La NASA développe un programme pour contrôler le trafic des drones

Karyl AIT KACI ALI
Publié le 03 septembre 2014 à 16h10
Le système de livraison par drone envisagé par Google et Amazon semble difficilement réalisable pour la NASA. Les problèmes sont principalement d'ordre légal et technique. Pour les résoudre, l'agence américaine propose un programme de contrôle aérien dédié à ces appareils.

La NASA planche depuis plusieurs années sur un programme destiné à contrôler le trafic des drones volant à basse altitude aux Etats-Unis. Parimal H. Kopardekar est responsable du projet. Dans un article du New York Times, il explique que le modèle envisagé par Amazon et Google sera difficilement réalisable. Les drones auraient plus d'avenir dans la surveillance d'infrastructures, ou dans l'agriculture. D'ailleurs, en France ces appareils sont déjà utilisés pour ce type d'activité. La SNCF, entre autres, les emploie pour surveiller les chemins de fer.

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Le système développé par la NASA servira à empêcher les collisions entre appareils et avec des bâtiments, ainsi qu'à surveiller la météo car le vent est également un obstacle de taille pour les drones. Il sera toutefois difficile de tout contrôler. « Un par un, vous pouvez les faire fonctionner et les garder en sécurité, mais quand un certain nombre d'appareils vole dans le même espace aérien, il n y a aucune infrastructure pour gérer cela » indique Parimal H. Kopardekar. En l'absence d'un tel dispositif, ce genre de pratique est interdit.

Il y a peu, Amazon avait dû tester son système en Inde pour des raisons légales. De même, Google a testé son projet Wing en Australie. En fait la loi américaine interdit pour l'instant tout usage commercial de drones en extérieur, même si il ne s'agit que d'essais. Mais en dehors de cet aspect, qui sera amené à évoluer prochainement, d'autres problèmes subsistent.

Des livraisons bien plus difficiles en ville

Les freins les plus importants concernent la livraison en ville. C'est une chose de distribuer des produits à des agriculteurs ou des personnes habitant à la campagne, mais c'en est une autre de faire voler plusieurs drones dans un espace très peuplé comme une agglomération. Garantir la sécurité des populations dans le cas où quelqu'un essayerait de pirater ou faire chuter l'appareil afin de voler sa cargaison peut s'avérer compliqué. De fait, les drones sont plus vulnérables que les moyens de livraison traditionnels. L'enjeu technologique est donc de taille pour les deux sociétés.

Il faudrait d'une part que la technologie soit suffisamment perfectionnée, et d'autre part que le public accepte d'avoir plusieurs drones volant au-dessus de sa tête. « Comment faites-vous en sorte qu'ils se posent et qu'ils décollent en présence d'une grand-mère qui s'occupe de son jardin et d'enfants qui jouent au foot » ajoute Parimal H. Kopardekar. Si Amazon pense que ses drones sont au point techniquement, Google se donne encore quelques années pour améliorer son système de détection d'obstacles.

Par ailleurs, la viabilité économique de ces projets n'est pas certaine. Elle dépendra du nombre de consommateurs ayant accès au service, et de l'intérêt de la clientèle pour ce mode de livraison plus rapide, mais aussi plus cher. Enfin, l'investissement risque d'être important par rapport aux revenus qu'il pourrait générer. En revanche, le chercheur s'attend à ce que les premières applications commerciales se fassent du côté de l'agriculture ou pour la surveillance de pipelines. Des activités beaucoup plus prometteuses selon lui, car plus simples à gérer.
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