Formulée en 2013, l'hypothèse de la présence de vapeur d'eau à la surface d'Europe a été confirmée hier par une équipe de la NASA.
Depuis 40 ans, Europe intrigue autant qu'elle fascine les chercheurs. En confirmant l'existence de vapeurs d'eau dans son atmosphère, la NASA suggère que la vie est possible sur l'une des 79 lunes de Jupiter.
L'eau liquide : ingrédient essentiel à la présence de vie
On savait qu'Europe était recouverte de glace. Depuis hier, une équipe internationale de chercheurs a la confirmation qu'il existe également de la vapeur d'eau à la surface de la lune de Jupiter. La découverte a été confirmée à l'observatoire W. M. Keck, situé sur le Mauna Kea, à Hawaii, qui abrite deux des plus grands télescopes optiques du monde.Si la confirmation de la présence de vapeur d'eau à la surface d'Europe conclut une série d'observations débutées en 2013, c'est la première fois que des chercheurs arrivent à mesurer directement la présence de molécules d'eau à la surface du satellite de Jupiter.
Les conséquences de cette découverte sont doubles : d'une part, cela renforce l'hypothèse d'un océan liquide sous la surface glacée d'Europe. Cet océan pourrait alors constituer la source des vapeurs d'eau observées.
D'autre part, la présence d'eau liquide sur Europe amène les chercheurs à s'interroger : le satellite peut-il abriter des formes de vies extra-terrestres ? « Les éléments chimiques principaux et des sources d'énergie, deux des trois conditions nécessaires à l'existence de vie, ont été trouvés un peu partout dans le système solaire », explique le planétologue Lucas Paganini, responsable de l'équipe de recherche, « mais le troisième (l'eau liquide, ndlr.) est particulièrement difficile à identifier autre part que sur Terre ».
Cette récente découverte relance donc une hypothèse prise très au sérieux par l'agence spatiale américaine.
Une exploration d'Europe prévue en 2025
Observée pour la première fois il y a 40 ans, la lune Europe ne cesse d'intriguer la communauté scientifique, au point d'en devenir un enjeu central pour la NASA.Entre 1995 et 2003, la sonde spatiale Galileo, alors en orbite autour de Jupiter, avait détecté des perturbations dans le champ magnétique de la planète et aux environs d'Europe. À l'époque, les scientifiques en avaient déduit l'existence probable d'un océan salé sous la couche de glace qui recouvre le satellite.
Dix ans plus tard, d'autres observations télescopiques avaient repéré la présence d'hydrogène et d'oxygène dans l'atmosphère d'Europe. En 2016, la NASA avait également capturé des images suggérant des éruptions de vapeurs d'eau à la surface de la lune glacée.
En 2025, la mission Clipper se rendra sur Europe pour étudier de près la lune de Jupiter, et tenter de découvrir des formes de vie sous la couche de glace.
Source : NASA