La détection de petites exoplanètes en observant leurs transits était une capacité très attendue pour le télescope James Webb, c'est donc une victoire de plus sur son (déjà long) palmarès ! LHS 475 b fait à peu près la taille de la Terre, mais elle ne devrait pas avoir beaucoup d'autres points communs.
Le télescope, lui, a déjà tourné ses miroirs vers de nouveaux horizons !
Le James Webb sait tout faire
C'est une étoile qui se trouve dans la constellation de l'Octant, qui n'est visible que depuis l'hémisphère Sud. En termes astronomiques, cette naine rouge n'est pas si lointaine, à seulement 41 années-lumière d'ici… Et elle est petite et peu puissante, avec seulement la moitié de la température de notre Soleil. Néanmoins, les chercheurs ont tourné le puissant télescope James Webb pour une campagne de mesures, utilisant ses capteurs pour tenter de capturer un transit, c'est-à-dire le passage d'une exoplanète « devant » son étoile de notre point de vue. Une observation qui ne devait rien au hasard, le télescope spatial américain TESS ayant déjà pointé LHS 475 avec une découverte possible. Restait à le prouver, ce que les puissants instruments du James Webb n'ont eu aucune difficulté à montrer : c'est donc la première découverte confirmée par le JWST. Mais ce qui est plus intéressant, ce sont les caractéristiques que le télescope infrarouge a pu extraire de seulement deux transits de cette exoplanète, LHS 475 b.
Une cousine de la Terre ? Pas vraiment
Déjà, il est possible d'affirmer que LHS 475 b est une exoplanète rocheuse, et grâce aux mesures, son diamètre estimé fait 99 % de celui de la Terre. Cependant, nos points communs s'arrêtent probablement là : la planète fait une rotation autour de son étoile en deux jours seulement, elle est sans doute bombardée de radiations par son étoile dont la proximité force sans doute une rotation synchrone, avec toujours la même face exposée à LHS 475. D'autre part, les mesures du James Webb ne permettent pas pour l'instant de prouver qu'elle a une atmosphère, même si les mesures du spectre lumineux donnent beaucoup d'informations préliminaires. Par exemple, les chercheurs du laboratoire John Hopkins, qui ont confirmé la découverte, montrent qu'il n'est pas possible pour cette exoplanète d'avoir une atmosphère chargée de nuages de méthane comme sur Titan. De nouvelles mesures sont prévues à l'été prochain pour en savoir plus.
Grands moyens, grands résultats
Mais derrière cette confirmation de découverte, c'est une nouvelle fois la capacité du James Webb à aller plus loin que les outils existants qui fait parler d'elle. Il a effectivement détecté sans peine une exoplanète de la taille de la Terre, et les mesures montrent qu'il est tout à fait capable de sonder la composition de son atmosphère. Une bonne nouvelle, alors qu'il n'y a actuellement « que » 5 300 exoplanètes confirmées dans nos catalogues.
Les chercheurs réunis actuellement à Seattle au Congrès de la Société Astronomique Américaine (AAS) sont à la fête : après plus d'une décennie de débats sur ce qu'il serait possible ou non de voir avec le télescope James Webb, voici six mois qu'il livre ses téraoctets de données. Et il ne déçoit personne. L'occasion d'ailleurs de se plonger dans son dernier cliché, la région NGC 346, dans le Petit Nuage de Magellan, en HD !