NASA : 125 millions de dollars pour développer une fusée à propulsion nucléaire thermique

Bastien Contreras
Publié le 05 juin 2019 à 09h14
Mars

Le gouvernement américain a accordé une enveloppe de 125 millions de dollars à la NASA pour concevoir une fusée propulsée grâce à un réacteur nucléaire. Une telle technologie pourrait grandement raccourcir les temps de trajet dans l'espace.

La NASA possède des ambitions élevées pour les années à venir : voyage sur la Lune en 2024, sur Mars en 2033... Mais pour remplir ses objectifs, l'agence américaine aura certainement besoin de nouvelles technologies.

Aller plus rapidement sur Mars

À l'heure actuelle, les fusées envoyées dans l'espace utilisent généralement des moteurs chimiques. Dans ce cas, l'énergie nécessaire à la propulsion de l'appareil est produite par combustion du carburant. Problème : avec un tel système, voyager jusqu'à Mars peut prendre jusqu'à 9 mois et nécessite une grande quantité de carburant. En l'état, aller sur la planète rouge peut donc être envisageable, mais en revenir, beaucoup moins.

Une alternative consiste alors à créer un autre type de moteur, plus efficace. Parmi les solutions envisagées, figure l'exploitation de l'énergie nucléaire, et plus particulièrement la propulsion nucléaire thermique. Dans cette configuration, on chauffe un fluide, en général de l'hydrogène liquide, à très haute température, via un réacteur nucléaire. Il est alors éjecté via un conduit à l'arrière du moteur, créant ainsi une poussée permettant de propulser la fusée. Cette technologie pourrait ainsi considérablement diminuer les temps de trajet.

Première utilisation en 2024 ?

Mais le développement d'un moteur nucléaire thermique nécessite des fonds importants. C'est pourquoi le gouvernement des États-Unis a décidé d'octroyer une enveloppe de 125 millions de dollars (environ 112 millions d'euros) à la NASA. Une somme qui sera dédiée aux recherches sur la propulsion nucléaire thermique.

En cas de réussite, il s'agirait d'une première. Car si un tel projet avait déjà été lancé dans les années 1960, il n'avait finalement pas abouti et a été abandonné quelques années plus tard.

L'agence spatiale américaine espérerait pouvoir exploiter le futur moteur nucléaire dès sa mission lunaire de 2024. La NASA voit surtout plus loin, dans le temps et dans l'espace, avec l'objectif Mars en 2033.

Source : Digital Trends
Bastien Contreras
Par Bastien Contreras

Ingénieur télécom reconverti en rédacteur web. J'écris sur les high tech, les jeux vidéo, l'innovation... J'ai d'ailleurs été responsable d'accélérateur de startups ! Mais je vous réserve aussi d'autres surprises, que vous pourrez découvrir à travers mes articles... Et je suis là aussi si vous voulez parler actu sportive, notamment foot. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est comme du FIFA, mais ça fait plus mal aux jambes.

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Commentaires (10)
leochok

Tryphon Tournesol ? Hergé ?

ultrabill

C’est pas la fusée du Pr Tournesol qui était à propulsion nucléaire ?

Papounet17

Je croyais que le nucléaire était interdit dans l’espace.

gwlegion

je comprends pas vraiment l’interet …
si on chauffe de l’hydrogene et qu’on l’expulse, il faut quand meme embarquer de grandes quantités d’hydrogene …
du coup, est ce que c’est vraiment plus leger qu’un moteur fusé actuel ?
Et puis comment on refroidit un reacteur nucleaire dans l’espace … le refroidissement par rayonnement IR, c’est quand meme pas terrible.

Bref, avec ce que j’en sais pour le moment, j’ai de gros doutes sur la viabilité du truc

Cobbalt

Ah nous avons sur Clubic un ingénieur en fusée visiblement…

Tybald

Oui Cobbalt, c’est fou nous avons la chance d’avoir pas mal de prix Nobel dans différents secteurs !

fredolabecane

joli feu d’artifice quand ça va pêter ça…

rsebas3620

je suis ni ingenieur ni astro physicien mes etudes s’etant arreter en license mias et j’avais juste comme option supplementaire en vu d’un master de l’astrophysique… mais au derniere news si mes cours ne sont pas trop lointain dans l’espace ou la temperature moyenne est entre -100 et -150 a mon avis le refroidissement ne sera pas trop un probleme et une solution sera vite trouvé…perso je vois bien le bordel refroidi par un circuit d’eau dont une grande partie de l’eau est refroidi via des tuyau qui seront a l’exterieur autour de la fusée ne sorte de watercooling… je dis ca comme ca mais ca peut etre une solution :slight_smile: on verra bien ce que nous propose les bac +12 des ingenieurs de la nasa :slight_smile:

philumax

vraiment! faudra pas que la fusée retombe sur terre…

Thelt

Il n’y a pas vraiment de “température dans l’espace”. Le refroidissement sur terre se fait par échange entre les atomes, hors l’espace étant constitué de vide, la chaleur ne peut s’échapper vers des atomes voisins, et elle reste donc confinée à la fusée.

Cette précision étant apportée, je fais confiance aux ingénieurs de la NASA pour trouver une solution :slight_smile: D’ailleurs le principe ici n’est pas de faire des moteurs embarquant moins d’hydrogène ou pesant moins lourd, mais simplement qui permet d’aller plus vite. Je pense que le nucléaire à un bel avenir dans les vols spatiaux, il faut juste prendre le temps de faire les choses bien pour éviter tout risque d’accident (confinement des matières dangereuses en cas d’accident, etc…)

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