Si vous avez lu notre article sur l'histoire et les projets de la NASA, vous savez déjà que l'agence américaine envisage avec l'ESA le lancement d'un rover sur Mars pour 2020. À la suite du rover Curiosity, l'appareil doit notamment collecter des échantillons.
La NASA et l'ESA réfléchissent actuellement au financement de cette opération, qui doit partir en 2026 ramener les échantillons de Mars 2020.
De 2,5 à 3 milliards de dollars
Le rover Mars 2020 doit être lancé entre le 17 juillet et le 5 août 2020. Il doit préparer l'arrivée d'une première mission habitée, rechercher des signes d'une vie microbienne, mais aussi récolter des échantillons. Plutôt que de les faire analyser sur place par des robots, les scientifiques souhaitent cette fois ramener les échantillons sur Terre. Au programme, des missions séparées du rover puisque les lancements commenceraient en 2026. Cela doit permettre des études plus fouillées, et donc, une meilleure compréhension de l'environnement martien passé et actuel.Mais cette mission nécessite des fonds. En 2017, la NASA a dévoilé une stratégie visant à ramener un « maigre » échantillon, promettant un coût moins élevé. Mais même une mission visant à ramener un maigre échantillon représente un investissement de plusieurs milliards de dollars.
Interrogée le 10 septembre à l'occasion d'un meeting, Lori Glaze, Directrice de la division des sciences planétaires de la NASA, a déclaré qu'estimer le coût d'un retour d'échantillons martiens est « encore délicat pour le moment ». Mais selon elle, « c'est de l'ordre de 2,5 à 3 milliards de dollars. Et ce nombre est uniquement pour la partie américaine de l'opération, c'est-à-dire le lancement de l'atterrisseur. Cela n'inclut pas le rover de collecte, qui est fourni par l'ESA. L'ERO (Earth Return Orbiter) est aussi fourni par l'ESA, mais il embarque un système d'entrée dans l'atmosphère et un système de charge utile qui sont américains ».
Question de budget
Alors, où trouver ces fonds ? Avant tout, NASA et ESA comptent sur les budgets gouvernementaux. « Nous espérons que, d'ici la fin de cette année, nous serons fixés sur le budget alloué à la NASA par le Congrès, et si ce budget inclut ou non une opération de retour d'échantillons », dit Lori Glaze. Et d'ajouter : « En novembre, l'ESA a aussi sa réunion ministérielle où elle obtiendra, espérons-le, la permission d'aller de l'avant de son côté ».Le prochain conseil de l'ESA, baptisé « Space19+ » doit effectivement se tenir les 27 et 28 novembre 2019, à Séville.
Lori Glaze précise également que la NASA est prête à accepter des partenaires commerciaux : « Il pourrait aussi y avoir des opportunités pour des participations commerciales dans divers domaines, tout comme des participations internationales supplémentaires ». Une prospection qui doit mener à la concrétisation d'une mission longtemps envisagée, mais qui n'a encore jamais abouti.
Source : Space Flight Now