L'ISS, la Station Spatiale internationale, est régulièrement utilisée pour observer la réaction d'éléments à la microgravité. Cette fois, c'est la formation de ciment qui est testée par des astronautes de la NASA.
D'après les scientifiques, le béton qui en résulterait pourrait être l'une des clés de la création d'habitats et de la protection des humains dans l'espace.
Une protection potentielle dans l'espace
C'est une composition que beaucoup de personnes connaissent : pour fabriquer du béton, il faut du sable, du gravier et de l'eau. Mais il faut également du ciment, qui fera office de liant. Sur Terre, il est utilisé pour sa résistance. Mais dans l'espace, les experts de la NASA en attendent une protection suffisante pour protéger les astronautes d'autres dangers, notamment des radiations cosmiques.Aleksandra Radlinska, professeure en ingénierie civile, résume cet intérêt dans un communiqué de la NASA : « Dans les missions sur la Lune et sur Mars, les humains et leurs équipements auront besoin d'être protégés des températures extrêmes et des radiations. Le seul moyen d'y parvenir est de construire des infrastructures dans ces environnements extra-terrestres ».
En outre, le béton et d'autres matériaux semblables pourraient potentiellement utiliser des matériaux présents sur place, comme la poussière lunaire. Lorsque l'objectif d'établir des colonies lunaires ou martiennes se présentera, les colons pourront les utiliser.
Un béton poreux
C'est notamment ce que doit déterminer l'expérience récemment menée par la NASA. Ce projet d'« investigation de la solidification du ciment en microgravité » (MICS) a amené les astronautes à mélanger de l'eau avec du silicate tricalcique, l'ingrédient le plus présent dans les ciments des grandes surfaces.Au moment du mélange, la poudre de ciment doit se dissoudre dans l'eau, amenant à la formation de cristaux liés, modifiant la structure moléculaire du matériau. Or, dans le cas du ciment utilisé en microgravité, la NASA a observé une porosité bien plus importante que la normale (voir photo ci-dessus).
Aleksandra Radlinska dit : « Une porosité plus importante a un impact direct sur la résistance du matériau, mais nous devons encore mesurer la forme de ce matériau réalisé dans l'espace. Même si le béton est utilisé depuis longtemps sur Terre, nous ne comprenons pas encore tout à fait son processus d'hydratation. Mais nous savons désormais qu'il y a des différences entre les réalisations terrestres et spatiales, et nous allons pouvoir déterminer lesquelles sont bénéfiques et lesquelles sont nuisibles à une utilisation dans l'espace ».
D'autres expériences doivent être menées. Par exemple, l'équipe cherche à déterminer si le fait que le mélange ait été effectué dans des plastiques scellés (photo d'en-tête) n'aurait pas également eu une influence sur le résultat final.
Source : Space.com