Une étude datant du 13 mai par la NASA et portant sur la Lune indique que l'unique satellite de la Terre serait en train de rétrécir, provoquant des "tremblements lunaires".
La Lune rétrécit peu à peu, de 50 mètres toutes les centaines de millions d'années. Explication de ce phénomène constaté par la Nasa.
Comme « un grain de raisin qui se dessèche »
La NASA explique que contrairement à la Terre, la Lune ne possède pas de plaques tectoniques : son activité tectonique se caractérise par une perte de chaleur, qui entraîne des irrégularités (des failles) à sa surface. Cet événement se compare selon eux à celui d'un « grain de raisin qui se dessèche : la Lune se rétrécit à mesure que son intérieur se refroidit, ce qui provoque la formation de rides ou de défauts sur sa surface fragile. Quand suffisamment de stress s'accumule, des séismes se déclenchent ».You've heard of earthquakes. But what about moonquakes? Like a wrinkled grape drying out to a raisin, the Moon is shrinking as its interior cools causing wrinkles or faults to form on its brittle surface. When enough stress builds, it releases the quakes: https://t.co/H3ixgywT1p pic.twitter.com/OxNrVveAQk
— NASA (@NASA) 13 mai 2019
Contrairement à la peau souple d'un raisin, la croûte de la surface lunaire est fragile. Elle se « brise » alors que la Lune rétrécit, formant ainsi des failles, similaires aux failles sismiques terrestres, qui se chevauchent, se poussent les unes contre les autres, déclenchant ainsi des « moonquakes ».
Professeur à l'université du Maryland aux États-Unis et co-auteur de l'étude, Nicholas Schmerr précise qu'« on ne voit pas souvent d'activité tectonique active ailleurs que sur Terre, c'est donc très excitant de penser que ces failles peuvent encore produire des tremblements de Lune ».
Des « moonquakes » allant jusqu'à 5 sur l'échelle de Richter
« Notre analyse montre pour la première fois que ces failles sont toujours actives, et risquent toujours de produire des tremblements de Lune, alors que la Lune continue de se refroidir et de se rétrécir progressivement », a déclaré Thomas Watters, chercheur au Centre d'études terrestres et planétaires du Smithsonian's National Air and Space. « Certains de ces tremblements de terre peuvent être assez forts, autour de cinq sur l'échelle de Richter ».Selon la NASA, ces failles ressemblent à de petites falaises en forme de marche d'escalier, généralement hautes de plusieurs dizaines de mètres et pouvant s'étendre sur plusieurs kilomètres. Les astronautes Eugene Cernan et Harrison Schmitt avaient dû par ailleurs zigzaguer avec leur rover lunaire sur la falaise de la faille Lee-Lincoln lors de la mission Apollo 17, qui avait atterri dans la vallée de Taurus-Littrow, en 1972.
Watters est l'auteur principal d'une étude qui a analysé les données de quatre sismomètres placés sur la Lune par les astronautes d'Apollo à l'aide d'un algorithme développé pour localiser les sites sismiques. Les outils ont enregistré 28 séismes peu profonds, entre 2 et 5 sur l'échelle de Richter, entre les années 1969 et 1977.
« Il est vraiment remarquable de voir comment les données de la mission LRO datant d'il y a près de 50 ans ont été combinées pour améliorer notre compréhension de la Lune, tout en suggérant où devraient aller les futures missions consacrées à l'étude des processus intérieurs du satellite », a déclaré John Keller, scientifique du projet LRO au centre de vol spatial Goddard de la NASA à Greenbelt, Maryland.
Source : NASA.