Pendant un mois, le rover américain sera testé dans les eaux polaires pour étudier la vie sous la glace.
Conçu pour résister au froid et aux courants marins, BRUIE quittera prochainement les laboratoires de la NASA, direction l'Antarctique. Un premier pas, avant la recherche de vies extra-terrestres.
La NASA met un pied sous l'eau
En bordure de Los Angeles, la NASA travaille de pied ferme sur un petit robot atypique. Nommé Buoyant Rover for Under-Ice Exploration (BRUIE), le rover développé au Jet Propulsion Laboratory s'apprête à faire sa première sortie sous terre, ou, plus exactement, sous l'eau.En décembre, BRUIE quittera en effet la Californie pour la base antarctique Casey, administrée par l'Australie, afin d'être entraîné à évoluer dans des conditions polaires, et explorer sous les glaces de l'Antarctique, pendant un mois.
Pourquoi l'agence spatiale américaine s'emploie-t-elle à étudier un environnement sous-marin ? La raison est simple : à terme, l'objectif est d'envoyer BRUIE dans l'espace, à la recherche d'autres formes de vie.
BRUIE : Objectif lunes
Dans notre système solaire, plusieurs lunes sont recouvertes de glace. C'est notamment le cas d'Europe, un satellite de Jupiter, ou d'Encelade, une lune de Saturne. Sous les couches de glace, les scientifiques supposent l'existence de profonds océans liquides, qui pourraient abriter la présence de formes de vie extra-terrestres.Bien sûr, pas question d'envoyer BRUIE dans l'espace avant de l'avoir testé ! Pour ce faire, les eaux antarctiques qui réunissent des conditions assez proches de celles observées sur les satellites glacés sont un terrain parfait.
« Notre équipe s'intéresse particulièrement à ce qui se passe là où l'eau rencontre la glace », précise Kevin Hand, astrobiologiste au Jet Propulsion Laboratory. Et pour cause : l'équipe de la NASA a constaté que sur Terre, les organismes vivants se concentraient dans ces zones d'interface entre eaux liquides et solides, à la surface comme au fond de l'océan. Mais à l'heure actuelle, les appareils submersibles ont du mal à étudier ces zones, notamment à cause des courants marins.
Un robot conçu pour explorer dans des conditions extrêmes
Pour faire face à ces contraintes, BRUIE utilise sa flottabilité pour s'ancrer à la glace, et résister aux courants marins les plus forts. De même, le Jet Propulsion Laboratory a conçu un système pour allumer le rover uniquement lorsqu'il doit effectuer une mesure. L'avantage : il peut rester dans l'eau même en période d'inactivité. Avec ce système, BRUIE peut donc passer plusieurs mois sous la glace à étudier son environnement.Doté d'instruments mesurant la salinité de l'eau, la température, la pression ou la saturation en oxygène, BRUIE s'emploiera ainsi à recueillir les données des conditions sous-marines arctiques dans lesquelles on retrouve de la vie.
En 2025, la NASA prévoit une exploration du satellite Europe. Outre la robustesse du rover, les scientifiques du Jet Propulsion Laboratory vont devoir faire face à un autre grand défi : détecter des formes de vie potentiellement différentes de celles présentes sur Terre.
Source : Neowin