41 ans, trois mois et quelques jours, c'est le temps qu'il aura fallu à Voyager 2 pour atteindre la limite du système solaire, après un fantastique périple qui aura permis d'observer de nombreuses planètes et autres objets célestes.
Plus qu'un simple voyage de survol des différentes planètes du système solaire, les sondes Voyager 1 et 2, lancées respectivement en septembre et en août 1977, ont vu leurs objectifs s'élargir lorsque leur mission primaire fut atteinte en 1989 et 1990.
Voyager 1 et 2 : deux sondes qui ont marqué l'histoire
Après avoir permis d'étudier les géantes gazeuses Jupiter et Saturne, mais aussi Uranus, Neptune et de nombreux satellites naturels du système solaire et de réaliser des photographies désormais célèbres, les deux sondes se sont vu attribuer la mission VIM (Voyager Interstellar Mission) afin d'explorer des zones jusque là très peu connues, pour finir par arriver dans le milieu interstellaire.Voyager 1 a déjà atteint la limite de l'héliosphère en franchissant l'héliopause en 2012, c'est désormais au tour de sa sonde jumelle Voyager 2 de devenir le deuxième instrument conçu par l'homme à franchir cette frontière, comme l'indique la NASA dans son communiqué de presse.
L'agence spatiale américaine indique que ses chercheurs ont déterminé que la sonde avait franchi l'héliopause le 5 novembre, à un peu plus de 30 milliards de kilomètres de la Terre. Les instruments embarqués par Voyager 2 sont toujours en état de fonctionnement, seulement les communications entre la sonde et la Terre sont décalées d'environ 16 heures, en raison de cette incroyable distance.
Des données provenant de l'héliosphère : une grande première
Contrairement à sa jumelle qui l'a perdu dans les années 80, Voyager 2 dispose encore de son instrument de détection de plasma (PLS) et c'est grâce à lui que la NASA vient d'obtenir une solide preuve de son entrée dans le milieu interstellaire. Avant le 5 novembre, le PLS a observé une forte chute du flux de plasma provenant du Soleil (plus connu sous le nom de vent solaire) et, depuis cette date, plus aucun flux n'a été détecté.John Richardson, l'un des chercheurs en charge de l'instrument PLS, ne dissimule pas sa joie : « Travailler sur Voyager me donne l'impression d'être un explorateur, car tout ce que nous voyons est nouveau ». L'homme, qui est également chercheur au Massachusetts Institute of Technology de Cambridge, ajoute : « Même si Voyager 1 a traversé l'héliopause en 2012, il l'a fait à un endroit et à un moment différent, et sans les données de PLS. Nous voyons donc encore des choses que personne n'a jamais vues auparavant ».
Les deux sondes n'ont pas pour autant quitté le système solaire puisque l'on considère à l'heure actuelle que cette frontière se situe au-delà du nuage de Oort, dont la limite externe constituerait la frontière gravitationnelle du système solaire. Il faudra environ 300 ans à Voyager 2 pour l'atteindre et pas moins de 30 000 ans pour le survoler. Or, le générateur électrique des deux sondes devrait probablement cesser de les alimenter en énergie d'ici quelques années.
La NASA envisage toutefois d'envoyer une autre sonde dans cette région du système solaire afin d'y étudier les rayonnements cosmiques, ainsi que l'héliosphère. IMAP - Interstellar Mapping and Acceleration Probe - devrait décoller en 2024 !