Une fois de plus, la NASA choisit une fusée de SpaceX pour l'une de ses missions. Baptisée Pandora, elle aura la lourde tâche de caractériser les atmosphères des exoplanètes ainsi que leurs étoiles hôtes.

Illustration de la mission Pandora. © NASA
Illustration de la mission Pandora. © NASA

La relation entre l'agence spatiale américaine et l'entreprise d'Elon Musk ne cesse de grandir. Tandis que SpaceX est actuellement le seul transporteur d'astronautes américains vers la Station spatiale internationale (ISS) grâce à sa capsule Crew Dragon, le lanceur ultra lourd Starship devra également poser les astronautes du programme Artemis sur la Lune.

Il faut dire que la société a totalement redistribué les cartes du secteur spatial avec ses fusées réutilisables, réduisant drastiquement le coût des lancements. Une aubaine pour la NASA, qui en profite aussi pour ses missions annexes.

Étudier l'atmosphère des exoplanètes

Pandora s'inscrit dans le Pioneers Program de la NASA. Initié en 2020, il vise à réaliser des études astrophysiques à moindre coût, en utilisant du matériel de taille relativement petite. La sonde est comprise dans une catégorie de vaisseaux pesant jusqu'à 320 kilogrammes, et intégrera un télescope de 45 centimètres doté de détecteurs optiques et infrarouges.

Le dispositif est conçu pour « étudier l'atmosphère des exoplanètes, c'est-à-dire des mondes situés au-delà de notre système solaire, et l'activité de leurs étoiles hôtes grâce à des observations multi-longueurs d'onde de longue durée », résume la NASA.

Concrètement, elle va analyser leurs transits, ces passages devant leur étoile qui provoquent une légère baisse de luminosité. Car en étudiant la lumière filtrée par l’atmosphère des planètes, les scientifiques peuvent identifier les éléments qui la composent, notamment l’hydrogène et l’eau. Toutefois, l’activité de l’étoile, comme les taches solaires, peut fausser ces mesures. C'est là qu'entrera Pandora en jeu, en corrigeant ces interférences grâce à une combinaison des observations en lumière visible et infrarouge, permettant ainsi de mieux distinguer la signature de l’exoplanète de celle de son étoile.

Un hangar de SpaceX. © Shutterstock
Un hangar de SpaceX. © Shutterstock

Compléter les observations du télescope James Webb

Pandora devrait être en mesure d'observer 20 exoplanètes différentes au cours d'une mission primaire d'un an, de quoi améliorer les observations initiales du télescope spatial James Webb et des futures missions à la recherche de planètes habitables.

Conçu pour fonctionner sur une orbite héliosynchrone, Pandora pourrait être lancée via une mission Transporter de SpaceX, spécifiquement dédiée aux charges utiles sur de telles orbites. Peu de détails supplémentaires sont disponibles, mis à part un lancement qui se ferait potentiellement à l'automne.

La mission s'inscrira également dans le cadre du programme VADR (Venture-Class Acquisition of Dedicated and Rideshare) Launch Services de la NASA. Objectif : stimuler la croissance du marché commercial des lancements aux États-Unis, tout en facilitant un meilleur accès à l'espace pour les missions scientifiques et technologiques. Une preuve supplémentaire des ambitions de l'agence spatiale de faire appel au secteur privé, afin de réduire au maximum ses dépenses.

Sources : NASA, Space News