins connu du trio refusera pourtant un rôle plus important au sein du programme : il aurait pu commander Apollo 14 ou 15, mais choisit de ne plus voler pour préserver sa vie de famille. Décrit comme un poète, il quittera les activités spatiales pour diriger le National Air and Space Museum (qui contient sa capsule Apollo).

Michael Collins lors des célébrations du cinquantenaire de sa mission. Crédits NASA/Bill Ingalls
Michael Collins lors des célébrations du cinquantenaire de sa mission. Crédits NASA/Bill Ingalls

À la retraite depuis plusieurs décennies, il a fait plusieurs fois le tour du monde pour promouvoir les activités spatiales à l'occasion de symposiums ou de salons ; il est aussi l'auteur de quatre livres sur l'aventure spatiale.

Source : NASA