Encouragée par une administration Trump qui compte faire de la conquête spatiale l'une de ses priorités pendant la durée du mandat du président américain, la NASA a mis les bouchées doubles ces derniers mois afin d'accélérer un éventuel retour à la surface de la Lune.
Le 13 mai, l'Administrateur de la NASA Jim Bridenstine a annoncé officiellement le projet en dévoilant son nom, Artemis. D'autres éléments importants ont également été abordés, comme le fait qu'une femme devrait pour la première fois poser les pieds sur la Lune en 2024, mais aussi que la NASA a besoin au minimum d'une rallonge budgétaire de 1,6 milliard de dollars dès maintenant pour développer ses équipements et respecter ce calendrier très optimiste.
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Le plan de l'ambitieux projet Artemis révélé
C'est par le biais du média américain Ars Technica que le plan de l'ambitieux programme Artemis a été révélé en ce début de semaine. Éric Berger, rédacteur en chef de la rubrique espace chez Ars Technica, est parvenu à mettre la main sur un document interne à la NASA développé par le responsable des vols habités de l'agence, Bill Gerstenmaier, et donnant de nombreux détails sur la mission Artemis.On y apprend ainsi que la NASA prévoit un total de 37 missions d'ici 2028 dont la majorité sera nécessaire aux lancements de rovers et de modules, à l'assemblage de la plateforme orbitale Lunar Gateway, ainsi qu'aux transports d'astronautes vers la Lune et inversement, sans oublier les missions de ravitaillement. On y retrouve bien les deux dates phares du projet, à savoir la première mission lunaire habitée depuis Apollo en 2024 ainsi que la création d'une base lunaire en 2028.
Un plan qui reste théorique à l'heure actuelle
Ce projet de la NASA compte aller bien plus loin que la simple mission d'exploration en posant les premières briques d'une présence humaine permanente sur notre satellite naturel avec pour objectifs d'y exploiter les éventuelles ressources en eau et de mener des programmes scientifiques élaborés. Ce plan ambitieux reste pour le moment théorique et il faut bien noter qu'il n'a pas ici été rendu public de façon officielle par l'agence spatiale américaine.Par ailleurs, Ars Technica souligne que ce projet aura besoin de « trois miracles » pour pouvoir être mené à bien. Tout d'abord en matière de financement : le coût total de ce programme n'a pas encore été dévoilé et pourrait être largement supérieur à ce que Jim Bridenstine a récemment demandé. Des besoins qui devront être étudiés de près par les membres du Congrès.
Deuxièmement, la NASA est aujourd'hui fortement dépendante des sous-traitants qui lui livrent le matériel et les équipements requis pour permettre à ce programme de voir le jour, comme c'est le cas avec Boeing qui travaille depuis déjà huit ans sur le corps central de la fusée Space Launch System (SLS). Le calendrier est donc soumis à la capacité de ces différentes entreprises privées à livrer le matériel dans les temps. Certains misent toutefois sur la réussite de la NASA, comme Jeff Bezos qui a présenté il y a peu son prototype d'atterrisseur lunaire Blue Moon en déclarant : « Nous pouvons aider à tenir ce délai » à propos des ambitions lunaires de la NASA.
Enfin, un inconnu demeure dans l'équation : il s'agit bien sûr de la réélection ou non de Donald Trump en 2020. Si celui-ci compte sur le programme spatial de la NASA pour l'aider dans ce sens, l'élection d'une nouvelle administration pourrait bien venir changer la donne, surtout en sachant que le programme n'en sera encore qu'à ses balbutiements et que le lanceur lourd SLS n'aura pas encore effectué son premier vol.
Malgré tout, même si le mandat de Donald Trump se voit être renouvelé pour quatre ans, difficile aujourd'hui de considérer la date de 2024 comme réaliste pour un retour américain sur la Lune. Seul l'avenir nous le dira !