Plusieurs agences spatiales, dont la NASA et l'ESA, ont lancé un appel à toutes les bonnes volontés, pour les aider dans leur étude de la pollution lumineuse. Chacun peut ainsi contribuer à l'effort collectif, en associant une des nombreuses photos prises par les astronautes de l'ISS à sa localisation géographique.
La pollution lumineuse peut affecter le sommeil des individus, mais ses conséquences ne s'arrêtent pas là. Elle peut également avoir un impact significatif sur la biodiversité, par exemple en influençant la floraison des plantes ou en perturbant les migrations des oiseaux et des tortues.
Les limites de l'intelligence artificielle
Pour lutter contre le phénomène, il est d'abord primordial de le comprendre et de le mesurer. C'est pourquoi des agences spatiales, telles que la NASA ou l'ESA, cherchent à le cartographier. À cet effet, elles comptent exploiter les plus de 500 000 photos prises par les astronautes à bord de la Station spatiale internationale (ISS), durant leur temps libre.Mais pour pouvoir utiliser ces nombreux clichés, encore faut-il savoir à quoi ils correspondent. Et c'est là le problème : une grande majorité de ces images ne sont encore associées à aucun lieu.
Comme souvent, l'idée des scientifiques est de faire appel à des algorithmes d'intelligence artificielle, pour effectuer une correspondance automatique. Mais les programmes ont besoin d'entraînement et, pour l'heure, leur efficacité n'est pas suffisante.
Localiser les photos des astronautes
Par conséquent, les agences spatiales ont décidé de solliciter l'aide des citoyens du monde entier. Le projet « Lost at Night » (« Perdu dans la Nuit »), ou « Les villes la nuit », consiste en effet à avoir recours à l'intelligence collective : chacun peut participer en faisant correspondre une photo prise depuis l'ISS avec sa localisation, parmi le choix proposé.Pour cette tâche, les humains sont donc, pour l'instant, plus fiables que la machine. Mais ils ne sont pas infaillibles non plus : c'est pour cette raison que le projet nécessite l'opinion de cinq personnes différentes pour chaque cliché, afin de réduire la marge d'erreur. L'objectif est d'atteindre les 90 000 photos analysées, avant que l'IA ne puisse prendre le relais. Pour l'heure, le compteur s'arrête à 30 000.
Si vous souhaitez à votre tour apporter votre contribution, il suffit de vous rendre sur le site lostatnight.org. Alejandro Sanchez de Miguel, l'un des chercheurs menant le projet, vous encourage ainsi à « oublier Candy Crush pendant vos pauses », pour apporter votre pierre à l'édifice. Soyons honnêtes : ce n'est pas aussi amusant, et ce n'est pas vraiment évident. Mais c'est certainement un meilleur moyen d'aider la science.
Source : Terra Daily